10 janvier 2010

Le débat sur l'identité nationale, pourquoi réveiller les vieux démons ?

Pierre Dac

Le débat sur l'identité nationale fait rage dans le sud de l'Italie. Des centaines d'immigrés africains venus travailler pour des clopinettes (25 euros pour 10 heures de travail) sont menacés physiquement, d'autres sont agressés, d'autres ont été gravement blessés. Le gouvernement italien a dû, dans l'urgence, mettre au point un système de ramassage par bus leur permettant d'échapper aux ratonnades.

Ces immigrés, qui ne demandent ni papiers ni titres de séjours durables, sont là uniquement pour gagner un peu d'argent et nourrir leurs familles restées au pays. La plupart d'entre eux sont donc des clandestins « autorisés » puisqu'on ne les expulse pas eu égard au travail qu'ils fournissent et au faible coût engendré. Cela porte un nom : l'exploitation de l'homme par l'homme.

L'Italie a un passé fasciste. Et une réalité politique bizarre dans l'Europe démocratique d'aujourd'hui. Elle est gouvernée par un arriviste « charismatique » plein aux as, propriétaire de plusieurs chaînes de télévision, d'une équipe de football, célèbre pour ses fréquentations de jeunettes aguichantes et payées, et que Michelle Obama n'embrasse pas.

Ses frasques judiciaires alimentent en permanence le débat public. Angela Merkel le méprise sublimement. Les allées du pouvoir sont remplies de conseillers n'ayant que peu à voir avec l'administration d'un état de droit. Et pourtant, quel beau pays que l'Italie. Quel grand peuple que le peuple italien !

Les événements qui se déroulent dans le sud de l'Italie pourraient-ils avoir lieu en France ? La réponse est oui. Malgré les démentis, malgré les tentatives de rattrapage, malgré les conférences de presse du ministre Besson, les faits sont là. Têtus. Les débats dans les préfectures attirent surtout les membres du Front national et la majorité des questions et interpellation concernent l'Islam et les Musulmans; la burqa et le niqab (1). Le débat sur l'identité nationale se résume, grosso modo, à la place de l'Islam dans notre République ! La France aussi a connu les ratonnades et la chasse « aux mauvais Français » ! Pourquoi réveiller les vieux démons ?

Demain lundi au Zénith d'Evreux, Mme Buccio, préfète de l'Eure, organise deux tables rondes pour satisfaire aux exigences du gouvernement. Des élus de Gauche boycotteront le débat, d'autres iront pour lutter contre la politique de la chaise vide et pour faire passer des messages. A la question, « qu'est-ce qu'être Français aujourd'hui ? » J'ai envie de répondre par une citation de Pierre dac : « l'éternelle triple question toujours demeurée sans réponse: «Qui sommes-nous? D'où venons-nous? Où allons-nous?» je réponds: «En ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j'y retourne».

(1) « Il est créé une commission d’enquête parlementaire (A l'assemblée nationale) de trente membres afin de dresser un état des lieux de la pratique du port de la burqa ou du niqab par certaines femmes musulmanes, de mieux comprendre le phénomène et de définir des propositions afin de lutter contre ces méthodes qui constituent une atteinte aux libertés individuelles sur le territoire national. »

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