1 avril 2010

L'augmentation de 9 % du prix du gaz n'est pas un poisson d'avril

Le piège du bouclier fiscal se referme sur Nicolas Sarkozy. Malgré les protestations de la Gauche (depuis deux ans) malgré la proposition de 13 députés UMP de suspendre cette mesure à l'avantage exclusif des gens fortunés, malgré les remarques négatives de membres de la majorité à l'Assemblée nationale et au Sénat, le président de la République a décidé de rester droit dans ses bottes. Il maintiendra le bouclier fiscal quelles qu'en soient les conséquences.

Cette position dogmatique n'étonne pas. Le président devra donc affronter l'opposition de l'opposition (pas suprenante) et celle de ses soi-disant fidèles qui ont compris le message des électeurs lors des régionales : les passe-droits ne passent pas. Le piège se referme car le président est dans une situation intenable. Qu'il se renie et sa parole devient fragile, non crédible, qu'il s'obstine et son entêtement lui vaudra une forte opposition d'une grande majorité des Français déjà douchés par l'augmentation du prix du gaz de 9 % dès aujourd'hui. Et ce n'est pas un poisson d'avril !

Après trois années de pouvoir, le président va vivre deux années usantes. Les cantonales de l'an prochain et les sénatoriales qui vont suivre en septembre risquent de lui donner bien des boutons. Et ses TOC (troubles obsessionnels compulsifs) ne vont pas s'arranger. Les haussements d'épaules et les coups de menton vont faire les choux gras du petit journal de Yann Barthès (Canal Plus) et des amuseurs publics. Comment va-t-il s'extraire de cette tourmente ?

3 commentaires:

alain lefeez a dit…

Jean-Charles, sais-tu qui a dit un jour: « Il n’y aura pas de privatisation d’EDF et de Gaz de France, c’est clair, c’est simple et c’est net ! » puis quelques jours après: « EDF-GDF ne sera pas privatisé, ni aujourd’hui ni demain, pour une raison simple : le gouvernement de la France veut que l’Etat conserve la majorité du capital de cette grande entreprise. » puis quelques semaines après: « Par la loi, je vais donner la garantie que l’Etat ne descendra pas en dessous de 70% du capital d’EDF-GDF. »
On sait tous maintenant ce qu'il en est advenu de ces déclarations. Quelques mois plus tard, ce petit homme donnait à ses amis de Suez, cette société qui nous appartenait tous. Mais là encore, la main sur le cœur, il assurait que les tarifs seraient sous contrôle et qu'au final cela fonctionnerait comme avant.
Passées les élections régionales, on voit ce qu'il en est de ces promesses présidentielles.
En pleine crise économique, alors que la population souffre, que le travail précaire tend à devenir la norme, que le chômage galope grâce à sa politique ultralibérale, SUEZ augmente ses tarifs de presque 10 %! ...et au profit de qui s'il vous plait ?

Sarkozy, c’est : la vérité si je mens.

Anonyme a dit…

Et pendant que le Trésor public signe des chèques de remboursement d'impôts allant jusqu'à un million d'euros à la poignée de privilégiés bénéficiaires du bouclier fiscal, Sarkozy et son gouvernement soumettent à l'impôt les indemnités journalières des accidentés du travail et organisent progressivement la suppression de la demi-part supplémentaire attribuée aux veuves et aux veufs et aux personnes seules ayant élevé des enfants. Voilà la réalité. Combien de temps encore les Français vont-ils accepter cela sans réagir puisque lorsqu'ils acceptent encore d'aller voter on ne tient aucun compte du résultat et on continue de faire comme si rien n'était ? Et cette dernière remarque ne vaut pas seulement pour Sarkozy et son gouvernement.
Reynald Harlaut

Anonyme a dit…

Qui a vu "c'est dans l'air" hier ? Le discours de Sarkozy devant les étudiants américains ? Il fait la morale, disant qu'on ne laisse pas les pauvres sans soins etc et dit qu'on a résolu le problème en France depuis 50 ans. Je ne comprends pas très bien, on dérembourse de plus en plus de médicaments et on transfère vers des Mutuelles privés. Qu'on m'explique un peu où on va.
On n'a pas résolu le problème de la pauvreté en France, ni celui du trou de la Sécurité Sociale et de l'accès aux soins pour tous. En tout cas pas depuis 50 ans, ni pour tous.

Sylvia Mackert