10 octobre 2009

Jean Sarkozy, un fils à papa

Jean Sarkozy est le fils de son père. Un fils à papa. Un enfant de Neuilly qui vit dans le luxe et pète dans la soie. Il est devenu conseiller général dans un canton d'hyper-droite, « nommé » par son père qui conserve la haute main sur un département qu'il a dirigé et où il a maté toutes les oppositions. Que Jean Sarkozy, fils de, soit conseiller général, grand bien lui fasse. Mais qu'il soit nommé au conseil d'administration de l'établissement public de la Défense pour en prendre la présidence en décembre prochain, voilà qui ressort de la plus parfaite indécence.
Quelles sont ses compétences à part d'être le fils de son père ? Quel est son passé d'élu au service de qui pour faire quoi ? Jean Sarkozy doit donc devenir le premier descendant ascendant de la dynastie Sarkozy.
On avait sa majesté Nicolas Premier, Carla Bruni et ses œuvres de bienfaisance, on aura Jean à la tête de l'EPAD (un milliard d'euros de budget par an) et qui sait, Jean le futur président des Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France. Comme dirait Alain Duhamel, si cette nomination a lieu, ce sera l'un des premiers signes de l'échec de Nicolas Sarkozy voire de sa défaite en 2012 : « Nous sommes sous le consulat, pas sous l'empire ! »
De nombreuses voix s'élèvent (à Droite et à Gauche) pour protester contre cette utilisation du pouvoir. François Bayrou y voit une déliquescence de la République, du mérite, du rôle des diplômes et du savoir. Je trouve qu'il est trop gentil.

La cérémonie d'obsèques aura lieu le 15 octobre

La cérémonie des obsèques de Michel Doucet est prévue jeudi 15 octobre à 10 h 30 au Moulin à Louviers. Ses nombreux amis et camarades seront présents pour saluer une dernière fois l'homme, le militant, l'élu, le père de famille.

Michel Doucet occupait une place importante dans la vie lovérienne

Ah Michel, Michel, tu n'es pas sympa. Ta mort, suite à un accident cardiaque, nous laisse sans voix. Après la disparition de ton épouse, Jeanne, frappée également brutalement à l'automne 2007, voilà deux figures, celles des Doucet, qui disparaissent de la vie lovérienne et rolivaloise (1) à de nombreux titres. Nous sommes très nombreux à vous regretter tous les deux.

De ton retour, Michel, à Louviers, je suis, en partie, responsable. Épris de justice sociale et de militantisme de gauche, tu nous avais, en effet, rejoint au sein du Comité d'Action de Gauche après la défaite d'Ernest (2) aux municipales partielles de 1969. Tu appartenais alors au club des Jacobins et à la Convention des Institutions républicaines animée par Charles Hernu. Quand François Mitterrand a pris le Parti socialiste à Epinay, en 1971, nos routes ont divergé.

Tu croyais fermement à la primauté du combat national alors que j'étais convaincu — je le suis toujours — que du terrain local monte l'expression populaire dans sa crudité et dans toute son intelligence. Tu es devenu un porte-parole du PS, je suis alors resté un militant de base sans parti, sans volonté de carriérisme, persuadé qu'un militant doit apporter et non attendre.
Tu t'es cependant considérablement investi dans la section locale du PS dont tu as été le secrétaire à plusieurs reprises et, n'était l'épisode tragique des législatives de 1973 dans lesquelles tu connus un terrible accident de la route, nous avons mené plus d'une campagne nationale ensemble : Présidence de la République, législatives, sans oublier, évidemment, les campagnes locales quand l'union de la Gauche s'est enfin réalisée en 1995. Et tu n'y fus pas pour rien (3).

Je dois te le confier, nous avons, tous deux, commis des erreurs. Toi en ne comprenant pas que ce qui se passait à Louviers était proprement révolutionnaire et humaniste, moi en ne saisissant pas l'erreur qu'il y eut à à ne pas empêcher à tout prix Odile Proust de te prendre le siège de conseiller général. Mais cela tu le sais, puisque nos retrouvailles nous ont permis de tout nous dire dans le plus grand respect mutuel de notre histoire singulière et de nos combats communs.

Militant socialiste tu l'étais du fond de l'âme. Avec Jeanne, vous formiez un couple exemplaire de ce que le militantisme fait de mieux : des convictions, de vraies certitudes, un engagement bien ancré à gauche…et, dans ces conditions, il n'est pas étonnant que nos chemins se soient à nouveau rejoints pour qu'ensemble, nous avancions sur la même route aux municipales. Convaincu par nos arguments, tu as fait preuve d'une loyauté absolue à l'égard de nos choix politiques durant la campagne électorale livrant, depuis lors, une bataille de haut niveau au conseil municipal malgré des conditions difficiles sur lesquelles il n'est pas l'heure de s'appesantir.

Après avoir adhéré au PS pour des raisons d'efficacité, de travail collectif, sans rien renier de mes convictions et de mes valeurs, tu m'as accueilli avec chaleur au sein de la section de Louviers. Compte tenu de mon passé lovérien, tu m'avais prédit des heures difficiles et des critiques véhémentes de la part de qui nous savons. J'y ai eu droit mais je savais tout de la dureté du combat politique, souvent cruel mais jamais vain.

Je te taquinais, parfois, sur ton adhésion à la franc-maçonnerie. Tu aimais les lumières, les droits de l'homme, le progrès. C'est un peu grâce à toi que j'ai rejoint la LDH (Ligue des droits de l'homme) devenue si indispensable sous le règne sarkozyste. Tu aimais aussi les combats difficiles comme celui que nous menons pour que la famille Dramé obtienne un toit décent et des papiers. Dans la lutte que nous engageons contre les grands groupes qui ont fait main basse sur l'eau et d'autres biens publics, tu avais répondu présent nous prodiguant tes conseils et tes connaissances. La photo de la conférence de presse parue dans Paris-Normandie récemment sera donc la dernière de ta vie publique active. Idem pour ta prestation talentueuse lundi dernier lors de la réunion du conseil municipal. J'ai sous les yeux le mail que tu m'as adressé jeudi pour m'expliquer le pourquoi du comment…j'en ferai bon usage.

Socialiste et élu, tu fus conseiller général, membre de l'Ensemble urbain du Vaudreuil qui conduisit les destinées de la ville nouvelle naissante. Cet engouement pour cette dernière, tu l'accomplis de manière concrète et directe en devenant directeur de l'établissement public de la ville nouvelle et en lui faisant franchir un nouveau cap avant le lâche abandon de l'Etat en 1986.

Il est évident également que tes compétences de gestionnaire et de financier comme adjoint au maire de Louviers, manquent cruellement à la municipalité actuelle. Tu voulais serrer la vis, trop peut-être, mais tu avais l'évidente vision d'une situation qui, depuis quelques années, conduisait la ville droit dans le mur au pied duquel le maire dit aujourd'hui se trouver. Nous lui adresserons, en forme de clin d'œil, le texte que tu as écrit pour « Allez Louviers » et qui démontre avec quel humour tu savais traiter les questions les plus sérieuses.

Cet humour, cette amitié, les qualités propres à ta formation et à ton caractère te permettaient de conduire le débat politique en sachant dépasser les miasmes du quotidien. Tous ceux et toutes celles qui ont travaillé à tes côtés retiendront ta compétence, ton esprit frondeur mais aussi ta gentillesse matinée de finesse. Tu étais de ceux à qui on le fait pas. Depuis le départ de Jeanne, tu avais certes changé. Son décès t'avait profondément touché et ta nouvelle solitude te pesait.

J'ignore encore quand aura lieu la cérémonie de tes obsèques. Sache que nous serons nombreux à t'y dire Adieu, toi qui avais des convictions laïques chevillées au corps. Je retiens l'une des dernières phrases que tu m'aies dite : « Au conseil général, tout nous opposait, Tomasini et moi, sauf un dossier qui nous rassemblait : nous étions contre l'aide à l'école confessionnelle ». Sacré Michel !
(1) Jeanne Doucet tenait des magasins d'opticienne à Louviers et Val-de-Reuil.
(2) Ernest Martin fut maire de Louviers de 1965 à 1969.
(3) En 1989 l'union de la gauche fut réussie mais nous avons perdu les municipales.

9 octobre 2009

La mort brutale de Michel Doucet

J'ai appris ce matin avec infiniment de tristesse le décès brutal de Michel Doucet, conseiller municipal de Louviers des suites d'un accident cardiaque. Je reviendrai sur notre histoire commune et nos combats partagés.

8 octobre 2009

Le décalage entre le dire et le faire

Sur le site cité ci-dessous en référence, Jean-Marie Colombani, l'un des rédacteurs du site slate.fr écrit un texte intéressant et important sur ce qu'il convient d'appeler l'affaire Polanski-Mitterrand. Alors que le journal Le Monde de ce soir publie des passages du livre de l'actuel ministre de la Culture, le débat fait rage à Droite et à Gauche. Je me permets de publier le commentaire que j'ai rédigé et adressé au site qui l'a publié in extenso.
« Les pédophiles et les amateurs de jeunes garçons et de petites filles (on ne dit jamais petits garçons ou jeunes filles) justifient souvent leurs actes par le consentement de leur…victime. J'ai, récemment, lu avec attention le récit autobiographique d'un ancien prédateur sexuel qui exprimait son point de vue sur ce fameux consentement dont se réclame d'ailleurs Roman Polanski. Quel est le sens du consentement d'un enfant de 10 ou 12 ans placé dans une situation de soumission et jouet des fantasmes d'un adulte dominant ? Le syndrome de Stockolm (je ne suis pas assez calé en psychiatrie) joue-t-il aussi pour les victimes des prédateurs sexuels ?
Benoit Hamon a raison sur un point qui devrait modérer les propos de M. Colombani : Il ne s'agit pas de libération sexuelle mais d'exploitation sexuelle ! Que vient faire la prescription là-dedans ? MM. Polanski et Mitterrand assument leurs actes. Ils les justifient au nom de leurs pulsions. Mais les tabous sociétaux (partout dans le monde) interdisent certains comportements, l'inceste par exemple. Nos actes nous suivent. C'est cela le principe de responsabilité. Que la conduite d'un membre d'un gouvernement fort pressé d'aligner les délinquants, de voter des lois toujours plus sévères sur la récidive, les peines plancher, au point d'être contraint de construire toujours plus de prisons, interpelle la Droite et la Gauche, c'est plus que normal. Il ne s'agit pas de s'ériger en père la pudeur mais de constater, une fois de plus, le décalage entre le dire et le faire. »
http://www.slate.fr/story/11325/mitterrand-frederic-pedophilie-polemique-polanski-sexuel-colombani-tourisme-sarkozy

Le délit de solidarité n'existe pas ?

La Ligue des Droits de l’Homme, le Réseau Education Sans Frontières (RESF), et la Société des Réalisateurs de Films (SRF), s'élèvent fermement contre la convocation lundi 5 octobre en qualité d’ « aidant » de José Chidlovsky par la police de l’air et des frontières.
José Chidlovsky, réalisateur et producteur de nombreux films, tourne depuis plusieurs mois entre Toulouse et Paris avec sa co-réalisatrice Rabeha El Bouati le documentaire Journal de sans-papiers, produit par Zadig Productions.
La protagoniste du film, S. F., est hébergée par le réalisateur à la suite d'une tentative de suicide qui découle de sa situation familiale très difficile.
Comme le répète à l'envi le Ministre Eric Besson dans les journaux et sur les ondes : le délit de solidarité « est un mythe ». Et pourtant José Chidlovsky, convoqué en qualité d'« aidant » encourt une peine de 5 ans de prison et de 30 000 € d'amende.
La Ligue des Droits de l’Homme, RESF et la SRF s’inquiètent des dérives potentielles de cette convocation sur la liberté nécessaire au métier de documentariste.

La Ligue des Droits de l’Homme, RESF et la SRF demandent instamment à la justice française d'arrêter toutes les poursuites contre José Chidlovsky en suivant les bonnes paroles de notre Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité Nationale et du Développement Solidaire : « Le délit de solidarité n'existe pas ».

6 octobre 2009

L'avenir de Louviers passe évidemment par un travail commun avec le grand Rouen

La première réunion d'information sur le plan local d'urbanisme (PLU) a eu lieu mardi soir au Moulin. Une petite centaine de Lovériens étaient présents pour être informés sur le diagnostic dressé par un cabinet d'urbanisme (extra-muros) et dressant l'état des lieux : L'axe structurant avec Val-de-Reuil, la vallée de l'Eure, les côteaux, les plateaux du Neubourg et de Madrie, la forêt de Bord Louviers, le centre commercial et historique, les faubourgs, le pavillonnaire…En 1982 la ville comptait 19 000 habitants. Près de 30 ans plus tard, elle n'en compte plus que 18 259. Le solde migratoire est négatif ce qui veut dire que la ville perd plus d'habitants qu'elle n'en gagne. Les Lovériens sont aussi moins nombreux dans leur logement (2,2 contre 2,7 il a une décennie) ils sont plus âgés (21 % a plus de 60 ans) le parc est ancien puisque 8 logements sur 10 datent d'avant 1975. Les locataires (57 %) sont plus nombreux que les propriétaires et un logement sur trois est un logement social.

Quant à l'attractivité de la vallée de Seine, elle est bonne puisqu'il s'agit de la première zone de développement économique du département. Un article récent d'un journal local évoquait pourtant une courbe croissante du chômage avec un bassin d'emploi très durement frappé par la crise économique et les délocalisations.

S'agissant des transports, les habitants de Louviers privilégient l'automobile. Nous sommes 1 % à nous déplacer à bicyclette. D'autres utilisent les transports en commun. L'urbaniste insiste pour que les futures zones de développement de l'habitat soient situées non loin des axes de transport. Le Tram-train, projet cher au maire de Louviers, pourrait relier Louviers à Rouen « mais, selon lui, en passant par Elbeuf et la zone universitaire du Madrillet. » Des ateliers vont se mettre en place, ouverts aux habitants, et se déclineront selon trois axes : la cohérence territoriale, la cohésion sociale, le développement durable et l'environnement.

La cohérence territoriale. L'ancienneté du maire de Louviers dans sa fonction lui donne une certaine connaissance du territoire. Alors qu'il était favorable à un grand Rouen (incluant l'agglo de Louviers) à la mode Albertini, ancien maire (UDF) de la capitale régionale, il est devenu subitement hostile à cette idée depuis que Laurent Fabius préside aux destinées de l'agglo rouennaise. L'élu lovérien doit tout de même savoir que le 1er janvier 2010, la Grande agglomération rouennaise se mettra en place réunissant les agglos de Rouen et Elbeuf et deux communautés de communes permettant d'atteindre 493 000 habitants ! Elle deviendra ainsi la plus grande agglomération de France.

Qu'on prépare un plan local d'urbanisme à l'échelle de Louviers voire même à celle de l'agglomération Seine-Eure sans se préoccuper des compétences, des projets et du développement de l'agglomération rouennaise me semble totalement aberrant. Le maire de Louviers ayant laissé entendre que le Tram train pourrait pénaliser le commerce lovérien « en permettant aux habitants de notre ville d'aller facilement et rapidement au centre de Rouen » on comprend mieux, maintenant, la démarche qui fut la sienne dans l'affaire Immochan à Val-de-Reuil. Le poujadiste n'est pas celui qu'on croie…

Quant à l'idée de la fusion entre Louviers et Val-de-Reuil, suggérée par le maire de Louviers, elle n'est justifiée que par un seul objectif : donner du foncier à Louviers qui en manque. Le maire va même faire la chasse aux plus de 60 ans qui oseraient conserver du terrain à bâtir…sans bâtir. C'est son grand bond en avant à lui mais à l'échelle d'une ville de 18 000 habitants !

Pierre Vandevoorde (NPA) a pris la parole pour souhaiter que l'avis des habitants soit écouté et ne serve pas seulement d'alibi démocratique. Les longs monologues du maire en disaient long sur cette volonté d'associer les habitants à l'image de ces constructions nouvelles sur les côteaux des Monts ou même de l'aire des gens du voyage de Pinterville remise en cause par la Cour d'appel administrative de Douai. A ce sujet, il serait temps que le maire de Louviers cesse de traiter les opposants à l'aire d'accueil de racistes et de xénophobes ou de doriotistes. Quand on a eu l'idée, comme lui, d'implanter cette aire en bordure immédiate d'une autoroute (A154) sur un terrain pollué (ex-décharge Wonder) et inondable (PPRI) dans un cul de sac et aux limites territoriales de la ville avec une commune voisine, contre l'avis du commissaire enquêteur et sans respecter les textes et les procédures, on commence par balayer devant sa porte ! Le maire de Louviers a annoncé sa décision de se pourvoir devant le Conseil d'Etat. Attendons son arrêt.

Franck Martin parle couramment la langue de bois

« Les comptes sont tenus et la ville est bien gérée ». Pour s'en persuader et tenter d'en persuader les Lovériens, la maire de Louviers a dû répéter quatre ou cinq fois cette phrase prononcée sans conviction avec le souci de ménager les difficultés à venir. Michel Doucet (PS) a brillamment démontré que la décision modificative financière soumise au vote du conseil, lundi soir, n'est parvenue à l'équilibre que grâce à un effet d'aubaine : le versement précoce par la compagnie d'assurances de la ville d'une somme dépassant le million d'euros suite à l'incendie de la crèche Beaulieu et d'une augmentation de la dotation de solidarité de la CASE de près de 300 000 euros. On n'ose imaginer ce qu'aurait été cette DM si la compagnie d'assurance avait attendu 2010 pour verser l'argent.
Pour Michel Doucet la ville se situe « en détresse financière » et le maire, comme il le reconnaît lui-même, « se trouve au pied du mur. » D'ailleurs, sans annoncer explicitement une augmentation du taux des taxes lors du vote du prochain budget 2010, il a précisé « qu'il serait extraordinairement difficile de l'équilibrer » et que ce serait à nouveau « un budget de crise »…tout comme en 2011…Les Lovériens doivent comprendre que ce message subliminal veut tout simplement dire qu'ils vont devoir à nouveau se serrer un peu plus la ceinture à moins, comme l'a assuré Michel Doucet « que dés cette rentrée vous vous atteliez à la tâche redoutable, il est vrai, de procéder à des économies drastiques dans vos dépenses en ciblant celles qui relèvent de l’intérêt général et celles qui améliorent la condition de vie des plus nécessiteux de nos concitoyens…en sacrifiant les dépenses somptuaires et autres opérations de pure propagande…ou comme vous l’avez fait cette année, il est possible que vous vous tourniez à nouveau vers les contribuables, en votant de nouvelles augmentations d’impôt, rajoutant ainsi la crise à la crise. »
Autrement dit, quand le maire affirme que tout va bien, il se rassure (mais il est trop intelligent pour croire à ses boniments) et tente de rassurer ses conseillers municipaux de la majorité qui se gardent bien de broncher et de parler avant la catastrophe. La catastrophe « toujours prédite et qui n'arrive jamais ! » prétend le maire, comme si une augmentation des impôts de près de 10 % n'était pas une catastrophe pour les budgets des ménages. Surtout si de nouvelles augmentations sont dans les cartons ! La fuite des contribuables va s'accélérer, l'appauvrissement augmenter : « Le budget 2008 et son actuel DM nous laissent plus que perplexes sur votre capacité à prendre les décisions de simple justice qui semblent pourtant relever de l’évidence et nous voterons donc contre cette DM, attendant avec crainte les prochaines échéances budgétaires ! » Voilà le verdict implacable de Michel Doucet et de l'opposition qui d'une seule main a voté contre la gestion actuelle, plus qu'aventureuse.
Sophie Ozanne (NPA) n'a pas omis de signaler la responsabilité du gouvernement UMP-NC qui pressure les collectivités territoriales avec des transferts de compétences non totalement compensés ce qui oblige les collectivités à faire des efforts. Mais à Louviers, les marges de manœuvres sont nulles eu égard à une situation financière très tendue et depuis trop longtemps.

5 octobre 2009

La phrase du jour, on la doit à Laurent Fabius

« L’année dernière, les banques ont demandé de l’argent à l’Etat pour renflouer leurs caisses. Le gouvernement leur en a avancé beaucoup, sans contreparties. Le cours de l’action de la BNP était de 27 Euros l’année dernière ; il est de 58 Euros aujourd’hui. Si l’Etat était rentré au capital à l’époque comme nous l’avions demandé, et qu’il en sortait maintenant que les banques sont en meilleure santé, il aurait gagné 20 milliards d’Euros, soit les deux tiers du déficit de la sécurité sociale. Et vous trouvez que le pays est bien géré ? »

Plus de deux millions de Français ont voté pour empêcher la privatisation de La Poste

« Une pantalonnade illégitime ». Les pisse vinaigre de l'UMP n'ont pas de mots assez durs pour critiquer la votation citoyenne organisée par 62 partis de Gauche, associations, mouvements, syndicats, réunis au sein d'un comité national et destinée à exprimer la volonté populaire de conserver à La Poste le statut d'entreprise publique à 100 %. Ces porte-parole de l'UMP, notamment, devraient plutôt prêter attention au succès remarquable de cette initiative. Dominique Paillé raille l'organisation de ce référendum sans liste d'émargement. Qu'il sache que tous ceux et celles qui ont voté ont inscrit leur nom, leur adresse, et signé sur des feuilles d'émargement consultables et publiques et mis un bulletin dans une urne. Il s'agit donc bien d'en engagement au sens propre du terme, un engagement sans valeur légale, certes, mais doté d'une valeur symbolique très forte qu'aucun pouvoir ne peut ignorer.
Quand plus de deux millions de personnes se présentent spontanément à 10 000 points de vote en France, c'est que le problème est sérieux. Quand la menace de privatisation, à terme, est réelle, la réaction des Français doit être prise au pied…de la lettre. Le Parti socialiste a annoncé qu'il allait déposer une proposition de loi pour que le pouvoir organise un vrai référendum sur l'ouverture (ou non) du capital de la Poste et sa transformation en société anonyme. Voilà une démarche légitime que le gouvernement ferait bien d'accepter.
Passer en force est une autre solution. Le président de la République aurait tort d'ignorer la puissance de la volonté populaire. On en connaît qui, pour avoir tenté localement ou nationalement d'humilier leurs opposants, se sont cassés le nez. A bon entendeur…
Légende photo : on vote devant la mairie de Louviers (photo JCH)

4 octobre 2009

Omar Bongo serait mort le 7 mai !

J’ai reçu aujourd’hui les précisions suivantes après mon article publié sur ce blog à l’occasion de la mort d’Omar Bongo. J’affirmais que l’ancien président gabonais était mort depuis le 15 mai. Mon correspondant anonyme écrit : « selon des sources d’informations venues de l’intérieur du cercle familial et politique, c’est le 7 mai dernier dans les airs, entre le Maroc et l'Espagne, que le Président Omar Bongo a rendu l'âme dans l’avion médicalisé dépêché par la France et qui le conduisait en Espagne. Alors que son décès est constaté par les médecins qui étaient dans l’avion avec lui, l'Elysée et sa cellule Afrique, en accord avec Pascaline Bongo, Directrice du Cabinet et fille de Bongo maintiennent la destination « Barcelone » et imposent le silence total.
Pourquoi ? Parce que, dit-on, L'Elysée tient à récupérer un certain nombre de documents que possédait (puisqu'il est déjà mort) le Président gabonais. Parmi ceux-ci un dossier sur le financement de la dernière campagne électorale en France - En retour la famille Bongo (Pascaline Bongo et son époux Ntoungui- membre du gouvernement-, Ali Ben) mais aussi, apprend-on, Jean Ping l'actuel Président de l'Union Africaine (qui a des enfants avec Pascaline Bongo) et Mba Obame (le puissant ministre de l’administration territoriale, issu de l’ethnie Fang, majoritaire au Gabon-40%-)…tout ce monde demande à la France un certain nombre de choses dont notamment la levée des saisies de compte de la famille en France. En plus, Ali Ben exige son adoubement par la France comme successeur immédiat, ce à quoi Pascaline est opposée et continue à s’opposer. »
Peut-être ces informations seront-elles reprises par la presse nationale ?

François Loncle ou la passion du mandat de député

La Société d'études diverses de Louviers avait invité François Loncle, député, à évoquer le rôle du parlement dans la Ve République. Le successeur de Pierre Mendès France a tenu en haleine pendant une heure et demi un auditoire attentif très heureux d'entendre l'élu socialiste de la 4e circonscription de l'Eure, ancien secrétaire d'Etat à la Ville et au Plan, ancien président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale et toujours actif dans la circonscription, au Palais Bourbon, au Conseil de l'Europe puisqu'il est un des 18 représentants français.
Au fil des années, la Constitution de la Ve République a évolué en faveur d'un rééquilibrage entre l'exécutif et le Parlement. On assiste, cependant, à une dérive institutionnelle grave puisque le Président de la République a pris l'habitude de contourner son premier ministre et de s'essuyer les pieds sur le tapis de l'Assemblée et du Sénat. François Loncle na pas manqué de souligner le rôle excessif et extravagant des membres du cabinet de Nicolas Sarkozy « qui n'ont aucune légitimité pour se répandre sur les ondes ou dans la presse. »
Elu depuis 1981, le député de Louviers n'a été battu qu'une seule fois, en 1993, avant de retrouver son siège en 1997 pour ne plus le lâcher. « Je suis élu jusqu'en 2012, on a le temps de voir…»
Le conférencier a décrit par le menu le fonctionnement de l'Assemblée nationale répondu aux questions (nombreuses) sur le cumul des mandats, le rôle des cabinets, des présidents de groupes, le partage des responsabilités entre majorité et opposition, la comparaison avec les grandes démocraties obligeant à considérer l'opposition avec un autre œil que celui du maître absolu. C'est ainsi que le règlement de l'Assemblée nationale reconnaît des droits spécifiques aux groupes d'opposition ou minoritaires. S'il admet que les députés ne se sont pas encore saisis de tous leurs droits, François Loncle assure qu'il suffira de quelques mois pour cela. C'est d'autant plus vrai que des trois fonctions du Parlement, le vote de la loi, le contrôle du gouvernement et le suivi des politiques publiques et des lois, ce dernier point va permettre aux députés de mieux apprécier les conséquences de leur vote sur la vie des Français.
« J'ai l'habitude de dire, précise François Loncle, qu'un député passe 50 % de son temps à l'Assemblée et 50 % du temps restant auprès des habitants de sa circonscription. Au classement des députés, celui de Louviers n'a pas à rougir de sa position.
«Depuis 1997, ajoute-t-il, j'ai compris qu'un parlementaire ne peut pas cumuler s'il veut être efficace et présent. je suis favorable au mandat unique. »
Claude Cornu, vice-président de la SED, a remercié le député de son intervention sous les applaudissements nourris des auditeurs réunis dans la salle…Pierre Mendès France.

Très gros succès pour la votation citoyenne contre la privatisation de La Poste

Très gros succès pour la votation citoyenne contre l'ouverture du capital de La Poste. Les résultats centralisés, samedi soir, pour le département de l'Eure indiquent une très forte mobilisation dans une multitude de communes.
Les chiffres, qui sont encore provisoires à l'heure qu'il est, sont : 20.406 votants
20017 NON et 331 OUI.
J'ignore si le gouvernement va tenir compte de l'opinion des Français mais il aurait intérêt à le faire car une immense majorité d'entre eux veulent garder leur service public de La Poste même s'il peut être amélioré. les Français souhaitent conserver leur bureau de poste, leur facteur, le timbre à prix unique et modéré.
Cette votation, nouveau moyen de pression, sera assurément à renouveler quand les enjeux le mériteront.