27 mars 2010

Les événements marquants de la semaine écoulée : bien des trous à boucher

Franck Martin, nouveau conseiller régional, représentera la Région au sein du Fond régional d'art contemporain. Je souhaite qu'il soigne mieux les œuvres que le parvis de Notre-Dame.

L'élection d'Alain Le Vern à la présidence du conseil régional de Haute-Normandie n'a rien de surprenante. Magistralement réélu à la tête d'une liste d'union de la Gauche «solidaire», comme on dit aujourd'hui, le meneur a logiquement retrouvé son siège. Petite surprise tout de même : lorsqu'il s'est agi de désigner le premier vice-président (1) on a découvert qu'Hélène Ségura, adjointe au maire de Vernon, serait…la première vice-présidente. Exit Marc Antoine Jamet, tête de liste dans l'Eure. Sa 4e vice-présidence ? Il doit la vivre comme un cadeau empoisonné préjudiciable à des lendemains qui chantent. Du moins pour lui-même.

Hélène Ségura est une avocate vernonnaise et il ne nous étonnerait pas de la retrouver face à Franck Gilard (député UMP) lors des prochaines législatives. A l'occasion de la préparation du congrès de Reims, elle a soutenu la motion de Ségolène Royal ce qui démontre la largesse d'esprit des Fabiusiens et prouve la réconciliation de la famille socialiste. Nous lui souhaitons beaucoup de courage et de succès au sein de la commission formation qu'elle va animer.
Au sein de la commission permanente, l'Eure continue d'être reléguée à une portion congrue puisque le département ne sera représenté que par deux élus sur 16. La droite n'a pas désigné Bruno Le Maire et Hervé Morin était, une fois encore, aux abonnés absents. Le maire d'Epaignes aurait tout de même pu être présent à la première séance (solennelle) d'installation. Le président du Nouveau Centre a d'autres chats à fouetter puisqu'il prépare une candidature aux présidentielles de 2012.

A Louviers le Débat d'orientations budgétaires, le DOB, a été de la daube. Le maire en agitant le chiffon rouge et en insistant sur un trou de 800 000 euros a souhaité faire tomber ses oppositions dedans. Certains ont plongé (l'UMP) d'autres ont été plus prudents (le PS et le PC). Il est invraisemblable que le maire n'ait pas clairement et honnêtement indiqué ses choix budgétaires. Il a voulu jouer au chat et à la souris mais ce piège était tellement visible et si mal tendu qu'il y avait évidemment de quoi se méfier. A aucun moment, nous n'avons cru à une augmentation des impôts de 10 % contrairement à l'an dernier. Elle devrait d'ailleurs être de l'ordre de 5 % de quoi se donner une poire pour la soif. Quand on pense qu'il a construit sa stratégie sur le thème : « mais dîtes-moi donc comment vous feriez…» Manœuvre pitoyable.

Pour boucher les trous (pas seulement financiers) la majorité de Louviers a trouvé une solution miracle : l'enrobé à froid. On ne peut pas accuser la municipalité de l'hiver sévère que nous venons de vivre mais on peut s'interroger sur l'opportunité de remplacer les pavés mal jointoyés du parvis de l'église Notre-Dame par des couches de goudron noir du plus mauvais effet esthétique (notre photo).

Sophie Ozanne, conseillère municipale NPA a reproché au maire d'avoir financé deux jardins contemporains pour la modique somme de deux millions d'euros. Elle estime que cet argent aurait été mieux utilisé ailleurs. Les Lovériens et d'autres, assure le maire, aiment bien la voie verte (payée par la CASE) et de nombreuses familles font leur photo de mariage dans les jardins du Manoir de Bigards ou de la Villa Calderon. Cette villa Calderon continue d'être un songe puisque les ateliers d'artistes ne semblent pas en accueillir beaucoup. Encore heureux que la ville ait été aidée par la Région et le Conseil général pour financer ce projet social de quatre millions d'euros.

Au cours de la séance de conseil municipal, Christian Renoncourt n'a pas omis de souligner que les difficultés financières de la ville de Louviers, si elles sont dues à un endettement très élevé et à un programme d'investissements non maîtrisé, trouvent aussi leur origine dans la politique conduite par l'Etat. Les transferts de charges, les diminutions des dotations, la suppression de la taxe professionnelle…autant de mauvais points à mettre sur le compte de Sarkozy-Fillon. Le vote de dimanche dernier indique clairement que les Français et les Lovériens veulent une autre politique et d'autres choix.

(1) Dans la précédente assemblée, le premier vice-président était Michel Ranger, tête de la liste d'union PS-PC-PRG-Verts, dans l'Eure.

26 mars 2010

Le conseil régional a élu ses responsables

La première séance du Conseil Régional a eu lieu aujourd'hui. Alain Le Vern a été réélu à la tête de la Région par 37 voix sur 55 votants.

Les 16 membres de la Commission permanente ont été élus à la proportionnelle des groupes politiques qui composent le Conseil Régional : Hélène Ségura (1ère vice-présidente ), Guillaume Bachelay (2ème vice-président), Emmanuèle Jeandet-Mengual (3ème vice-présidente), Marc-Antoine Jamet (4ème vice-président), Bénédicte Martin (5ème vice- présidente), Claude Taleb (6ème vice-président), Céline Brulin (7ème vice-présidente), Laurent Logiou (8ème vice-président), Charlotte Lemoine (9ème vice-présidente), Kader Chekhemani (10ème vice-président) Véronique Bérégovoy (11ème vice-présidente), Noël Levillain (12ème vice-président), Catherine Morin-Desailly, Jean Bazin, Marie-Agnès Poussier, Nicolas Bay.

La composition des commissions a également été fixée au cours de cette séance pour ce nouveau mandat.

* 1ère commission : finances/administration (président : Marc-Antoine Jamet)
* 2ème commission : éducation (présidente : Bénédicte Martin)
* 3ème commission : formation tout au long de la vie (présidente : Valérie Gibert-Thieulent)
* 4ème commission : culture/sport et vie associative/prévention, handicap (présidente : Emmanuèle Jeandet-Mengual)
* 5ème commission : environnement, solidarités et démocratie territoriales (présidente : Véronique Bérégovoy)
* 6ème commission : transports/mobilités (président : Julien Dugnol)
* 7ème commission : emploi/économie/énergie/économie sociale et solidaire/agriculture, pêche/forêt/tourisme (président : Dominique Gambier)

(Source conseil régional)

25 mars 2010

Punir les parents ne sauve pas les enfants

Parmi les mesures annoncées comme urgentes par Sarkozy, il en est une qui me révulse profondément. Sa volonté de supprimer les allocations familiales aux parents des enfants en situation d'échec scolaire (avec absentéïsme notamment) est injuste, idiote et surtout, sera totalement inefficace.

De nombreux enfants déconnectés du système scolaire le sont souvent pour des raisons sociales. Le chômage, la précarité, l'incertitude du lendemain créent des conditions anxiogènes et bien des parents sont tellement obsédés par la gravité de leur propre situation qu'ils délaissent ou ne rendent pas prioritaire celle de leurs enfants. Comment, dès lors, responsabiliser des adultes frappés par l'adversité ?

Ce n'est pas en aggravant leur situation matérielle que les choses vont s'arranger. Bien au contraire. La situation risque d'empirer et d'aboutir à des drames. Il faut être idéologiquement borné ou vouloir séduire à tout crin l'électorat frontiste pour avancer des mesures pareilles. Quand Sarkozy propose cette mesure de régression sociale, il répond aux demandes de la frange extrêmiste de son électorat, celui qui, croit-il, lui a fait défaut dimanche dernier.

La répression ne marche jamais. On le voit bien avec la sensible augmentation des actes d'agression physique qui ont augmenté de près de 18 % en 2009. Malgré le durcissement des peines, malgré des mesures policières plus «invasives» (Cf les 800 000 gardes à vue) malgré un discours toujours plus musclé, les auteurs d'actes violents succombent à leur solution immédiate et compulsive. Punir les parents ne sauve pas les enfants.

24 mars 2010

Mulinationales de l'eau : un point de vue de Danielle Mitterrand et William Bourdon

Je publie un texte paru dans le journal Le Monde daté de ce jour :

« Aujourd'hui, les médias sont envahis de publicités émanant des multinationales de l'énergie et de l'eau pour nous convaincre qu'elles contribuent à notre qualité de vie et qu'elles sont devenues indispensables pour rendre notre monde meilleur.

Que ce soit pour lutter pour la survie des ours blancs, pour soi-disant éviter les pillages de ressources de la planète, pour améliorer le niveau de vie de tous, les mieux placées, nous disent ces messages, sont les grandes entreprises multinationales.

Elles veulent bien, du bout des lèvres, que s'inaugure un nouveau droit international, protecteur des biens communs de l'humanité. Elles ne s'opposent pas, le cas échéant, à ce que la loi consacre de nouvelles normes, pour peu que celles-ci n'entravent pas leur croissance et leurs profits. De ce point de vue, les projets du gouvernement qui limitent l'accès au juge sont agréables à leurs oreilles.

Parmi ces nouveaux "bienfaiteurs de l'humanité", les opérateurs d'eau sont évidemment à l'avant-garde. Ils ont bien compris que l'eau, source indispensable et éternelle de vie, les rend légitimes pour nous convaincre de ce qu'ils seraient maintenant les meilleurs promoteurs de la protection de l'environnement. Ils vont jusqu'à caporaliser la seule instance de gouvernance de l'eau (le Conseil mondial de l'eau est dirigé par un haut cadre de Veolia) et prétendent même contribuer à définir cette équation juridique : les biens communs de l'humanité.

Faut-il rappeler que, lors du dernier forum de l'eau à Istanbul, le Conseil mondial de l'eau a refusé de reconnaître à l'eau le statut de droit, mais seulement de celui de besoin. Une visite sur les sites Internet de Veolia Eau et de Suez peut donner l'illusion qu'ils sont plus royalistes que les écologistes. Cela s'appelle du green washing. Il s'agit de mettre en avant les actions de développement durable, bien utiles pour maquiller la réalité des contrats et de leurs conséquences.

Or cette instrumentalisation très habile du message écologique ne peut que laisser perplexe. Certes les grands opérateurs d'eau, dans les pays du Sud, usent et abusent de messages compassionnels à l'égard des populations des bidonvilles concernés. Pour autant, la réalité y est parfois tragique. Prenons l'exemple de la population de certains quartiers pauvres de La Paz (Bolivie) qui a voulu dénoncer, y compris au prix d'émeutes et dans le sang, les conditions dans lesquelles un système de distribution d'eau potable juste et universel ne leur était pas garanti. On peut également s'émouvoir de la corruption et de ses conséquences qui affectent les métiers de l'eau.

Flûte de Pan

A Bruxelles, Veolia a construit à l'orée des années 2000 une gigantesque station d'épuration pour le million d'habitants de la capitale belge. Une affaire enflamme maintenant la Belgique tant il semble qu'on y fait fi des principes de précaution de l'environnement. Récemment, différentes ONG, dont l'association Sherpa et la Fondation France Libertés, ont interpellé M. Gérard Mestrallet, président de GDF-Suez, sur les risques majeurs associés à la construction du barrage hydroélectrique du Jirau sur le rio Madeira en Amazonie brésilienne. Les populations y sont exaspérées face à ce qu'elles dénoncent comme une déforestation au mépris de la loi locale.

La logique du "pas vu, pas pris" permet tous les doubles langages. Cette nouvelle flûte de Pan que nous jouent Veolia et Suez Environnement doit susciter exigences et vigilance. Il est indispensable de rechercher l'information là où elle est dissimulée parce qu'elle dément parfois violemment les discours éthiques de vitrine. »

Danielle Mitterrand est présidente de la Fondation France Libertés ;
William Bourdon est avocat au barreau de Paris, président de l'association Sherpa.

Et maintenant ? Je vote Martine Aubry !

Sauve qui peut ! Panique à bord ! Le président Sarkozy repart à droite toute et débauche un Baroin par ci et un Tron par là. Il reporte aux calendes européennes la taxe carbone, renonce à draguer Nicolas Hulot et les électeurs d'Europe-Ecologie, ne renonce pas (dit-il) à retourner pêcher dans les eaux de la Gauche et doit s'inquiéter de la popularité de son premier ministre ovationné par les députés UMP très remontés contre Sarko. Autrement dit, tout va mal pour Sarkozy.

Les lendemains de défaite ? Voilà qui ne peut être que douloureux. Au-delà de l'aspect émotionnel, on attend des politiques qu'ils fassent preuve de discernement. Mais c'est évidemment la chose du monde la moins bien partagée. Question d'orgueil, de pouvoir et de délire.

On trouve même (aujourd'hui) 59 % des Français pour souhaiter une victoire de la Gauche aux présidentielles de 2012. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? En 2004, j'imagine qu'un sondage identique donnait comme possible sinon probable la victoire de la Gauche en 2007. On a vu ce qu'il est advenu de ces espoirs. Grosse déception.

Comment éviter à nouveau la défaite à Gauche lors des présidentielles, telle est la question ? Chacun y va de son couplet sur la nécessité de disposer d'un projet et d'un candidat ou d'une candidate formatée pour cette rencontre d'un peuple et d'une personnalité. On comprend que la Gauche ait toujours été mal à l'aise pour assumer le rôle. Il n'est pas dans la culture des socialistes, notamment, de se complaire dans le culte de la personnalité ou du sauveur suprême. Alors ? Personnellement, fidèle à mon choix du congrès de Reims, je vote Martine Aubry. Elle a gagné les régionales, elle est solide comme un roc, elle tiendra ce qu'elle aura promis. Il lui reste deux belles années pour convaincre.

23 mars 2010

Un court message de François Loncle

« Le raz de marée anti UMP a une triple signification. D’abord l’excellente gestion des présidences de régions socialistes. S’agissant du gouvernement, quand les français observent leur situation, ils appellent au secours ! Lorsqu’ils évoquent le Président Sarkozy, enfin, ils sont de plus en plus nombreux à crier au fou ! »

François Loncle
député de l'Eure

Qui dira que le PS est hégémonique dans l'Eure ?

Il n'y a pas de mal à se faire du bien mais à condition de trouver le bon équilibre. Que le président de la région, Alain Le Vern, passe de la pommade aux militants et aux élus qui ont mené campagne, c'est plus que normal. Qu'il se félicite de l'union de la Gauche qui a permis d'atteindre des sommets, dimanche dernier, et d'obtenir 37 élus au lieu de 36 en 2004, c'est très bien.

Ce qui a surpris pas mal de socialistes, dimanche soir, en écoutant le discours d'Alain Le Vern, c'est qu'il félicite Jean Louis Destans, président du conseil général de l'Eure, pour le résultat obtenu dans notre département et qu'il oublie totalement de citer Marc Antoine Jamet, tête de liste PS dans l'Eure et qu'on a vu, tôt le matin et tard le soir, sur les marchés des villes, à la sortie des gares, dans les défilés de protestation contre les suppressions d'emplois distribuant tracts et journaux et vantant les mérites de l'action régionale.

Autrement dit, s'il est quelqu'un qu'on doit également saluer pour les bons résultats de la Gauche dans ce département ruralo-urbain, c'est le maire de Val-de-Reuil. On pourra à la limite admettre que le 276, structure informelle liant la Région et les deux départements de l'Eure et de la Seine-Maritime, représente un bras armé de l'action de la Gauche en Haute-Normandie et justifie les bons résultats obtenus. Je suggère tout de même qu'on rende à César ce qui est à César et à Marc-Antoine Jamet le fruit des efforts déployés.

Il est vrai qu'au bout du bout, sur les dix élus de l'Eure, cinq seulement sont socialistes. Qui dira que le PS est hégémonique ?

Souriez, vous êtes « vidéoprotégés » !

La semaine dernière, cinq pompiers catalans ont été présentés à des millions de téléspectateurs comme des assassins de policiers : ils avaient été filmés à leur insu, à Dammarie-les-Lys, dans un supermarché où ils faisaient leurs courses en parlant entre eux... le catalan. Les fins limiers qui avaient récupéré la bande de vidéosurveillance de cette entreprise privée (destinée à « protéger » le commerçant contre les chapardages, chacun l'avait compris) n'ont pas hésité à prendre le catalan pour du basque, ni à considérer que parler basque en public signait une appartenance à ETA (les terroristes étant bien sûr si stupides qu'ils parlent toujours des langues étrangères en public...).

Ces cinq pompiers ont eu plus de chances de survie que le touriste brésilien tué « par erreur » par la police dans le métro de Londres en 2005 parce que la caméra de vidéosurveillance l'avait montré avec... un sac à dos « suspect ». Mais il est peu probable qu'ils reviennent de sitôt en France pour une autre formation de lutte contre le feu. Il est même permis de penser qu'ils se sentent mieux « protégés » depuis leur retour en Catalogne.

Lundi 22 mars, on apprend que dans certaines villes du sud-est de la France les caméras de vidéosurveillance sont utilisées pour verbaliser les propriétaires de véhicules en stationnement interdit. La « vidéoprotection » contre les dangers de la vie urbaine progresse à pas de géant...

Avant que les fumeurs et les propriétaires de chiens ne « respectant pas le caniveau » ne soient à leur tour l'objet de pareille sollicitude sécuritaire, la Ligue des droits de l'Homme tient à alerter les citoyens sur le rythme effréné de la contamination de certains élus locaux par le virus de la surveillance généralisée. La société des « miradors invisibles » n'est ni plus sûre, ni simplement supportable... y compris pour les « honnêtes gens qui n'ont rien à cacher », qu'ils soient français ou catalans.

22 mars 2010

Stéphane Guillon remue le couteau dans la plaie d'Eric Besson

Eric Besson n'a pas du tout aimé que Stéphane Guillon dans son billet d'humeur et d'humour, sur France Inter ce matin, le qualifie de taupe du FN infiltrée, d'abord au Parti socialiste et ensuite à l'UMP pour y prôner les valeurs des Le Pénistes. J'ai écouté Stéphane Guillon, il n'y est pas allé avec le dos de la cuiller. Il en même fait des tonnes et je comprends que M. Besson n'ait pas apprécié ses commentaires.

Stéphane Guillon était-il drôle ? Sûrement pas. Mais il était au cœur de la problématique sarkozyste. Le candidat Sarkozy en en faisant des tonnes, lui aussi, sur l'immigration, la sécurité, l'identité nationale, avait attiré à lui bien des suffrages des inquiets, des peureux, des xénophobes et des racistes. Il avait, disait-on, siphonné le FN. Jean Marie Le Pen a crié « Destop » et les voix frontistes sont revenues dans son giron.

Alors Stéphane Guillon s'est-il trompé ? Sûrement pas. Il a remué le couteau dans la plaie et forcément M. Besson a eu mal. Parce que son débat sur l'identité nationale, l'obsession de Copé sur la Burqa, les rencontres en préfecture pour aboutir à la dénonciation des islamistes, tout cela a créé un climat nauséabond. Et remis le FN au (mauvais) goût du jour.

François Loncle, à Evreux, avait évoqué le dangereux débat lancé par Eric besson et annoncé les événements qui sont survenus. Sarkozy voulait du gros rouge qui tache. Il a eu du grand rose qui clasche.

Le billet de Stéphane Guillon méritait-il les excuses de Jean-Luc Hess ? Sûrement pas. Les responsables des chaînes publiques devant dorénavant plaire encore plus qu'avant au pouvoir en place, le président de Radio-France a dû s'exécuter. Brrrk !

Près de 50 % des suffrages pour la Gauche dans l'Eure


Comment ne pas être satisfait du résultat des élections régionales d'hier ? La France métropolitaine est rose dans 20 régions sur 22. Seules échappent à l'union de la Gauche l'Alsace et la région Languedoc-Roussillon. Martine Aubry a bien mérité du socialisme et de la Gauche !

Outre-Mer, la Gauche perd La Guyane et la Réunion après une triangulaire qui a vu s'opposer le parti communiste réunionnais, le PS et l'UMP finalement vainqueur. Depuis 60 ans, le PC stalinien Vergès a fait régner un certain ordre dans son île. Les socialistes ont trop souvent dû plier l'échine et se mettre à genoux. Il fallait bien qu'à un moment ou un autre, la révolte gronde. Certains reprocheront au PS de ne pas avoir respecté le fameux désistement républicain, d'autres, souvent les mêmes, l'accuseront de trahison. Et s'il s'agissait tout simplement d'une opération de moralité politique ? A méditer.

En France globalement et en Haute-Normandie en particulier, la stratégie d'union à Gauche au second tour a parfaitement fonctionné. Alain Le Vern retrouve son fauteuil de président avec un score remarquable. Seine-Maritime (57 %) Eure (49 %) Val-de-Reuil (78%)…le second tour a amplifié les scores du 14 mars.

Un grand nombre de mes camarades socialistes lovériens et moi-même avons dû faire un énorme effort pour aller mettre le bulletin Le Vern dans l'urne. Non pas que la gestion Le Vern nous ait déçus mais la présence du maire de Louviers PRG en position éligible nous a posé un problème grave. Il a fallu le surmonter. Nous ne regrettons pas notre choix tant la raclée infligée à l'UMP est logique et saine.

Je tiens d'ailleurs à signaler la conduite exemplaire de la campagne militante de Marc Antoine Jamet. Elle a permis de porter à près de 50 % le total des voix de Gauche dans notre département, un département qui fait une part bien trop belle au Front national. Cette campagne tous azimuts du maire de Val-de-Reuil, vice-président de la Région, devrait permettre de faire germer le blé ainsi semé.

Malheureusement le score de la liste de Gauche dans l'Eure laisse sur le carreau Michel Ranger, premier non élu. Il perd la vice-présidence de la Région et la présidence du Syndicat mixte de la base de plein air de Léry-Poses. Qui lui succèdera ?

Quant à nous, une fois passées ces élections régionales, nous retrouvons la très délicate situation financière de la ville de Louviers. Jeudi prochain aura lieu le débat d'orientations budgétaires. On ne le saura pas ce soir-là mais il faut s'attendre à une sensible augmentation des impôts puisque le maire ne dispose plus de marge de manœuvre. Pour financer les travaux de l'école Jules Ferry, par exemple, il ne pourra pas invoquer l'intérêt communautaire et se faire aider par la CASE ! les Lovériens doivent s'apprêter à souffrir encore.

21 mars 2010

Gadget politique ou installation liberticide ?

Suite à l'affaire des faux terroristes de l'ETA qui n'étaient que des pompiers catalans en villégiature dans la région parisienne, nombre d'observateurs et de défenseurs des droits de l'homme critiquent les effets des systèmes de vidéosurveillance. Je vous conseille la lecture d'un excellent article paru dans une chronique d'abonnés du Monde du 16 mars 2010. André Charles titre son article ainsi : La vidéosurveillance, Gadget politique ou installation liberticide ?

http://abonnes.lemonde.fr/opinions/chronique/2010/03/17/la-videosurveillance-gadget-politique-ou-installation-liberticide_1320285_3232.html