10 décembre 2010

« La censure est de droit improbe, malhonnête et déloyale »

« La censure est mon ennemie littéraire, la censure est mon ennemie politique. La censure est de droit improbe, malhonnête et déloyale. J'accuse la censure. » Victor Hugo, Correspondance, 1830.

Le maire de Louviers qui a toujours une citation sous le coude devrait méditer cette belle parole de Victor Hugo. Aporès avoir censuré les tribunes libres de ses opposants de Gauche, il devait bien s'attendre à ce que les élus de l'opposition se manifestent. Christian Renoncourt (PS à droite sur la photo) Claudine Duteuil (PC) et Philippe Thouement (NPA) tenaient une conférence de presse hier soir pour dénoncer un acte liberticide et analyser le comportement du maire de Louviers devenu chef de clan et non pas président d'une assemblée où toutes les voix doivent avoir la possibilité de se faire entendre.

Philippe Thouément rappelle le contexte : le rassemblement public, le climat du conseil municipal très rapidement empoisonné par l'agressivité du maire, les plaintes de deux élues de la majorité, les tribunes libres de l'ensemble des oppositions (UMP et gauche) jetées à la poubelle de l'histoire par un homme que rien ne retient plus.
Christian Renoncourt ironise sur le soi-disant champion de la démocratie participative dont le bilan se solde par nombre d'échecs : la commission des finances ? Un machin technique sans importance. Les commissions de quartiers ? Personne n'y vient plus. Les groupes thématiques municipaux ? Ils ne se réunissent jamais. Les rencontres PLU, PADD ? Seuls sont présents les élus, les techniciens, les salariés municipaux…et quelques citoyens bien courageux eu égard au mépris accordé à leurs propositions.
Claudine Duteuil dénonce l'arrogance et la fatuité du maire. Ses provocations lui permettent d'éviter de répondre aux questions de fond. Le conseil municipal est devenu le théâtre du monologue et n'est plus un lieu de débat contradictoire.

Pourquoi ? Sophie Ozanne considère que le maire est usé, aigri, isolé. Sans alliés. L'affaire de l'écrêtement des indemnités au bénéfice de sa compagne, assure Christian Renoncourt, a contribué a fissurer la majorité. Certains élus se sont étonnés publiquement, d'autres ont été absents de la séance sans donner pouvoir, d'autres se sont fait porter pâles. Qui sait ce qui se joue derrière le rideau ?

En fait, la censure des tribunes libres n'est qu'un aveu de faiblesse. Je me suis permis de souligner le recul du maire sur le dossier de l'eau. Pendant des mois, il a affirmé des contre-vérités. L'évidence de la loi l'oblige aujourd'hui à corriger son discours. Ce sera long mais il finira par se rendre à l'évidence : notre action prend de la force, elle se crédibilise auprès des élus et des citoyens. Nous tenons le bon bout.

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