27 juin 2009

« J'enrage, je bous d'indignation » : Il est grotesque le président de la CASE

« O rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie…» A moi Corneille ! « J'accuse ! » A moi Zola ! Sauf qu'il s'agit d'un Zola du pauvre. Dans un style ampoulé, lourd, (ah les subrécargues…) qu'on ne lui connaissait guère (1) avec mots oubliés, fautes d'orthographe et de syntaxe (2) le maire de Louviers répond à notre conférence de presse organisée après les agissements de sous-traitants de Véolia à La Haye-Malherbe.
Franck Martin écrit : « Un employé de Véolia nettoie un réseau d'eau de pluie. Par un geste incompréhensible, à la fin de la journée (note du blogger : il est 14 h 45) il rejette dans une canalisation d'eaux pluviales les résidus collectés. » Et le maire président de la CASE de nous coller la responsabilité du licenciement d'un homme « qui a perdu son travail et se trouve jeté à la rue sans indemnité » pour ajouter aussitôt : « la sanction n'est plus le licenciement pur et simple et sera adoucie…la seule victime de ce procédé répugnant reste l'employé de…» on n'en saura pas plus puisque la phrase se termina là. Tout ce qui est excessif…
« Je n'ai plus envie de rire… c'est à vomir…serpents à sornettes…pire mauvaise foi…» Cool Franckie. Keep quiet. Le président de la CASE monte au front pour défendre Véolia, une entreprise « qui donne des consignes de protection de l'environnement qui font partie de son métier ». Et comme la dose est, à elle seule, insuffisante à guérir le citoyen de ses doutes, le président départemental du PRG s'en prend au service d'ordre de la CGT (quel rapport avec notre affaire ?) qui a expulsé des sans papiers manu militari à Paris.
Franck Martin vient de comprendre qu'il en est fini de la liberté du renard dans la basse cour. Nous allons nous employer sérieusement à étudier toutes les clauses des contrats passés entre la CASE et les grandes sociétés privées détentrices de délégations de services publics. Sinon, pourquoi la CASE et la compagnie Véolia seraient-elles en train de rédiger un nouveau texte fixant contractuellement les procédures à respecter pour éviter (à l'avenir) de nouveaux incidents identiques à ceux de La Haye-Malherbe ?
La colère (feinte) de Franck Martin n'est que poudre aux yeux. Son indignation sélective est de l'ordre de la pantomime. Comme dirait M. Sarkozy : il est grotesque.
(photo Stéphane Connan)
(1) Subrécargues : agent embarqué en supplément de l'équipage normal.
(2) Franck Martin est un lent. Quand il doit réagir rapidement, le sol de la syntaxe se dérobe sous sa plume. Il devient le champion de l'anacoluthe.

Le redécoupage des circonscriptions vise à affaiblir la Gauche

Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux collectivités locales, est l'un des personnages les plus puissants (actuellement) de l'Etat. Préposé au redécoupage des circonscriptions législatives, il fait l'objet de visites intéressées de la part des députés dont l'avenir peut tenir à quelques coups de ciseaux bien ajustés. C'est le cas de Paris, par exemple, où les circonscriptions de Martine Billard et Yves Cochet (Verts) risquent d'être supprimées. Marleix se défend par avance en certifiant : « le résultat auquel on arrive est équilibré : 18 circonscriptions de gauche supprimées contre 15 pour la droite. » Ce qu'il ne dit pas c'est que les nouvelles circonscriptions sont taillées sur mesure. J'enlève deux cantons de gauche ici, j'ajoute un canton de droite là, ce qui modifie considérablement les équilibres.
Les socialistes sont vent debout contre ce redécoupage qui ressemble beaucoup plus à un tripatouillage et n'a en vérité qu'un but : non pas tenir compte de la démographie mais s'occuper des seuls intérêts de l'UMP et du Nouveau Centre de manière à s'assurer une majorité pérenne. Les citoyens doivent être conscients que l'UMP est prête à tout pour garder le pouvoir. Fût-ce au prix d'une immense injustice ! Ne laissons pas faire, mobilisons nous, protestons par tous les moyens à notre disposition !

26 juin 2009

Le conseil de l'Europe considère que les procureurs devraient voir leur indépendance renforcée

Marc Robert, dernier procureur général nommé par la Gauche, vient d'être muté à la Cour de Cassation alors qu'il n'était pas volontaire pour quitter la cour d'appel où il exerce. Le décret est paru au Journal officiel de la République « après avis du Conseil supérieur de la magistrature » alors que Rachida Dati, ancien garde des Sceaux et ministre de la Justice, avait retiré de l'ordre du jour de la dernière réunion du CSM cette proposition de mutation.
En conflit avec un conseiller de Nicolas Sarkozy chargé des affaires de justice, Rachida Dati a voulu faire preuve d'autorité et a tapé du poing sur la table. Les trois représentants syndicaux des magistrats ont décidé, jusqu'à nouvel ordre de ne plus siéger au sein du CSM pour protester contre ce qu'ils appellent un faux (1). Les syndicats envisagent même de porter plainte pour faux et usage de faux. Dans un communiqué commun, l'Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature « condamnent de telles pratiques inconcevables dans un État de droit et se réservent la possibilité d'entreprendre toute action en justice, notamment par la voie pénale, pour contester la légalité de cette mutation forcé ».
En effet, le décret présidentiel fait référence à un avis du CSM qui…n'a jamais été formulé. Même si cet avis demeure consultatif, il est aberrant que le rédacteur du décret ait pu s'appuyer sur une décision jamais enregistrée puisqu'elle n'a pas été soumise au vote des membres du CSM. Cette affaire tombe mal. La Cour européenne des droits de l'homme estime en effet que le procureur n'est pas une « autorité judiciaire » en raison de ses liens avec le pouvoir politique. Dans un rapport, adopté le 23 juin, sur les « allégations d'utilisation abusive du système judiciaire répressif, motivée par des considérations politiques » dont une partie est consacrée à la France, le Conseil de l'Europe préconise de « renforcer l'indépendance des procureurs » et de « rétablir une majorité de juges et de procureurs au sein du Conseil supérieur de la magistrature ».
Tout cela en contradiction totale avec les projets du nouveau gouvernement. Il ne faut pas compter sur Michèle Alliot-Marie, nouveau ministre de la justice, souple comme un verre de lampe, pour contredire le président sur le rôle et la discipline qu'il attend des procureurs. Le conseil de l'Europe doit à son tour taper du poing sur la table pour faire entendre la voix du bon sens. Et du bon droit.
(1) Le compte rendu de la réunion du CSM relate la mutation de Marc Robert dans le sens voulu par le gouvernement. Ce qui est manifestement contraire à la vérité.


Quand la fiction devance la réalité : l'attentat de Karachi ressemble à celui de Ryad

Grotesque. C'est ainsi que le président Sarkozy a répondu à un journaliste qui souhaitait l'interroger sur l'attentat de Karachi. Plusieurs cadres de la DCN (direction des constructions navales) sont morts dans l'explosion de leur mini-bus alors qu'ils se rendaient à leur travail. Pendant des mois, les juges avaient privilégié la piste Al Qaida. Quand une bombe explose, c'est Al Qaida. Quand des terroristes agissent, c'est Al Qaïda. C'est pratique.
Sauf que les juges français, Marc Trévidic et Yves Jannier, sous la surveillance attentive des avocats des familles des victimes, ne se sont pas contentés de trop fortes évidences. Ils ont travaillé leurs dossiers et abouti à la découverte d'une autre piste : des forces secrètes pakistanaises auraient voulu se venger d'une promesse de rétrocommissions non tenues de la part des autorités françaises pour une vente de sous-marins. Il se dit que des promesses ont été avancées par Edouard Balladur et que Jacques Chirac, en arrivant à l'Elysée, a dit Niet pour gêner les rentrées financières de son rival Balladur et «néanmoins ami de trente ans». L'enquête s'oriente désormais plutôt vers une «affaire d'Etat», selon les termes employés par Me Morice, l'un des avocats des familles de victimes.

Bizarrement, un scénario a été écrit pour une fiction de Canal Plus dans le cadre des créations originales de la chaîne. L'agence Capa d'Hervé Chabalier a tourné une fiction sur la base d'événements identiques à ceux que les juges français semblent avoir mis au jour. L'attentat a eu lieu à Ryad (et non Karachi) et les commissions et rétrocommissions (pour les hommes politiques français) non versées ne l'ont pas été pour des sous-marins mais pour d'autres moyens militaires. Comme la vengeance appelle la vengeance, les services secrets français organisent à leur tour un attentat contre les auteurs présumés de l'assassinat des agents ou militaires français. On n'en finit pas.
Il parait que ces commissions et rétrocommissions (pour des frégates, des drones, des sous-marins, des avions etc.) sont, si j'ose dire, monnaie courante dans ce monde des ventes d'armes. Mais gare à celui ou ceux qui n'honorent pas leurs engagements. Comme ces choses-là sont sérieuses, ont tue facilement…et on contre-tue également très aisément. Grotesque en effet.
(photo AFP)

25 juin 2009

L'épandage sauvage de la Haye-Malherbe fait la Une des journaux locaux

L'épandage sauvage de déchets liquides sur un terrain de la Haye-Malherbe est bien détaillé et expliqué dans « La Dépêche » et « Paris-Normandie » de ce jour. Les journalistes ont interrogé le directeur départemental de Véolia qui évoque une erreur de choix de réseau et le maire de la Haye-Malherbe qui s'est bien rendu à la gendarmerie de Louviers pour y déposer une plainte mais les gendarmes lui ont demandé d'attendre les résultats des analyses. En fonction de la toxicité — si toxicité il y a — les officiers de police judiciaire compétents informeront le parquet et suivront les consignes des magistrats.
On n'en est pas encore là. La conférence de presse organisée par le comité comprenant le PS, le PC, le NPA et le Parti de Gauche a eu le mérite de permettre au public d'avoir connaissance de ces regrettables faits. Dorénavant, nombre d'habitants des villages environnants et des villes s'interrogeront sur les actions engagées autour des camions…aspirateurs…ou refouleurs.

Ce comité souligne que le travail de fond ne fait que commencer. Nous allons étudier tous les contrats, toutes les conventions liant la CASE et Véolia et quel que soit le domaine. Il est absolument décisif de comprendre comment s'opèrent les contrôles des responsables techniques d'abord et élus, ensuite, sur les travaux réalisés par la compagnie privée (quelle que soit la filiale) et comment s'opère la facturation. Reynald Harlaut, pour le Parti de Gauche (notre photo JCH) a d'ailleurs souligné lors de la conférence de presse plusieurs points historiques qu'il faut avoir à l'esprit : « Après le scandale que suscita en 2003 la quasi faillite de Vivendi consécutive au rachat du géant américain Universal par son patron d’alors Jean-Marie Messier (J2M pour les initiés) et l’éviction de ce dernier, il fut jugé habile par les dirigeants suivants de lui redonner une sorte de virginité en rebaptisant Vivendi Environnement (VE) du doux nom de Véolia. Mais cette virginité n’est qu’apparente. Véolia n’a rien perdu des caractéristiques de Vivendi Environnement, de ses objectifs et de ses méthodes, de son opacité et de sa soif inextinguible de profit. Il faut souligner, comme pour toutes ces grandes sociétés transcontinentales, la contradiction permanente existant entre le discours et l’action. D’un côté, c’est officiellement la glorification de la libre entreprise et du marché, de la concurrence libre comme facteurs de progrès humain, de développement durable et de sauvegarde de la planète. Mais de l’autre, c’est dans la réalité des faits, la volonté hégémonique de régner sur tous les secteurs où elles sont présentes. C’est la loi non écrite du profit maximum et la finalité. Et pour cela, Véolia rachète à coups de millions d’euros ou de dollars les entreprises concurrentes, ou la simule en créant de toutes pièces des sociétés écrans aux dénominations régionalistes pittoresques, mais toutes filiales du groupe. Cette situation dominante où, en France, trois acteurs principaux se partagent en bonne intelligence les marchés de l’eau, comme ceux de la téléphonie mobile, permet à Véolia et à Vivendi, de par leur puissance financière considérable, d’entretenir auprès des élus un puissant lobbying. Celui-ci interfère, en France dans la politique de l’État et des collectivités territoriales, à Bruxelles, dans les orientations ultralibérales de la Commission européenne, et au niveau international, pèse sur les décisions des organismes mondiaux que sont le Fonds Monétaire International (F.M.I.), la Banque mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C.), au détriment de nombreux pays parmi lesquels les États du Sud sont les plus vulnérables. »

24 juin 2009

Martine Aubry écrit aux militants socialistes : Faut-il des primaires communes à l'ensemble de la Gauche ?

« Le résultat du scrutin du 7 juin a été un échec pour notre parti. Je mesure votre déception…Je connais aussi le découragement voire la colère de certains d’entre nous après nos échecs successifs aux élections présidentielles et législatives que n’ont pas fait oublier nos succès locaux…
…Face à la violence de la crise et de la société, les Français attendent de notre parti qu’il parle de leur vie et de leur avenir. Ils jugent nos réponses insuffisamment fortes. Ils ne supportent plus les divisions, les petites phrases de dénigrement et le bal des ego. Ceci doit définitivement cesser…L’heure n’est pas à la rénovation de façade ou au replâtrage de circonstance. Nous devons changer nos pratiques et engager sans délai la refondation de notre projet et la transformation du Parti socialiste…
Comment mieux vivre ?
…Faut-il continuer à accumuler des biens, lesquels, et pour quelle utilité ? Comment construire un système innovant, assurant l’emploi, préparant l’avenir et à même de distribuer justement les richesses ? Avec quelles conditions de travail et de respect de la planète et de ses ressources ? Quels services créer pour que la qualité de vie de chacun soit réelle ? Comment mieux vivre, échanger et travailler dans la société numérique ? Voilà des questions majeures qui s’inscrivent dans notre travail sur le nouveau modèle de développement économique, social et durable que nous préparons…
…Comment articuler cette volonté de chacun d’être reconnu et respecté, avec l’exigence de faire de chacun un citoyen respectueux des règles et des autres, en même temps qu’un acteur de la société ? Ces questions sont lourdes de sens et rendent nécessaire l’articulation entre autorité et libertés…Comment faire vivre la France, ses valeurs, son identité, sa laïcité et son pacte républicain et mieux assumer notre diversité ? Comment recréer du lien social et l’envie de vivre ensemble ? C’est en réponse à ces questions que doit se poser la réflexion de la gauche sur la culture et la création…
Hors les murs de Solférino
…C’est tout l’enjeu du travail que nous avons entrepris, que nous devons approfondir avec les intellectuels, les acteurs de la société mais aussi avec les Français. Je veux leur donner la parole à chaque étape. C’est ma conviction mais aussi la vôtre, je le sais : on n’élabore plus un projet en circuit fermé. Nous voulons une démarche innovante, énergique et féconde, hors les murs de Solférino (1)…nous organiserons dans chacune de nos fédérations des rencontres associant, au-delà des militants de notre parti et de nos élus, l’ensemble des forces de la transformation : les associations, les syndicats, les intellectuels, les citoyens engagés.
Nous devons également engager une nouvelle démarche de rassemblement de la gauche. Ensemble, j’en suis convaincue, nous pouvons gagner. C’est pourquoi j’appelle de mes vœux la construction d’une Maison commune de toute la gauche. Ce terme laisse ouverts tous les chemins que nous voudrons emprunter ensemble. Nous devons élaborer un projet commun de la gauche en 2012, mais aussi une stratégie politique commune pour l’emporter. Notre démarche s’adresse bien sûr aux partis de gauche qui aspirent à gouverner ensemble, socialistes, écologistes, communistes, républicains ou citoyens. Mais nous devrons aussi prendre des initiatives avec tous ceux, syndicats, ONG, acteurs de la société, qui partagent nos engagements et se retrouvent dans les combats d’aujourd’hui pour la justice sociale, les libertés et les droits, le développement durable. Nous devons agir et réfléchir ensemble au niveau national comme au niveau local.
Les primaires ?
C’est dans le cadre de ce double mouvement d’ouverture aux Français pour préparer notre projet, et de discussion avec les partis de gauche, que doit se situer notre réflexion sur les modalités des primaires pour le choix du candidat à l’élection présidentielle. Faut-il des primaires ouvertes aux sympathisants du Parti socialiste ? Faut-il des primaires communes à l’ensemble de la gauche ? Ces questions se posent comme tant d’autres et nécessitent un débat en notre sein, mais aussi avec l’ensemble de nos partenaires…Les primaires sont un élément à intégrer dans une démarche politique d’ensemble.…En tout état de cause, en ce qui concerne le Parti socialiste, ce sont les militants qui devront décider de cette question, je le souhaite, avant l’été 2010.
Les régionales
C’est dans le même esprit que nous devons préparer les élections régionales. Il nous faut allier la force d’un projet commun et les propositions propres à la spécificité des cultures et des territoires régionaux. Nous devons définir nos alliances électorales ainsi que des principes de renouvellement et d’ouverture, laissant bien évidemment l’autonomie nécessaire aux régions pour composer les listes qui nous feront gagner. Le parti travaillera dans les semaines qui viennent avec les régions sur ces différents points et les conclusions seront actées par nos instances nationales. »
(1) Rue de Solférino à Paris, adresse du siège du PS.

Cette lettre adressée aux militants socialistes montre que la première secrétaire est pleinement consciente du malaise régnant au sein du Parti Socialiste. Elle propose des remèdes. Certains vont être rapidement administrés au malade, d'autres le seront plus tardivement. On sent un besoin de reprendre les cartes en main et de mieux maîtriser la situation. Je souscris à 95 % de ce qu'elle écrit. Je suis plus réservé sur l'autonomie des présidents de région lors de la campagne des prochaines élections de 2010.

23 juin 2009

Philippe Val se venge de Frédéric Pommier

« Notre confrère paye surtout le fait d'avoir cité Siné Hebdo dans la revue de presse. Philippe Val, à l'époque directeur (et actionnaire) de Charlie Hebdo, lui en avait vertement et devant témoins fait le reproche.» «La liberté éditoriale ne se discute pas». «Les syndicats SNJ, SNJ-FO, SNJ-CGT et SUD demandent solennellement à la direction de France Inter de revenir sur cette décision inacceptable pour toute la rédaction ».
La première décision de Philippe Val, nouveau directeur de France Inter, a été prise deux heures après son arrivée dans la maison ronde. Il a viré Frédéric Pommier de la revue de presse du matin. Question vengeance, le Val s'y connaît. Frédéric Pommier aurait eu une dent contre notre confrère depuis des mois et le moment était venu de régler les comptes. Quand il a été question de Philippe Val pour la direction de France Inter j'ai exprimé des craintes. Nombre de bonnes âmes m'ont reproché ces préventions. Malheureusement pour elles, les faits me donnent raison. A regrets.

« Les socialistes illisibles et inaudibles » à l'occasion du congrès de Versailles

Un cadre du Parti socialiste, sous couvert de l'anonymat, a déclaré à un journaliste que le Parti socialiste avait été « illisible et inaudible » à l'occasion du congrès de Versailles. Une fois de plus, le choix fait par le PS n'a pas été le bon. François Loncle, député de l'Eure, avait raison. On devrait plus et mieux écouter les députés de base blanchis sous le harnois. Ils hument le bruit de fond, ils sentent les mauvais coups et l'expérience du terrain leur est un formidable atout.
De quelque côté que je me sois tourné, ce ne fut que reproches et colère. Que diantre les socialistes allaient-ils faire dans cette galère ? C'est simple, pour la grande majorité de mes interlocuteurs, il n'y avait que des coups à prendre. Que du négatif. La direction du PS manque-t-elle à ce point de discernement qu'elle n'est pas capable de faire le choix de la simplicité, de la clarté ? Ce n'est pas être un mauvais député que de refuser de servir de caution à Nicolas II. Ce n'est pas être un vilain élu que de ne pas accepter de se faire chapitrer ? Et la Burqa par ci qui n'est pas la bienvenue (1) sur le sol français (même quand ce sont des françaises qui la portent ?) et la réforme des collectivités locales par là qui doit diviser par deux le nombre d'élus départementaux et régionaux ! Et le grand emprunt qui va creuser encore plus les déficits ! Et pas question de revenir sur le bouclier fiscal ni sur le paquet fiscal qui ne profitent qu'aux riches. Et les prisons qui sont la honte de ce pays (Nicolas Sarkozy est au gouvernement depuis 2002 !) on doit même y affecter Mme Boutin , c'est dire…
Martine Aubry a raison d'affirmer que M. Sarkozy ne s'est pas hissé à la hauteur des enjeux. Elle me fait pourtant penser à la blague de Coluche : « comme disait mon père que tes jambes soient grandes ou petites, l'important c'est que tes pieds touchent par terre ». J'ai soutenu Martine Aubry, j'ai fait sa campagne interne, je ne regrette pas mon choix. Il faut maintenant qu'elle tape sur la table, cesse d'écouter Pierre, Paul ou Jacques, s'affirme. Très vite.

Pétition en faveur de la famille Dramé

Je rappelle que les personnes qui souhaitent signer la pétition en faveur de la famille Dramé menacée d'expulsion (voir l'un de mes textes récents) peuvent la signer en ligne aux adresses suivantes : http://www.educationsansfrontieres.org/article20778.html rubrique RESF –Collectifs locaux – 27 Eure et http://pagesperso-orange.fr/cefed27

Le nombre de voix dépassait le nombre d'électeurs inscrits »

« Un porte-parole du Conseil des gardiens a précisé qu'une des plaintes les plus fréquentes portait sur le fait que le nombre de voix dépassait le nombre d'électeurs inscrits dans certaines circonscriptions. » Dans cette phrase extraite d'un communiqué officiel des responsables de l'Etat iranien, tout est dit. Et les dictateurs religieux de l'Iran voudraient nous faire croire que le vote a été démocratique ! Je ne veux pas trier entre les ayatollahs, le guide suprême Kamenei et les sous-chefs, tous chiites. Cette parodie de démocratie nous rappelle, s'il en était besoin, que la démocratie à l'occidentale, avec listes électorales, isoloirs et bulletins secrets, demeure encore et de loin, la source de la vraie légitimité. D'où la nécessité d'une participation forte qui donne toute sa valeur à l'expression du peuple.
La caricature iranienne de suffrage universel avec multiplicité des votes, promenades des urnes et falsification dans les bas-fonds du ministère de l'Intérieur, n'est pas ce qu'on fait de pire puisque dans certains pays on ne vote même pas ! A quoi bon voter si le scrutin n'a aucun sens et si les dés sont pipés. L'intégrisme religieux, quel qu'il soit, où qu'il s'exerce, conduit à cette dictature de la pensée et donc à l'absence de pluralisme.

Base élèves : le gouvernement fortement interpellé par l’ONU

« La FCPE et la Ligue des droits de l’Homme se réjouissent des nombreuses réserves exprimées par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU à propos du fichier « base élèves ». Le comité, dans son avis prononcé le 11 juin, s’est notamment dit préoccupé par « l’insuffisance de dispositions légales propres à prévenir son interconnexion avec les bases de données d’autres administrations ». Le comité de l’ONU présente deux exigences : que les parents aient un droit de rectification et d'effacement du fichier et que les accès à celui-ci soient véritablement sécurisés. Ce sont précisément les demandes portées depuis des mois par les parents d’élèves et les défenseurs des droits de l’Homme.
C’était le sens du courrier adressé au ministre de l’Education nationale le 23 mars dernier et signé par plusieurs associations et syndicats d’enseignants (dont la FCPE et la LDH), courrier auquel les services du ministère ont répondu de manière très insatisfaisante et sans aucun engagement. La FCPE et la LDH se sont toutes deux inquiétées lors de leurs derniers congrès des orientations gouvernementales à l’égard de la jeunesse (stigmatisation, fichage, diminution de moyens pour l’Education nationale…).
Elles demandent instamment au gouvernement d’entendre les exigences formulées par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU et de prendre des mesures en conséquence. Au moment où l’on s’apprête à fêter le 20ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, la surdité du gouvernement à ce sujet serait un très mauvais signe. »
Communiqué commun de la FCPE et le la Ligue des droits de l'homme

22 juin 2009

Epandage sauvage à la Haye-Malherbe, un sous-traitant de Véolia mis en cause


Quand les partis de Gauche s'unissent (notre photo JCH) les résultats sont excellents. La conférence de presse tenue ce lundi par le Parti communiste français, le Parti socialiste, le Parti de Gauche et le Nouveau parti anticapitaliste, avait de l'allure. Les représentants de chaque parti avaient, en effet, en charge de narrer par le menu des faits (et leurs conséquences) survenus le 27 mai dernier à La Haye-Malherbe, dans l'après-midi, quasiment sous les fenêtres du domicile de Stéphane Connan, ancien salarié de la société Véolia, et qui mettent en cause la conduite et le comportement d'employés d'un sous-traitant de cette grande société multinationale. Des employés qui, normalement, savent faire la différence entre un tampon d'eaux pluviales et un tampon d'eaux usées.
Stéphane Connan remarque, ce 27 mai, qu'un camion-citerne « Véolia » vide son contenu sur un terrain communal de la Haye-Malherbe sous la forme de déchets liquides non encore identifiés aujourd'hui. Sont-ils toxiques, ne le sont-ils pas ? L'avenir le dira. Hervé Letellier, maire de la commune, informé des faits, s’est rendu à la brigade de gendarmerie pour déposer une plainte contre cet épandage sauvage. Il a prévenu les services de la police de l’eau (qui ont fait un constat sur place) et sollicité le concours du Laboratoire départemental d’analyses (indépendant). Ses agents ont effectué divers prélèvements et nous connaîtrons les résultats de leurs recherches dans quelques jours voire quelques semaines. Le maire a demandé à Véolia de rendre le soir-même le site aussi propre qu'avant l'intervention de ses salariés (notre photo Stéphane Connan).
Comme la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) est dotée de la compétence eau et assainissement, M. Letellier a profité d’une conférence des présidents de commissions de l’agglomération, le 28 mai, pour les informer de l’incident — appelons le comme cela pour l’instant — de La Haye-Malherbe. Il les a mis en garde contre certains comportements et les a appelés à une vigilance accrue.
Sophie Ozanne, pour le NPA, Reynald Harlaut, pour le Parti de Gauche, Claudine Dutheuil pour le PCF et Christian Renoncourt pour le PS, ont tour à tour rappelé la puissance des grandes sociétés spécialisées dans l'eau, l'assainissement, l'épuration, les transports, l'élimination des déchets, leur traitement, etc. et le lobbying incessant qu'elles exercent auprès des collectivités locales. Une question essentielle revient sans cesse : quel contrôle ont les élus et les usagers sur les travaux, les pratiques, la sécurité (les collectivités sont propriétaires des installations) et la facturation des prestations de ce grand du CAC 40 ? Michel Doucet a évoqué un rapport annuel « opâque ». Véolia en Normandie, c'est tout de même 2032 collaborateurs, 292 millions euros de chiffre d'affaires, 620 000 tonnes de déchets industriels, 835 000 déchets ménagers, 47 installations classées. Voilà une entreprise qui pèse dans la région…
Au-delà de « l'incident » de la Haye-Malherbe et de son évidente illégalité qui aura — normalement — des suites (1) les partis de Gauche de Louviers ont décidé de constituer un groupe de travail sur le dossier de l'eau et de l'assainissement. L'objectif est d'étudier le plus précisément possible les avantages et les inconvénients d'une délégation de service public et ceux d'une régie communautaire. D'après les études, il semble que le retour en régie communautaire publique permettrait de baisser le prix de l'eau de 30 % ! Cela vaut donc le coup d'y regarder de très près. De beaucoup plus près en tout cas que ne le font certains responsables politiques.
Cette conférence de presse n'est sans doute que le début d'un marathon. Il y faudra de la patience, du courage, de l'opiniâtreté, de la solidarité. Nous n'en manquons pas.
(1) Suites judiciaires ? Ne rêvons pas…

Le Parti socialiste doit, enfin, occuper le devant de la scène

Les échos de la participation des parlementaires socialistes au congrès de Versailles ne sont pas bons. Grosso modo, les amis, les camarades et ceux qui moquent habituellement le PS considèrent que ce parti cultive les demi-mesures ce qui entraîne des demi-adhésions voire des demi-votes. Ou on n'allait pas à Versailles et le choix était clair ou on y allait mais alors, il fallait prendre la parole et en dix minutes, contrer les réformes à venir. Il existe des tribuns talentueux au PS. On ne me fera pas croire qu'aucun(e) d'entre eux (elles) n'est capable d'improviser une réponse ciselée et publiquement forte. Évidemment, il faut savoir dépasser les problèmes de personnes et de courants.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy fait le jeu. Il choisit les thèmes, les moments, les lieux du débat. Et la presse suit. Cette stratégie est connue. Elle porte un nom anglo-saxon évidemment. Pourquoi les dirigeants du principal parti d'opposition ne lui opposent-ils pas une contre-stratégie, originale et créative, obligeant Sarkozy à aller sur leur terrain. Jouer à domicile donne un certain avantage. Se battre sur des sujets choisis par lui, travaillés, argumentés, c'est ce qui a manqué au PS lors de la campagne pour les élections européennes.
Cet après-midi, le Président de la République, sur son nuage, va certainement annoncer une réforme des collectivités locales. Il prendra tout le monde de vitesse alors que, depuis des mois, le PS sait qu'une épée de Damoclès le menace. Il eût été pertinent d'anticiper cette attaque en règle contre les régions et les départements. Un rempart aurait pu être dressé contre cette agression même si les Français se déclarent favorables à une simplification des strates administrativo-politiques. Car ne nous y trompons pas : derrière la course aux soi-disantes économies de M. Woerth, se profile la chasse aux élus de Gauche. Le projet de redécoupage des circonscriptions législatives à Paris et ailleurs devrait même être un casus belli. M. Sarkozy juge l'opposition (de Gauche et de Droite) affaiblie, il veut leur donner le coup de (l'Etat de) grâce.
Le Parti socialiste a enfin l'occasion de montrer ses muscles. Et ses capacités intellectuelles. A lui d'occuper le devant de la scène.

21 juin 2009

La taxe professionnelle compensée par une augmentation de la taxe foncière ?

Eric Woerth, ministre du budget, invité du grand Jury RTL, a confirmé la suppression de la taxe professionnelle au 1er janvier 2010. Invité à expliquer comment il compenserait cette recette essentielle pour les collectivités territoriales, le ministre (un peu confus dans ses explications) a assuré que la somme à trouver — huit milliards d'euros — ne serait sans doute pas prise dans la poche des sociétés mais plutôt dans celle de ceux qui paient la taxe foncière.
Les entreprises paient, certes, la taxe foncière mais les ménages aussi. Et à Louviers, on sait que cette taxe n'est pas indolore. Bien au contraire. Faut-il comprendre que la suppression de la taxe professionnelle « un impôt absurde » selon M. Woerth, sera intégralement compensée par l'impôt sur le foncier bâti et le foncier non bâti ? Voilà une affaire à suivre de très près.
Interrogé par Etienne Mougeotte sur la réforme des collectivités locales, M. Woerth a confirmé la volonté du président de la République de supprimer la compétence générale dont sont dotées communes, départements et régions et d'envoyer siéger à la région les élus des départements. Ce qu'il n'a pas dit, c'est que ces conseillers territoriaux seraient élus à la proportionnelle dans les villes et au scrutin majoritaire dans les campagnes, là où la droite fait ses meilleurs scores.
Il nous faut une réforme qui « simplifie et diminue les dépenses » a poursuivi le ministre. On devrait en savoir plus demain lors du discours du président devant le congrès. L'avenir des départements et des régions où la Gauche est majoritaire risque bien d'être scellé au nom de l'état de grâce…car diminuer les dépenses cela signifie clairement diminuer le nombre d'élus de Gauche.
(photo Martin Bureau, AFP)

Quelqu'un m'écrit : « Je t'en défie »

J'ai reçu à 13 h 47 et 13 h 53, deux commentaires anonymes après la parution de l'article consacré à l'attitude pour le moins grossière du maire de Louviers à l'égard des historiens invités par l'Institut Pierre Mendès France (lire ci-dessous). L'un d'eux se termine ainsi : « Et tu ne seras même pas capable de publier ce commentaire : je t'en défie ! »
Non, même si quelqu'un m'en défie, je ne publierai pas un commentaire anonyme qui n'est qu'un tissu d'insultes. Par ailleurs je ne vois vraiment pas au nom de quoi je me priverais de rendre public un comportement que d'autres que moi-même (ils me l'ont dit) ont jugé totalement indélicat. Je comprends bien que cela ne fasse pas plaisir aux entourages divers du maire actuel mais alors, qu'ils l'invitent à se comporter différemment en public.

« La place que tenait Louviers dans la vie de PMF : immense ! »

Entre Benjamin Stora et Eric Roussel (à droite sur la photo) une place vide, celle du maire. (photo JCH)
« Ce matin, ouverture des travaux du séminaire de l'Institut Pierre Mendes France, dans la salle éponyme de la mairie. L'honneur fait à notre ville est à la mesure de la place que tenait Louviers dans la vie de PMF : immense. » Voilà ce qu'on lit sur l'un des blogs du maire de Louviers pour illustrer la photo où ce dernier siège en bonne place au beau milieu de tous les historiens invités à Louviers par l'Institut Pierre Mendès France que préside Eric Roussel. Parmi eux Irwin Wall, professeur d'histoire à l'université Riverside de Californie, Robert Frank, professeur des universités (Paris 1) Benjamin Stora, professeur des universités, spécialiste des relations entre la France et l'Algérie, Georges-Henri Soutou, professeur des universités (Paris Sorbonne). Michel Mendès France, l'un des fils de PMF et Tristan, le petit-fils de PMF, étaient également présents ainsi que François Loncle, député de Louviers. Claude Cornu et Bernard Bodinier, de la Société d'études diverses et historiens aux mêmes avaient tenu à assister à ce séminaire dont j'ai rendu compte avant-hier.
Ce que ne dit pas l'auteur de la légende c'est que le maire a prononcé quelques brèves paroles de bienvenue avant de s'éclipser en n'omettant pas de serrer la main à chaque intervenant (dont il n'a évidemment rien entendu des propos) s'excusant de devoir partir si vite et surtout promettant de repasser dans l'après-midi alors que le séminaire « Pierre Mendès France et la guerre d'Algérie » se tenait de 10 heures à 12 h 30.
Il y a mieux (ou pire). Invité à déjeuner chez Michel et Tristan Mendès France, aux Monts, le créateur de feu les Jeunesses mendésiennes, a fait téléphoner pendant le repas pour, à nouveau, s'excuser de son absence. « Pierre Mendès France tenait une place immense à Louviers ». Dommage que des problèmes d'agenda mal réglés aient privé l'honorable assemblée de la présence d'un successeur de Pierre Mendès France qui ne manque jamais de se réclamer de sa pensée, de sa politique, de son exemple. Mais ne trouve pas le temps de consacrer deux heures à l'histoire de son action.