21 août 2009

Christine Taubira : « le PRG n'existe pas »

En parcourant Le Monde de ce jour, je découvre une parole de Christine Taubira, vice-présidente du Parti radical de Gauche et draguée par les Verts. Ces derniers lui proposent de prendre la tête d'une des listes d'Europe Ecologie lors des prochaines élections régionales mais l'ancienne candidate à la présidence de la République a refusé poliment. Elle accepte de présider les comités de soutien aux listes de Gauche qui ne manqueront pas de se former pour battre la droite au second tour. C'est déjà très bien.
Au détour d'un propos, Christine Taubira affirme : « Le PRG n'existe pas ». N'existe pas politiquement, sans doute, puisque le PRG est un parti officiel bénéficiant des aides de l'Etat qui présente même des candidats aux élections. Dans l'Eure, son porte-parole agresse régulièrement le PS…pour exister.
En affirmant cela, Christine Taubira veut simplement dire que les points de vue du PRG ne pèsent d'aucun poids sur la politique nationale et encore moins sur les accords à Gauche. Mais comme il ne faut insulter personne, la députée de la Guyane encourage l'union des forces de progrès. Reste à en délimiter les contours.

Réponse au porte parole du Parti radical de Gauche

Le porte-parole du Parti radical de Gauche de l'Eure, Olivier Taconet, par ailleurs employé de la CASE (Communauté d'agglomération Seine-Eure) monte au créneau pour défendre bec et ongles son outil de travail et les analyses de son patron. S'agissant d'idées neuves et originales si chères à icelui, on fait mieux.
Je ne vais évidemment pas épiloguer la conduite de celui qui a laissé un souvenir impérissable de son passage dans l'administration du conseil général. Qu'on sache deux ou trois choses tout de même. Jamais je n'ai défendu envers et contre tout le passage du train express régional (1) dans la vallée de l'Iton. C'est cette contre-vérité que le candidat radical de gauche a voulu accréditer pour me disqualifier. Il y a, en partie, réussi même si son score aux cantonales à Hondouville peut laisser penser le contraire. Secundo, la vision du territoire futur ne dépend pas exclusivement des pensées profondes de l'actuel président de la CASE. Je reconnais qu'il a eu le mérite (important) de fédérer Louviers, Val-de-Reuil, Incarville puis Pont-de-l'Arche etc. dans des temps où cela n'était pas évident. Mais le monde change et tout évolue. Cette pensée, juste hier, peut s'avérer étroite aujourd'hui.
Le projet de réforme des institutions territoriales voulu par le gouvernement actuel a des défauts mais il ne contient pas que des bêtises. La notion de métropole semble faire l'unanimité à Gauche et à Droite et Rouen entre dans ce cadre. De la métropole à la communauté urbaine, il n'y a qu'un petit pas de quelques milliers d'habitants à accomplir. Soyons ouverts, audacieux…le président actuel de la CASE ne sera pas méprisé. Laurent Fabius (ou un autre) lui trouvera un rôle à sa hauteur et, surtout, les habitants de l'agglomération de Louviers disposeront d'un outil adapté aux défis du temps présent : transports, développement économique, habitat, déchets, eau et assainissement, tourisme, culture, sports…
(1) Le projet cher à Alain Le Vern serait abandonné. Lors des cantonales, j'ai demandé qu'on attende les études. Elles sont sorties et l'analyse financière a rendu caduc le projet. J'avais donc raison : un avis motivé vaut mieux que la seule démagogie.

La police des polices critique le comportement des forces de l'ordre à Montreuil

Dominique Voynet avait hurlé sa colère lors de l'intervention très musclée des forces de l'ordre à Montreuil, commune dont elle est le maire. Au cours d'une manifestation on ne peut plus républicaine et paisible, un commissaire de police (muté depuis) avait intimé l'ordre à ses troupes de faire le ménage avec grenades lacrymogènes et flash-balls.
Au cours de l'opération, le petit-fils d'Armand Gatti avait perdu un œil suite à un tir de flash-ball. Une enquête a été ordonnée par le parquet avec saisine de l'IGPN (la police des polices). Les inspecteurs de cet organisme viennent de rendre leur rapport : Il est implacable.
Le commissaire de police a clairement abusé de la force pour disperser la manifestation et le tireur de flash-ball n'était pas en état de légitime défense. Pire même puisque les règles applicables en cas d'utilisation de cette arme n'ont pas été respectées. L'utilisateur de flash-ball ne doit pas viser le haut du corps et doit se tenir au moins à 7 mètres de la personne située dans la ligne de mire. L'objectif : maîtriser une personne dangereuse ce qui n'était absolument pas le cas à Montreuil. Des policiers doivent donc identifier le tireur qui devra répondre de son acte insensé devant la justice.
Le comportement des forces de l'ordre était apparu aberrant ce jour-là à Montreuil. Que la police des polices rende publique son enquête est un acte appréciable. Mais quoiqu'il arrive, le jeune Gatti demeurera borgne à jamais.

20 août 2009

L'Intermarché de Villeneuve-le-Roi et « les essentiels de la rentrée »

Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, en visite dans un supermarché pour constater, de visu, la stagnation (voire la baisse) des prix des fournitures scolaires de base, a discuté avec des clientes d'un genre particulier. Tout d'abord, elles sont arrivées groupées ce qui n'a pas manqué d'éveiller la curiosité des journalistes présents, ensuite, cette phalange bien mise connaissait sur le bout des ongles le contenu du texte préparée par les services de M. Chatel et visant à limiter « la casse » pour les familles. Après la tournée de M. Chatel et ses réponses aux questions préparées en amont, les chariots des dames sont restés dans les allées, remplis de fournitures scolaires abandonnées…
De cet épisode baroque, il ressort plusieurs faits : la direction du supermarché a reconnu hier que les clientes étaient des salariées de la chaîne, que d'autres avaient même un mandat d'élues locales proches de l'UMP, que d'autres étaient des cadres du magasin ; il apparaît également que M. Chatel n'a rien demandé et que l'excès de zèle de ceux qui l'ont invité lui cause plutôt un préjudice.
Il n'est pas le premier à être victime d'une mise en scène de ce genre. Mais pourquoi, diable, faut-il que les cireurs de pompes en fassent des tonnes ? Pourquoi cette propension à complaire au pouvoir à tout prix ? La direction de l'Intermarché de Villeneuve-le-Roi a présenté ses excuses au ministre et aux journalistes. C'est toujours ça.

19 août 2009

Le taux de suicide en prison augmente sensiblement : « il faut une révolution pénitentiaire »

Le rapport du Dr Louis Albrand sur les causes des suicides en prison et remis à Rachida Dati lorsqu'elle était encore ministre de la Justice a été rendu public par Mme Michèle Alliot-Marie, la nouvelle gardes des Sceaux. Elle a assuré qu'elle appliquerait toutes les recommandations du rapport afin d'éviter l'augmentation sensible des suicides en prison. Hier, la nouvelle ministre a indiqué quelles mesures urgentes elle voulait faire appliquer (draps en papier, surveillance accrue des détenus fragiles, participation des codétenus etc.) mais le Dr Albrand a contesté que ces mesures soient efficaces prises isolément.
Ce qu'il préconise c'est un changement total d'approche de l'univers carcéral. Les statistiques démontrent que les détenus qui se suicident le font dans les trois mois qui suivent leur incarcération quelle que soit la durée de prison à laquelle ils sont condamnés. Le Dr Albrand considère que la surpopulation en prison est très préoccupante. « Il est indispensable d'humaniser l'univers carcéral et de considérer le détenu comme une personne. Sans cela nous continuerons de condamner à mort 120 personnes chaque année en les acculant au suicide. »
Pour le rapporteur, il faut construire de nouvelles prisons, plus petites que les centres de détention actuels, et préparer sérieusement un projet de sortie pour chaque détenu. L'éducation, le travail, le soin, le maintien des liens familiaux…il faut éviter la récidive et donc d'isoler le prisonnier.»
Quant aux membres de l'administration pénitentiaire, ils sont eux aussi victimes de l'absence de prise de conscience du politique même si Nicolas Sarkozy a déclaré que « La France devait avoir honte de ses prisons. »
Depuis le mois de janvier 2009, 90 détenus se sont suicidés. C'est beaucoup plus qu'en 2008 et encore plus qu'en 2007. Les propositions de Mme Alliot-Marie ne sont pas inintéressantes mais elles ne semblent pas en mesure de prévenir efficacement les suicides ou les tentatives de suicide. Si les candidats à la mort de voient en elle que cette seule solution à leurs problèmes, c'est que « le système » est à côté de la plaque. Le Dr Albrand préconise une véritable « révolution pénitentiaire » seule capable de mettre fin à l'un des scandales de notre société.

18 août 2009

Martine Aubry présente à la cérémonie des obsèques de Patrick Malivet

Patrick Malivet, premier secrétaire de la fédération PS des Yvelines est décédé, la semaine dernière sur son lieu de villégiature, suite à un malaise cardiaque à l'âge de 53 ans. Son épouse, Patricia, ses enfants Pierre et Marie, sa famille, ses camarades socialistes dont Martine Aubry, première secrétaire du PS, Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France, Anne Hidalgo, 1ère adjointe à la Mairie de Paris, Safia Otokoré, ancienne candidate aux législatives dans la circonscription d'Elancourt, étaient présents lors de la cérémonie religieuse qui a eu lieu ce matin à l'église Saint-Pierre de Plaisir où Patrick était conseiller municipal.
Nous avons connu les Malivet lors des élections présidentielles et législatives de 2007 et nous avons été en relations suivies à l'occasion des cantonales et des municipales.
Patrick avait des convictions de Gauche chevillées au corps. Il militait avec une immense sincérité et une haute idée de l'engagement politique. Dans les Yvelines, terre de mission pour le Parti socialiste, les résultats électoraux en auraient conduit plus d'un à baisser les bras tant la Droite est dominatrice. Il ne s'est jamais découragé poursuivant sa tâche d'animation et d'organisation avec le sentiment de semer pour des récoltes futures. Frappé par le destin à un âge où il reste tant à faire, Patrick Malivet ne verra pas le Parti socialiste remis en ordre de marche. Il avait beaucoup souffert des querelles internes et des luttes d'egos. Son (ou sa successeur) devra s'inspirer de son exemple.

Le préfet Girot de Langlade face aux plaintes pour injures raciales

Plusieurs plaintes ont été portées contre un préfet de la République pour des paroles jugées révoltantes. M. Girot de Langlade, pourtant chargé de la synthèse des travaux des Etats généraux de l'Outre-mer, aurait prononcé des propos blessants voire racistes lors de son passage au portique d'un aéroport de Paris. Contraint de vider ses poches (elles devaient contenir des objets métalliques et pas une bombe) à la suite d'une demande d'un agent de sécurité d'origine antillaise (à la peau noire) le préfet s'est indigné et s'est manifestement emporté : « on se croirait en Afrique ici…»
Ce préfet est un récidiviste. Il avait déjà publiquement mis en cause les gens du voyages « qui roulent dans de superbes voitures » et « vivent de rapines » et on apprend que deux autres plaintes ont été déposées contre lui les 11 et 12 août par des agents de sureté d'une société de sécurité pour des propos de la même veine. Le préfet mis en cause parle de manipulation…
Malheureusement pour lui, le ministre de l'Intérieur vient de le renvoyer dans ses foyers et accrédite la thèse d'injures raciales…inadmissibles de la part de quiconque mais encore plus inadmissibles quand il s'agit d'un représentant de l'Etat. M. Girot de Langlade va être interrogé par les policiers chargés de l'enquête ouverte après le dépôt des plaintes. Ils entendront les témoins, les protagonistes de l'affaire. Ça sent le sur pour ce préfet de 63 ans plus près de la sortie que de l'entrée. Il reconnaît avoir été un peu brutal et arrogant. La moitié du chemin est accomplie. Il en reste encore 50 % à faire.

17 août 2009

Pol Pot : enquête sur un régime sanguinaire

Lu (1) : « À l’heure où le sort de l’ancien officier nazi Josef Scheungraber vient d’être scellé, la chaîne LCP s’intéressera, samedi 22 août à 17 heures, au cas d’un autre régime sanguinaire, celui de Pol Pot et les Khmers rouges.
Dans le cadre d’un nouveau numéro de Où, quand, comment ? l’Histoire, Jean-Pierre Gratien sur le parcours de cet homme, « bourreau d’un des régimes les plus sanguinaires de la seconde partie du XXe siècle ».
Ce jour-là, l’animateur recevra l’historien Alain Ruscio, le député socialiste de l’Eure François Loncle et l’auteur d’« Une enfance en enfer », Malay Phcar. Tous s’exprimeront sur le bourreau autour de la diffusion du documentaire Pol Pot, l’homme d’un génocide.
« De son ascension vers le pouvoir, au règne des Khmers rouges, jusqu’à sa chute et son exil », ce dernier mènera ainsi l’enquête sur le « parcours, l’engagement et la perte de cet homme effacé et méconnu de son propre peuple ».

- Où, quand, comment ? L’Histoire, samedi 22 août à 17 heures sur LCP
(1) http://www.toutelatele.com/article.php3?id_article=18849

16 août 2009

Trois peintres s'exposent rue du Moulin à Andé

Claude et Ta chez Maud Delescluse
La rue du Moulin à Andé, conduit, comme son nom l'indique au Moulin où tant d'artistes et de créateurs sont passés, passent et passeront. Mais la rue du Moulin recèle d'autres trésors. Chez Maud Delescluse, par exemple, on passe aisément du théâtre avec la compagnie du deuxième souffle à la galerie d'art en n'omettant pas atelier et domicile.
Ce week-end et pour quelques temps encore, Maud a exposé chez elle des nus, des fusins, des aquarelles en compagnie de deux invités : Claude et Ta. A Louviers, on les connait bien. Ils ont tous deux inscrits dans leur vie dans le destin collectif de notre ville et sont heureusement capables d'assumer leur passion individuelle mais commune, la peinture. De leurs voyages à Venise, Florence, Sienne, en Provence ou ailleurs, ils ont capté une lumière, un moment, une forme et leurs toiles rendent compte de ces instants d'émotion.
Claude a une vision particulière des pont de Florence et des canaux de Venis, Ta se plait dans les brumes du matin et dans les paysages à la Turner. Maud préfère les nus.
Ta se prépare pour un grand moment dans son Nord natal mais la discrétion m'oblige à ne rien dévoiler de ses projets. Il suffit de savoir qu'un rendez-vous aura lieu (quand ? Dans quel endroit de la ville ?) à Dunkerque, commune où Michel Delebarre, ancien ministre, est maire.
Dans l'attente allez donc faire un tour au 24 de la rue du Moulin. L'accueil est à la hauteur du plaisir de la découverte.
les 22/23 et 29/30 août de 10 à 19 heures.
En semaine du 17 au 31 août de 14 à 19 heures.

La baisse de la TVA n'est pas appliquée par les professionnels de l'hôtellerie-restauration

Pour qu'un député UMP demande un moratoire sur la baisse de la TVA dans l'Hôtellerie-restauration, c'est qu'il y a le feu au lac. Ils sont, en effet, bien peu nombreux les professionnels qui ont baissé leurs prix après la réduction du taux de TVA (au 1er juillet) puisque la baisse calculée par les services du ministère avoisinerait en tout et pour tout un et quelques pour cent. Une misère.
Nous étions nombreux à être dubitatifs à l'égard de cette mesure promise par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Si ce dernier a obtenu de l'Union européenne qu'elle accepte la baisse de la TVA de 19,6 % à 5,5 % c'était pour que les prix baissent, que les professionnels embauchent et qu'ils investissent. Au lieu de cela, on constate simplement qu'ils ont accru leur marge nette.
Le bénéfice électoral de l'UMP ne sera sans doute pas nul auprès de ces professionnels qui votaient déjà majoritairement à droite. Mais dans l'opinion, leur image en prend un coup. On ressent cette baisse de la TVA comme un cadeau supplémentaire fait à une branche professionnelle déjà peu regardante sur les salaires ou sur la durée du temps de travail. Dans le milieu de l'hôtellerie-restauration, les heures supplémentaires sont pléthore et, souvent, elles ne sont pas payées ni comptabilisées.
Le ministre Novelli a répondu au député UMP qu'il n'y aurait pas de moratoire et qu'une action de sensibilisation serait renouvelée auprès du secteur professionnel. Prenons rendez-vous dans six mois. Nous dresserons le bilan. Nous en serons au même point.