3 mai 2010

Quand les catholiques intégristes veulent bouffer du Musulman

Le site Rue89 (1) explique bien comment Alain Juppé, maire de Bordeaux, et Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, ont aidé et protégé des catholiques traditionnalistes dont les propos récents et les actes totalement illégaux ont été mis au jour dans une émission de télévision grâce aux journalistes Infiltrés.

Moi-même journaliste, je n'ai jamais fait usage, durant ma carrière, d'un autre titre que celui porté sur ma carte de presse pour obtenir des renseignements ou des informations. J'ai bien conscience que, parfois, cela m'a empêché d'avoir accès à certaines vérités ou a suscité refus et méfiance de la part de certains de mes interlocuteurs ou témoins dont j'aurais aimé entendre les propos. Je m'étais dit que c'était le prix à payer à l'exercice honnête et durable d'une profession qui ne peut tout savoir.

Les infiltrés travaillent caméra et micro cachés. Cela permet d'obtenir des propos bruts de décoffrage exprimant des opinions qui ne seraient jamais proférées devant des journalistes déclarés comme tels. Alors ? Ces journalistes en sont-ils vraiment ? Il faut bien admettre que oui puisqu'ils nous permettent d'avoir accès à des méthodes scandaleuses ou des avis que la morale et la loi réprouvent. Tout de même la fin justifie-t-elle les moyens ? Le débat est ouvert.

Dans l'affaire qui nous intéresse, il est notoire qu'Alain Juppé, maire de Bordeaux et son «ami» Sarkozy ont permis à des intégristes catholiques de bénéficier d'un lieu de culte servant de base agressive contre les prêtres modernes et contre l'Islam. Les propos entendus dans cette émission consacrée à ces fanatiques font froid dans le dos. On entend de nouveaux croisés prêts à massacrer les infidèles. On se croirait revenu à l'époque de Charles Martel !

Gilles Savary, personnalité socialiste bordelaise, est intervenu à de multiples reprises pour dénoncer l'action de ces catholiques prosélytes très proches de l'extrême droite. Le président de Dies irae, une association ayant pignon sur rue, vu à l'écran a même été candidat pour le Front national. Gilles Savary assure qu'il s'agit d'un scandale d'Etat. Je parie que cette affaire va avoir des suites publiques et fâcheuses pour les responsables UMP locaux et nationaux.

(1) http://www.rue89.com/2010/04/29/comment-juppe-et-sarkozy-ont-protege-leglise-traditionaliste-149509

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ces catholiques intégristes ne représentent pas du tout le message du Christ et de la bible, qui est l'amour du prochain et la fraternité et "tu ne tueras point".
Et ils ne devraient pas bénéficier d'un lieu de culte étant donné qu'ils forment une secte et non une religion et qu'ils n'ont pas de but pacifique.
Quant aux journalistes, ils devraient relire la charte des journalistes et ne pas se prendre pour des policiers en infiltration, car ils mettent aussi leur vie en jeu. Et il ne s'agit pas seulement de filmer, mais en tant que citoyen ils doivent même dénoncer pour ne pas se rendre complice, donc c'est à double tranchant de faire des reportages en infiltration.

voici la charte :

Un journaliste, digne de ce nom,
prend la responsabilité de tous ses écrits, même anonymes ;
tient la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles ;
ne reconnaît que la juridiction de ses pairs, souveraine en matière d’honneur professionnel ;
n’accepte que des missions compatibles avec la dignité professionnelle ;
s’interdit d’invoquer un titre ou une qualité imaginaires, d’user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi de quiconque ;
ne touche pas d’argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d’être exploitées ;
ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière ;
ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il reproduit un texte quelconque ;
ne sollicite pas la place d’un confrère, ni ne provoque son renvoi en offrant de travailler à des conditions inférieures ;
garde le secret professionnel ;
n’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée ;
revendique la liberté de publier honnêtement ses informations ;
tient le scrupule et le souci de la justice pour des règles premières ;
ne confond pas son rôle avec celui du policier.

Paris, Juillet 1918 - révisée en janvier 1938



Sylvia Mackert