31 octobre 2009

La mort de Serge Bove : l'homme d'un certain bonheur d'être

Serge Bove aura vécu très difficilement les quinze dernières années de sa vie. Après la disparition prématurée de sa fille, Marie-Françoise, Serge a entamé une forme de réclusion en accompagnant son épouse dans un chagrin inextinguible. S'il parvenait encore à descendre en ville faire ses courses, il avait de plus en plus de difficultés à affronter le quotidien. Auprès de son épouse, dépressive, il luttait lui-même contre une maladie cruelle qui, il faut le souligner, n'a jamais entamé sa verve, son souci d'être informé, sa joie de rencontrer des amis. Il savait cacher sa peine.

Avant de devenir premier adjoint sur la liste d'Union des Gauches conduite par Ernest Martin, en 1965, Serge Bove était connu à Louviers comme enseignant. Je l'ai eu moi-même comme instituteur à l'école Jules Ferry. Je dois avouer que j'en conserve un souvenir éclatant. Il était de ceux qui rendent les élèves intelligents, qui les poussent, qui leur enseignent du contenu, avec méthode, rigueur, exigence de résultat. Des poèmes à apprendre et à retenir (je les connais encore par cœur) des leçons de géographie avec polycopiés sentant bon l'odeur de l'alcool et de l'encre du stencil. Et la langue française ? Il adorait Prévert (le Cancre). Il faisait aimer la géométrie et n'oubliait pas de nous préparer au spectacle de fin d'année sur l'estrade installée dans la cour de la mairie. Il était un de ces enseignants comme on les affectionne : laïque, imprégné d'égalité des chances, défenseur farouche des valeurs de la République qui forment des citoyens.

A la mairie, je l'ai connu drôle, ouvert, s'amusant des choix « révolutionnaires » d'Ernest Martin qu'il aimait comme un frère et pour lequel il avait une vraie tendresse. Avec Paul Astégiani, secrétaire général de la mairie et Daniel Marinier, directeur des services techniques, Serge travaillait en plaisantant, plaisantait en travaillant. C'était l'époque de la culture pour tous, de l'accès libre aux équipements, des ateliers d'expression, des contradictions de la Gauche noyée dans mai 68. Il m'expliqua, par le menu, le sens de la révolte estudiantine et pourquoi ce joli mois de mai allait devenir un tournant de notre histoire.

Après la défection des élus communistes en 1969 et la constitution du Comité d'Action de Gauche, Serge fut pendant des années un compagnon fidèle, un soutien indéfectible du combat que nous menions alors contre une Droite qui vilipendait (encore aujourd'hui) l'héritage de mai 68 et débinait une action municipale si novatrice.
Il ne fut pas de l'équipe rassemblée autour d'Henri Fromentin en 1976-1977 mais il y prodigua ses encouragements et fut sincèrement heureux du retour de la Gauche au pouvoir. Des problèmes personnels contribuèrent à l'éloigner des préoccupations politiques locales mais lors de nos rencontres en ville, il n'éludait aucun problème de la Gauche, aucun fait qu'il considérait comme une erreur ou un silence coupable.

Comment ne pas mettre en exergue sa générosité, sa chaleur humaine…je me souviens qu'en 1957, on lui avait offert en cadeau de fin d'année un coffret des chansons d'Yves Montand, qu'il aimait beaucoup. Pas le Montand de la crise mais le Montand de Saint-Germain et de l'existentialisme, le Montand de Prévert, de l'appel de stockholm…Il se reconnaissait sans doute dans ce Montand-là, le jeune gamin italien des quartiers de Marseille devenu ce quelqu'un à la renommée mondiale et avec cette voix si particulière. Car la voix de Serge aussi savait chanter.

Serge Bove a fait une chute cette semaine et s'est brisé une jambe. Hospitalisé à l'Hôpital des Feugrais, il est mort des suites d'une embolie cérébrale à l'âge de 82 ans. Je communiquerai la date de la cérémonie de ses obsèques dès que j'en aurai connaissance. A Philippe, Nathalie et leurs enfants, j'exprime toute ma sympathie et leur adresse une pensée très amicale.

30 octobre 2009

La mort de Serge Bove, ancien premier adjoint du Dr Ernest Martin, alors maire de Louviers

J'ai appris aujourd'hui le décès de Serge Bove, ancien premier adjoint au maire de Louviers, Ernest Martin, de 1965 à 1969. Il avait été mon instituteur à l'école Jules Ferry. Je reviendrai demain sur les sentiments que m'inspire sa disparition.

La Villa Calderon : de la réhabilitation du patrimoine et de ses limites…

Au café des conspirateurs, il nous arrive parfois de faire autre chose que de comploter... Et même – cela peut paraître incroyable –, de réfléchir ou de débattre, parmi d’autres sujets, sur l’architecture et l’urbanisme. Jean-Charles Houel et nous-même ne partageons pas le même point de vue sur l’action de la municipalité de Louviers en ces domaines. Lui, pense qu’elle manque de courage et d’ambition en privilégiant systématiquement la réhabilitation de bâtiments existants sans jamais faire œuvre novatrice. Nous pensons au contraire que cette démarche, en sauvegardant le patrimoine architectural, a produit des résultats intéressants dont Le Moulin est, selon nous, l’exemple le plus remarquable. Pour l’école de Musique, il est encore trop tôt pour se prononcer. Le projet présente des inconvénients dont nous reparlerons. En revanche, le parti pris architectural associant ancien et contemporain ne nous gêne nullement et M. Aubert et ses colistiers ont tort de stigmatiser la verrière intégrée au projet.

Mais l’exercice a tout de même ses limites. La preuve en est apportée avec cette dernière réalisation qu’est la Villa Calderon. Le pavillon existant ne présentait pas à l’évidence un intérêt patrimonial et historique tel qu’il justifie à tout prix son maintien. Il n’était qu’une grande maison bourgeoise de la fin du XIXème siècle parmi tant d’autres, témoins de la prospérité passée de la ville liée à son industrie drapière. Il s’en dégageait pourtant une certaine harmonie, due à sa situation dans un parc, à ses proportions architecturales et au choix des matériaux utilisés pour sa construction. Dès lors qu’on souhaitait le conserver, il eut paru normal qu’on préservât et valorisât les éléments qui lui conféraient son caractère. Or, qu’en reste-il aujourd’hui ? Rien d’autre que les inconvénients dus à sa structure, comme par exemple ces fenêtres à demi aveuglées et cet escalier intérieur si étroit qu’on ne peut que difficilement s’y croiser. Ravalé par un enduit qui masque entièrement la brique, matériau d’origine, le bâtiment a ainsi été totalement banalisé et peut apparaître à l’œil profane comme un bâtiment neuf. Lequel n’eut probablement pas coûté beaucoup plus cher et eut été beaucoup plus fonctionnel et techniquement plus performant.

Ce pavillon, qui abrite désormais les appartements relais, était flanqué d’une dépendance, elle aussi en brique, avec laquelle il constituait un ensemble cohérent et harmonieux. Privée de sa toiture, surhaussée par ce bloc dont les proportions ne sont que la conséquence du volume et des espaces requis pour constituer les logements d’artistes, elle apparaît aujourd’hui dans toute son incongruité. À présent, la dépendance est devenue l’élément dominant de l’ensemble. Sa prégnance, à la prétention moderniste et ridicule, est telle qu’elle écrase le pavillon de sa masse.

Quant au parc dont Marc-Antoine Jamet a souligné dans son discours, non sans humour, qu’il était le jumeau du jardin de Bigards, il introduit d’emblée cette interrogation : Il est, nous dit-on, destiné à accueillir tout au long de l’année des enfants, dont ceux des appartements relais, et chaque été l’opération Louviers-plage. Comment, dans ces conditions, a-t-on pu laisser l’architecte paysagiste intégrer au projet un canal artificiel dont la profondeur d’eau avoisine les cinquante centimètres, sans aucune protection ? À l’heure où l’on impose aux particuliers possédant une piscine une réglementation draconienne – et justifiée – pour prévenir la noyade accidentelle des petits, comment peut-on agir ainsi avec une telle légèreté, pour ne pas dire irresponsabilité ? Devra t-on attendre un tragique accident pour remédier à cela ? N’eut-il pas été plus judicieux d’inclure dans le programme l’élément indispensable qui fait le bonheur de tous les bambins : une véritable pataugeoire avec quelques centimètres d’eau pour s’ébattre en toute sécurité ? Dut-elle épouser la forme d’un canal pour complaire à l’architecte. Décidément, le bon sens n’est pas la vertu la mieux partagée au sein de cette municipalité.

Reynald Harlaut

Pour la Droite, la vengeance est-elle encore la forme la plus sûre de la justice ?

Charles Pasqua condamné à un an de prison ferme (même s'il fait appel) dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola. Alain Juppé frappé d'inéligibilité pendant un an. Dominique de Villepin mis en cause dans l'affaire Clearstream par Nicolas Sarkozy. Chirac renvoyé devant le tribunal correctionnel dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. L'ancien ministre Charbonnel qui affirme, ces jours-ci, que Robert Boulin a été assassiné…n'en jetez plus la cour est pleine.
La Droite (1) n'en finit plus de régler ses comptes devant la justice de notre pays. Les haines recuites et les vengeances fonctionnent à plein. Eric Besson peut toujours relancer le débat sur l'identité nationale, il me semble que les Français ont la tête ailleurs. Ils se demandent quand vont s'arrêter les délocalisations, les suppressions d'emplois, les suicides chez France Télécom ou Peugeot. Ils se demandent comment les contribuables vont financer l'immensité de la dette (sociale et budgétaire) alors que les riches continuent d'être, si j'ose dire, épargnés. Ils se demandent quel avenir vont avoir leurs enfants.
Dans ces conditions, il n'est pas vraiment étonnant que la cote du président de la République sont en baisse sensible et qu'une grande majorité de François jugent négativement son bilan de mi-mandat. Un sondage récent sur les intentions de vote aux prochaines régionales place l'UMP à 30 %, le PS à 21 % (+2%) Europe Ecologie à 15 %, le MODEM et le Front de Gauche à 6 % (-2%) le NPA à 5 %. Le Front national passerait de 6 à 9 %. Le pari de Nicolas Sarkozy (faire disparaître le FN du paysage politique en piquant ses thèmes) risque de ne pas être tenu. Et le débat sur l'identité nationale ne va pas arranger la situation. L'arroseur arrosé ?
J'oubliais. J'apprends que de plus en plus de gens hésitent à se faire soigner. Le forfait hospitalier à 18 euros par jour, le déremboursement de certains médicaments conduisent notre pays à « une abjection » comme dirait Jacques Généreux. Je ne me lasserai pas de contester le bouclier fiscal qui n'est rien d'autre qu'un bouclier de protection des grandes fortunes.
(1) le PS a eu son affaire Urba pour un financement illégal sans enrichissement personnel toutefois.

29 octobre 2009

Des oui et un non

Le café radical (sur son blog) revient sur le débat ouvert par l'association pour l'amélioration de l'environnement et du cadre de vie qui agit pour le retour en régie publique (dans un premier temps) de l'eau et de l'assainissement.

Puisque je me suis fait mal comprendre, je vais faire simple et court :
— Est-il exact que la privatisation de services publics a toujours entraîné des hausses de tarifs pour les usagers et jamais des baisses ? La réponse est oui.
— Est-il exact que des communes ou des établissements publics intercommunaux ont mis fin avant le terme du contrat aux délégations de services publics accordées à des entreprises privées ? La réponse est oui.
— Est-il exact que les responsables de l'agglomération de Louviers se soient trouvés confrontés au choix de poursuivre ou non cette délégation de service public avec l'entreprise Véolia ? La réponse est oui.
— Est-il exact qu'ils ont préféré confier à Véolia ou à ses filiales : l'eau, l'assainissement, le ramassage et le traitement des ordures ménagères, les déchetteries, les centrales de chauffe ? La réponse est oui.
— Est-il exact que le contrat pour les transports a été passé cette année avec Véolia et que donc on aurait pu choisir la régie publique au lieu de laisser les seuls investissements à la charge de la CASE ? La réponse est oui.
— Est-il exact que le dépotage de déchets liquides pollués par des hydrocarbures à La Haye-Malherbe n'était pas le premier ? La réponse est oui.
_ Est-il exact que le président de la CASE a mis en avant une erreur humaine ponctuelle alors qu'elle concernait la chaine de commandement ? La réponse est oui.
— Est-il exact que la CASE travaille sur un texte destiné à empêcher le renouvellement de telles pratiques ? On voudrait pouvoir répondre oui.
— Est-il exact, enfin, que près de quarante personnes se soient réunies, animées par un antimartinisme primaire, la réponse est Non.

C'est tout pour aujourd'hui.

La Villa Caderon ? Une solution rêvée pour les familles désocialisées et les artistes d'atelier

Cinq appartements relais sans limite de délais d'occupation pour des familles désocialisées et cinq ateliers d'artistes (peintres, sculpteurs, hommes ou femmes de théâtre,etc.). La maison Calderon (1) a été inaugurée, hier soir.
Le maire de Louviers dans son discours a insisté sur le tryptique du projet : social, culturel, urbanistique. Des familles « à reconstruire » des artistes à promouvoir, un parc urbain (bis) à fréquenter dans le cadre d'un quartier dessiné dans les années soixante-dix à l'époque où les POS et autres PLU n'existaient pas encore.

Avec Franck Martin, on n'est jamais déçu. Une fois passée la première demi-heure à vanter l'excellence culturelle de la ville (la Première de l'Eure) il fallait qu'il se paie sa tête de turc habituelle : Marc Antoine Jamet (vice-président) venu représenter le président de région, Alain Le Vern, qui ne se déplace plus qu'à cloche-pied suite à son accident de deux roues (2). Le maire local aurait donc préféré que le discours régional fût tenu par une femme et si possible une femme du palais municipal. Malheureusement, mais j'ai peut-être mal vu, Mme Christine Fillâtre (PRG) était absente à cette inauguration…quant à Mme Véronique Julien (Verts) on sait que les relations de son groupe avec la Gauche plurielle vont être délicates au premier tour des prochaines régionales. Daniel Cohn-Bendit a même écrit aux Verts pour leur demander plus « d'esprit d'ouverture à la société civile ».

Le maire de Val-de-Reuil, s'il n'est pas l'ami de Franck Martin, est l'ami des Lovériens. Il a su surmonter les avanies et l'affront — « les gadgets parisiens, ça suffit comme ça » — et tenir un discours de félicitations à l'égard d'une réalisation qui, si elle satisfait les élus et les Lovériens, le satisfait aussi : « Quand on est soi-même maire on ne peut que se réjouir du succès des autres villes » même s'il a pris soin de préciser avec humour que la fusion entre Louviers et Val-de-Reuil (prônée par le maire de Louviers) n'était pas encore à l'ordre du jour. Mais c'est au titre de la Région qu'il parlait et de l'accord passé dans le cadre du contrat d'agglomération avec la CASE.

Quelques minutes avant, Jean-Louis Destans, président du conseil général de l'Eure, après avoir adressé des compliments circonstanciés à son ancien collègue du conseil général, a mis en garde élus, maires, citoyens, contre les conséquences du projet de modification de la loi territoriale avancé par le gouvernement. S'il est adopté par le Parlement, il supprimera la clause de compétence générale et empêchera les financements croisés permettant, justement, de réaliser des projets tels que celui de la Villa Calderon ou d'aider les associations sportives, culturelles etc.

(1) Le maire a choisi le nom de Calderon, auteur de théâtre du 17e siècle et notamment de « la vie est un songe ». Il est vrai que dans cette pièce comme le rappelle Toni Cafiero, metteur en scène, "Calderon stigmatise les contradictions, les conflits et les peurs de l’être face à lui-même, à sa communauté, à la Nature, au Monde et à sa dignité.» Tout un programme !
(2) Le président du conseil régional s'est blessé en août dernier et a été victime d'une double fracture d'un fémur. La rééducation évidemment longue lui permettra d'être fin prêt pour entamer d'arrache-pied la campagne régionale.

28 octobre 2009

Une petite pour la route

Thierry Mariani, député UMP, vient d'être désigné comme tête de liste de son parti lors des prochaines élections régionales dans la région PACA et les Bouches-du-Rhône. Il n'est pas récompensé pour son assiduité ou son courage puisqu'il n'a assisté qu'à deux réunions de commission pleinière sur 44 !
Dans l'Eure, j'espère que le Nouveau Centre ne choisira pas Hervé Morin comme candidat sur sa liste ou celle de l'UMP-NC : Alain Le Vern, le président socialiste sortant, racontait récemment, que le ministre de la Défense avait passé une heure à peine au conseil régional de Haute-Normandie en cinq ans de mandat. Ministre de la défense nationale sans doute mais pas de la défense des intérêts des Haut-Normands.

Les scientologues condamnés pour escroquerie en bande organisée

Catherine Picard, ancienne députée PS de l'Eure et actuelle présidente de l'UNADFI (Unions nationale de défense des familles et des individus) a donné son nom à une loi destinée à combattre les sectes. Elle était invitée, hier soir, dans l'émission d'Yves Calvi, « C dans l'air » pour commenter la sévère condamnation par le tribunal correctionnel de Paris de l'église de scientologie pour « escroquerie en bande organisée » et divers autres délits. Des peines d'amendes importantes ont été infligées aux dirigeants de cette secte dont la dissolution n'a pu être prononcée suite à la modification du code de procédure pénale en mai dernier. Depuis, Michèle Alliot-Marie, garde Sceaux et ministre de la Justice a assuré qu'il s'agissait d'une erreur et qu'elle serait réparée dès que possible.
En écoutant les invité de l'émission d'hier, on apprend que l'église de Scientologie compterait 5000 adeptes en France et que pour la première fois de notre histoire judiciaire, elle a été condamnée en tant que personne morale. Catherine Picard a tressé une couronne de lauriers à la magistrate auteure du jugement : « Elle a su appliquer la loi, toute la loi et place, de fait, l'église de Sientologie sous surveillance des autorités. »
Odon Valet, spécialiste de l'histoire des religions, a rappelé que le droit d'association, en France, était soumis à simple déclaration et pas à autorisation ce qui permet à la Scientologie (association loi 1901) d'avoir pignon sur rue et de se faire passer pour une religion quand le besoin s'en fait sentir. « Depuis la loi de 1905, l'Etat ne reconnaît pas les cultes et ne les salarie pas. » C'est évidemment pour les sectes un moyen de crier (en cas de condamnation) à l'atteinte à la liberté de conscience ! Un ancien adepte, en procès contre les scientologues, a évoqué les méthodes, le contexte psychologique et financier qui poussent les personnes vulnérables dans les bras des sectes. Catherine Picard a rappelé que les Témoins de Jéhovah aussi veulent être reconnus comme religion mais les tribunaux n'ont admis en leur faveur que la notion d'« association cultuelle » ce qui n'est pas la même chose.
Je retiens que personne ne sait (sauf l'auteur) qui a modifié la loi de simplification des procédures judiciaires et ôté l'article concernant la possibilité de dissoudre une association auteure d'escroquerie. L'influence des scientologues, leur lobbying massif auprès des différents pouvoirs soulève un certain nombre de questions restées sans réponse. Le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale acceptera-t-il une commission d'enquête parlementaire pour faire éclore la vérité ? Personne n'y croit.

« L'eau en poudre : il suffit d'ajouter de l'eau pour obtenir de l'eau » (Baudrillard)

Olivier Taconet, directeur des assemblées, chargé du service accueil, responsable du contrat d'agglomération, du service des assemblées de la CASE et par ailleurs rédacteur du blog Café radical a été chargé par le président de la Fédération de l'Eure du PRG également président de la CASE de commenter l'assemblée générale récente de l'association pour l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement. Je ne vais pas commenter, à mon tour, les aspects polémiques de ce texte et les attaques personnelles récurrentes qui ne font pas avancer le schmilblick.
Je veux simplement rétablir une ou deux vérités. Il est faux d'affirmer que Bernard Amsalem, socialiste, est à l'origine du contrat liant la ville nouvelle et la CGE (ancêtre de Véolia). C'est M. Chédeville, alors président du conseil de l'Ensemble urbain, qui sollicita la CGE pour réaliser les investissements dimensionnés pour une ville de 40 000 habitants. Comme, à cette époque, « Le Vaudreuil ville nouvelle » n'avait que 416 habitants, il n'était pas question de leur faire supporter une charge évidemment insupportable. La subvention d'équilibre de l'Etat et les amortissements différés des emprunts n'avaient d'autre utilité que de permettre à la ville nouvelle de croître, d'accueillir des habitants et de faire face ensuite aux charges normales d'une ville sous statut de droit commun. Olivier Taconet qui, à cette époque, usait ses fonds de culotte sur les mêmes bancs d'école que ceux de Franck Martin, ne peut évidemment posséder cette mémoire et je ne le lui reproche pas.
Deuxième contre-vérité. Il écrit que le contrat de l'aggomération Seine-Eure avec Véolia a été passé jusqu'en 2022. A qui la faute ? Il y eut une fenêtre de tir lors de la création de l'agglomération. Je connais même des élus Verts qui souhaitaient alors un retour en régie publique, n'est-ce pas M. Labbé ? Mais le maire de Louviers s'y refusa. D'ailleurs au lieu d'interpeller les socialistes sur leur travail commun avec d'autres forces de gauche, M. Taconet devrait interroger le comportement des Verts qui, au plan national, s'opposent farouchement à la vidéosurveillance ou à la privatisation des services publics et qui, à l'agglomération ou au conseil municipal de Louviers, sont muets comme des carpes sur ces sujets au nom d'une solidarité qui les conduit à renier leurs principes. Autrement dit, il faut balayer devant sa porte.
J'ai un avantage sur M. Taconet : la mémoire des lieux et des événements. Il lui faudra dorénavant mieux lire ses livres d'histoire locale s'il veut me corriger car sinon je lui réserve d'autres surprises.

27 octobre 2009

Vu dans Paris-Normandie de ce jour

Adressons un message sérieux à ce pouvoir égocratique

photo Mediapart (DR)
Sur le blog d'Eric Hazan (1) on apprend que la Cour des comptes a analysé le bilan financier et les 171 millions d'euros dépensés par la France au cours de sa présidence de l'Union européenne au second semestre 2008. En pleine crise économique et financière, la présidence de la République a dépensé à torts et à travers les deniers publics.
« La multiplication et le coût parfois élevé des opérations mises en place par chaque administration et le caractère urgent, parfois dérogatoire voire irrégulier, des procédures suivies auront au bout du compte fait supporter par l'État des charges d'utilité publique variable », écrit Philippe Séguin dont le rapport adressé au Sénat a été repris par le site d'informations Mediapart.
Le seul sommet de l'Union pour la Méditerranée a coûté plus de 16 millions d'euros (L'événement a donné lieu à un incident que révèle la Cour, la réquisition d'un comptable par Bernard Kouchner. « Face au refus du comptable public de procéder au paiement de dépenses engagées de manière irrégulière, le ministre des Affaires étrangères et européennes a cru devoir procéder à sa réquisition », écrit Philippe Séguin !
A l'occasion de ce sommet, « Last but not least, une douche avait été installée à l’attention de Nicolas Sarkozy : « Luxueuse et dernier cri, elle possédait une radio, des fonctions «jets» variées (…) Elle n’aurait jamais servi. » Coût : 245.572 d’euros… Je me demande si j'ai bien lu : près de 250 000 euros pour la douche soit 1 639 892 francs ! Mais pour qui se prend-il ? Depuis la soirée au Fouquets, rien ne nous étonne plus mais quand même. Ces nouveaux riches sont impayables si j'ose dire, et je suis certain que le président n'a même pas mauvaise conscience. 250 000 euros pour une douche voilà une somme qui ne doit pas le gêner plus que cela. Quand on fait partie de la caste des dirigeants tout puissants, on peut tout se permettre…François Bayrou, avec lequel je ne suis pas souvent d'accord, a raison quand il affirme que ce président-là est en train de bousculer tous les équilibres de notre République. Des équilibres par définition instables. L'affaire de favoritisme de son fils Jean (qui ressortira tôt ou tard) le bouclier fiscal, les dépenses somptuaires, le découpage électoral partisan, le mépris pour l'opposition…et maintenant Besson et l'identité nationale. Cela fait beaucoup, sans doute trop. Les régionales arrivent à point nommé pour adresser un message sérieux à ce pouvoir égocratique comme le dit bien Henri Emmanuelli. Un message de défiance et d'opposition.
http://veilleur.blog.lemonde.fr/2009/10/27/nicolas-sarkozy-et-sa-douche-faramineuse/

Guaino gêné aux entournures se fait voler dans les plumes sur le bouclier fiscal

Face à Henri Guaino, conseiller très proche de Nicolas Sarkozy et « plume » du président, invité de Nicolas Demorand, dimanche sur France 5, deux opposants farouches l'ont malmené. Henri Emmanuelli, d'abord, très féru de finances puisqu'il a été dans un autre temps l'un des principaux dirigeants d'une grande banque, a interpellé Henri Guaino sur la politique économique du gouvernement et l'a accusé de favoriser les plus riches au détriment de tous les autres.
Jacques Généreux, économiste de renom, ancien expert du Parti socialiste aujourd'hui au Parti de Gauche, a qualifiée d'« abjecte » le bouclier fiscal qui plafonne à 50 % des revenus le montant possible de l'impôt. « C'est une abjection parce que ce bouclier ne tient pas compte des capacités contributives des imposables. » Proportionnellement, des revenus médians seront plus imposés que les grandes fortunes ou ceux des traders ou encore ceux des chefs d'entreprises avec leurs stock options ou leurs retraites chapeau.
Guaino était plus que gêné aux entournures. L'ancien commissaire au plan, séguiniste et souverainiste lors du traité de Maastricht (1), a renié ses engagements gaullistes pour devenir un libéral comme un autre : « faire revenir les riches en France, empêcher qu'ils partent ailleurs ». Les statistiques connues sur le retour des 3 000 fortunes recensées en Suisse (il y a en tellement qui ne le sont pas) font état de quelques dizaines de repentis. C'est d'ailleurs cocasse puisque le fichier des ces grandes fortunes a été mis à profit par Eric Woerth, trésorier de la campagne de N. Sarkozy, pour ramasser des fonds à cette occasion. On sait bien que l'argent n'a pas d'odeur mais tout de même.
Toujours est-il qu'à l'Assemblée nationale, le bouclier fiscal devient l'objet de critiques inattendues de la part de députés UMP conscients des ravages dans l'opinion. Quand tout le monde fait des efforts et se serre la ceinture, il est extravagant que les plus riches soient exemptés de ces efforts.
(1) Il avait voté non au traité comme le maire de Louviers d'ailleurs.
photo JCH : Jacques Généreux à la fête de la Rose de Val-de-Reuil

26 octobre 2009

Les députés UMP-NC se couchent devant le président

Pendant dix mois, les députés de la majorité et de l'opposition ont travaillé de concert — c'est assez rare pour le noter — afin de trouver une position consensuelle sur la réforme de la taxe professionnelle. Ces députés sont parvenus à un accord donnant satisfaction à la Droite et à La Gauche. Mais les amendements approuvés par tous ont été réduits en cendres en quelques heures après que le gouvernement a décidé d'imposer sa vision et sa réforme à lui.
Nicolas Sarkozy avait pris des engagements auprès du MEDEF qu'il n'a pas voulu contrarier. Ainsi, la coproduction législative dont se gausse régulièrement Jean-François Copé (président du groupe UMP) est-elle devenue (une fois de plus) une production unique de la part du pouvoir exécutif.
Au final, le gouvernement porte un mauvais coup aux moyens et aux ressources des collectivités locales. Il met en œuvre leur assèchement économique et fait courir un risque très grave de transfert de la fiscalité locale vers les ménages. On peut déplorer que les députés de la majorité se soient couchés devant le diktat gouvernemental autrement dit présidentiel.

25 octobre 2009

« La droite défend les hauts revenus, les socialistes défendent les Haut-Normands »


La formule qui fait mouche : « La droite défend les hauts revenus, les socialistes défendent les haut-Normands. » Voilà un slogan dont on pourra user et abuser pendant la campagne électorale des élections régionales. Ce slogan, il est de Laurent Fabius. Il est un encouragement et une conviction. L'encouragement vise à soutenir la campagne d'Alain Le Vern, président sortant de la Région, et de sa future liste régionale et la conviction s'appuie sur les valeurs défendues pendant six ans par la majorité plurielle comprenant des élus du PS, du PC, du PRG et des Verts et un bilan plus que positif. J'y reviendrai dans les prochaines semaines.

Je sais bien qu'au premier tour, certains rêvent de faire cavalier seul. Les Verts d'Europe-Ecologie sont dans cette configuration. Ils souhaitent s'appuyer sur leur résultat de 1er tour pour revendiquer un plus grand nombre d'élus au sein de l'éventuelle coalition de second tour et aussi pour imposer des éléments de programme. Le PRG serait partant avec le PS mais le PCF, d'après les consignes nationales, fera du cas par cas régional. La volonté des socialistes est tout simplement d'amener le PCF à accepter une plateforme commune dès le premier tour…nous serons unitaires pour tous.
Certains affirment que le projet régional proposé par les différentes listes sera affecté par la réforme territoriale mise en œuvre en 2014. C'est faux. Si la présidentielle de 2012 et les législatives qui suivent sont gagnées par la Gauche, alors, la réforme sera enterrée car « ce qu'une loi fait une autre loi peut le défaire. »

Ce scrutin à un tour (une idée de Nicolas Sarkozy) très favorable au parti unique de la droite est un piège mortel pour la Gauche dans toutes ses expressions. Après l'avis très négatif du Conseil d'Etat qui fustige le projet gouvernemental sur bien des aspects, il faut s'attendre à un combat farouche des parlementaires socialistes. Ils ne seront d'ailleurs pas les seuls à vouloir éviter cette manœuvre injustifiable dans une démocratie adulte.
Photo JCH : lors d'un conseil fédéral régional

Nathalie Bellevin succède à Michel Doucet

Le décès de Michel Doucet entraîne la promotion du suivant (ou de la suivante) de la liste conduite par Christian Renoncourt lors des dernières élections municipales. Nathalie Bellevin devient donc conseillère municipale. Je connaîs bien Nathalie. Elle avait accepté d'être ma suppléante lors des dernières élections cantonales. Membre du Parti socialiste, elle a été un temps secrétaire de la section locale, elle est toujours attachée parlementaire de François Loncle et aujourd'hui membre du cabinet de Marc Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil.
Les qualités de Nathalie sont pléthore. Elle est franche, directe, et évidemment ne parle pas la langue de bois. Elle apportera son expérience d'ancienne conseillère municipale déléguée. Quand elle interviendra sur un dossier, elle ira jusqu'au bout et ne se laissera pas démonter par les remarques « déstabilisantes » du maire. Au conseil municipal de Louviers, Nathalie interviendra avec le souci de défendre l'intérêt général. Sans être une spécialiste (comme Michel l'était) des finances locales, elle saura mettre l'accent sur les chapitres qui font mal et dénoncer les excès de la majorité municipale. Ses contre-propositions seront crédibles et argumentées. Titulaire d'un diplôme d'études supérieures « développement durable », elle apportera son expertise sur les dossiers environnementaux devenus prioritaires dans la gestion des collectivités territoriales. Sans oublier son engagement dans diverses associations humanitaires ou de parents d'élèves.
Nathalie siégera donc lors de la prochaine réunion du conseil municipal sur les bancs de l'opposition (PS-PC) avec Christian Renoncourt et Claudine Dutheuil et aux côtés de Sophie Ozanne (conseillère NPA).