9 mai 2009

Nicolas Sarkozy « se fout des Bretons »

« Je me fous des Bretons ». Cette phrase de Nicolas Sarkozy rapportée par Yasmina Rezza dans son livre relatant les hauts et les bas faits de la campagne présidentielle en dit long sur l'amour que porte le président de la République à cette belle région de l'ouest de la France qui a majoritairement voté à gauche lors du second tour de l'élection suprême. Pour punir les Bretons, le président a, dans un premier temps, fait savoir qu'il n'assisterait pas à la finale de la coupe de France de football laquelle était un événement important pour les deux équipes finalistes mais aussi pour tous ceux qui étaient devant leur téléviseur hier soir. Dans un premier temps seulement parce que face aux articles enflammés des journalistes bretons et aux déclarations de quelques autres notamment celle de Marylise Lebranchu, député PS du Finistère, le président a finalement décidé d'assister…à la finale.
Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, déclare ce dimanche que jamais le président n'a prononcé une phrase pareille ! « Je l'ai accompagné ce jour-là du début jusqu'à la fin et jamais le président n'a dit une chose pareille. » Brave Xavier Bertrand. Quelle misère d'être un homme lige. Que ne ferait-il pas pour sauver la face de son chou-chou de président à qui il doit tant ? Mais nous ne sommes pas dupes car il est évident que Yasmina Rezza n'avait aucun intérêt à inventer une phrase pareille, elle qui s'est déclarée séduite par Nicolas Sarkozy et son dynamisme…Nicolas Sarkozy a dit qu'il se foutait des Bretons. Qu'il assume.

« Surveillez vos boites aux lettres »

Une demi-page ce matin dans le quotidien « Paris-Normandie » pour nous appeler à « surveiller nos boites aux lettres » parce qu'à compter « du 4 mai (nous sommes le 9 mai aujourd'hui) tout change pour la collecte des ordures ménagères ». A dire vrai, on s'est aperçu que tout avait changé et tellement changé que pas un Lovérien n'est capable de dire avec précision quel sera le jour du ramassage des déchets verts (à quand les bacs ?) celui du ramassage des sacs de papiers etc. La publicité à contre-temps dans Paris-Normandie ajoute au malaise.
Comme dirait Serge Gainsbourg : « belle pagaille »! Quelle idée de vouloir mettre en place un nouveau système à la veille d'une semaine perturbée par un pont ? Quelle idée de vouloir précipiter le mouvement sans que l'information ait circulé et ait été digérée ? Un de mes correspondants habituels me moque parce que j'attache de l'importance aux ramassages des déchets et des ordures ménagères. Il a bien tort. Le ramassage des ordures ménagères, la mise en place d'un système d'assainissement des eaux usées et le lavage des mains ont plus fait pour la lutte contre les maladies que les vaccins et les antibiotiques. Il ne faut pas regarder avec mépris ces fonctions collectives essentielles au bien-être des habitants. Les élus de l'agglomération Seine-Eure qui ont souhaité réaliser des économies (le reste c'est du bla-bla) n'auraient pas dû faire l'impasse sur une information adéquate. Question de considération.

110 emplois supprimés chez Bosh aux Damps

Le groupe allemand Bosh va supprimer 110 emplois en France. Le groupe allemand envisage de supprimer 40 postes sur 490 à Saint-Barthélémy-D’anjou (Maine-et-Loire) et de fermer son usine des Damps. Bosh va également fermer avant la fin de l’année son site Beauvais dans l'Oise qui emplois 240 salarié.
L’usine Bosch des Damps, près de Pont-de-l'Arche, fabrique des cylindres de roues en aluminium pour freins à tambour. Elle fermera d'ici 2010. La direction assure que l’usine n’est plus concurrentielle avec des coûts de production trop élevés. Celle-ci devrait être délocalisée à l’étranger. Plusieurs centaines de suppressions de postes auront également lieu en Italie et Espagne.

8 mai 2009

Le salon fleurs et jardins du Vaudreuil démarre sur les chapeaux de roue

Le salon fleurs et jardins du Vaudreuil démarre sur les chapeaux de roue. Dès l'ouverture, aujourd'hui, à 14 heures, les visiteurs ont envahi les allées des 140 exposants d'une opération préparée de longue date par une équipe animée des meilleurs intentions. Son but ? Satisfaire celles et ceux, de plus en plus nombreux, qui souhaitent embellir leur cadre de vie ou tout simplement cultiver leur potager. Un exposant de la Maison Roques et Lecœur de Louviers m'expliquait que, depuis plusieurs années, les revendeurs de motobinettes font de meilleures affaires alors qu'il y a 10 ans à peine, les potagers n'étaient plus cultivés. Les gens, aujourd'hui, veulent manger des légumes sains, non traités, et si possibles les leurs.
Le salon se poursuit ce samedi (avec don du sang) et dimanche. Vous trouverez plantes aromatiques, rosiers, outils, bottes, fleurs variées, stands culinaires, légumes à replanter et brouettes de livreurs…Il parait que les nuages et la pluie resteront au sud de la Normandie. Je crois Pauline Lefèvre (la météo de Canal Plus) sur parole.

Une vision de la justice qui m'échappe

En rendant hommage en ce 8 mai, à Sainte-Maxime dans le Var, aux soldats marocains, aux tirailleurs sénégalais et, d'une manière générale, aux troupes coloniales qui ont contribué à libérer notre pays de l'occupation nazie, Nicolas Sarkozy a jugé qu'ils étaient donc dignes de rentrer dans l'histoire « puisqu'ils se sont battus pour la France comme s'ils se battaient pour leur mère-patrie ». Il se trouve qu'à cette époque, la France était leur mère-patrie ? Du moins était-ce ce qu'on leur apprenait à l'école.
Après le discours de Dakar et la fameuse citation : « l'homme africain n'est pas assez rentré dans l'histoire » le président de la République évite, avec ce discours de rattrapage, à Ségolène Royal d'avoir à demander pardon au nom de la France aux anciens combattants des colonies qui touchent un dixième de la retraite de leurs anciens camarades français. Une vision de la justice qui m'échappe.

Marianne Réquéna, céramiste, expose à Martot chez Denis Goudenhooft

Aujourd’hui installée à Saint-Pierre-du-Vauvray en bord de Seine, j’ai connu Marianne Réquéna au début des années 1970 lorsque potière à Bérengeville-la-Campagne, elle débutait dans le métier avec Jacques Asserin. Je garde encore aujourd’hui de cette époque le souvenir ému de la petite poterie du hameau du Mesnil-Péan. C’est là que j’achetais parmi les pièces de ses premières cuissons au bois un de ces charmants canards pique-fleurs tourné, réalisé dans l’incomparable grès de La Borne qu’elle utilisait alors. J’ai pour ce matériau une affection qui ne s’est jamais démentie.

Au bout de quelques années, elle abandonna le tournage au profit du modelage et d’un travail d’expression plastique à partir de plaques sur lesquelles elle commença de superposer formes, matières et émaux. Avec ce nouveau mode d’expression, elle avait trouvé sa voie qu’elle n’abandonna jamais plus. De sa formation initiale de graveur lui reste le goût de l’écriture et de son délicat graphisme.

Entrer dans l’univers de Marianne Réquéna, c’est comme si on soulevait le couvercle d’une vieille malle oubliée dans un coin du grenier. Tout y est encore en place : les draps ajourés et brodés ; ces courriers à l’être aimé écrites à la plume Sergent-Major, aux lettres soigneusement calligraphiées à l’encre violette sur un papier désormais jauni ; ces cartes postales sépia du grand-père militaire servant au front dans les tranchées de Verdun ; ces jeunes femmes en chignon et en jupes longues assises sur un banc et qui nous sourient. Écoutons-la nous dire :

« J’associe des images, des photos, des traces, des écrits, des icônes populaires… et jusqu’à faire surgir une part d’inconscient. Pourquoi avoir choisi la terre ? Je ne sais pas vraiment, parce que je reste un artisan ? J’ai besoin de me confronter à un métier ? Peut-être aussi parce que c’est un médium qui supporte le feu et l’eau, et j’ai le besoin, l’illusion d’une preuve d’existence qui serait capable de durer et de résister au temps. »

Trente cinq années après qu’elle a fréquenté les Beaux-Arts de Caen, Rouen et Paris, il reste de tout cela une œuvre sensible et délicate, extrêmement personnelle, fruit d’un ouvrage opiniâtre chaque jour remis sur le métier, une lente maturation en même temps qu’un approfondissement. Marianne Réquéna nous émeut car elle exprime la nostalgie d’un passé à la fois si proche et si lointain déjà, à jamais révolu et qui chaque jour nous échappe un peu plus.
Reynald Harlaut

Exposition du 9 mail au 7 juin 2009, vernissage le samedi 9 mai de 14h30 à 19h. Accès libre

Denis Lefebvre et l'histoire du socialisme : prenons le temps du débat

Denis Lefebvre et Yves Léonard, premier secrétaire de la fédération de l'Eure du PS.
Plus d'un siècle et demi. Mis à part le Parti radical — du moins ce qu'il en reste — seul le Parti socialiste peut se prévaloir d'être inscrit dans l'histoire de France de manière aussi durable et aussi profonde. Denis Lefebvre, historien, était présent à Evreux, hier soir, devant une belle salle réunie au siège de la Fédération de l'Eure du PS, pour conter cette histoire qui débute, même si on ignorait le mot socialisme, dès 1789.
Cette saga hitorico-politique (1) peut se découper en cinq tranches : de 1789 à 1871 (et la fin de la Commune de Paris dans un bain de sang) de 1871 à 1914 (avec l'affaire Dreyfus, Jaurès et la guerre de 14-18) de 1914 à 1958 (scission avec le PCF, La seconde guerre mondiale, la guerre d'Algérie et l'avènement du Gaullisme) de 1958-1965 à 1981 (création du PS à Epinay en 1971, programme commun de gouvernement arrivée de François Mitterrand à la présidence) de 1981 à 1995 et enfin de 1995 à nos jours.
Le socialisme c'est d'abord et avant tout le progrès des conquêtes sociales. Il se définit aussi comme une pensée collective au service de la France certes mais également dans le cadre d'un internationalisme rassemblant les progressistes de tous les pays. Denis Lefebvre a insisté sur plusieurs points : jamais les socialistes n'ont appartenu, en France, à un parti de masse. Aux meilleurs jours, le PS n'a jamais dépassé 230 000 adhérents. Il a toujours été traversé par des courants, des tendances, des scissions : « Ceux qui sont partis ne sont jamais devenus majoritaires ». Autrement dit, le parti peut se tromper mais les Français considèrent que le PS demeure le parti d'alternance et représente le socialisme.
Autre donnée fondamentale : quand les socialistes sont au pouvoir, cela se sait. Jaurès puis Léon Blum puis le Front populaire (les congés payés etc.). Avec François Mitterrand le bilan du premier septennat est exceptionnel. Idem avec Jospin. Malgré les difficultés nées de la globalisation des échanges et des capitaux : « Marx redevient très tendance » remarque Denis Lefebvre.
Mais le PS a un problème, grave : il n'a pas encore accepté, intégré, l'élection du président de la République au suffrage universel. « Cette façon de s'adresser directement au peuple, en court-circuitant les intermédiaires, ce n'est pas dans notre culture. » C'est si vrai que les socialistes et les démocrates républicains (Pierre Mendès France) ont voté contre l'élection du président au suffrage universel, un choix qui correspond plus aux méthodes, aux modes de pensée de la droite. Personnellement, je ne comprends toujours pas pourquoi Lionel Jospin s'est empressé d'accepter le quinquennat et d'inverser le calendrier avec les législatives. Ces décisions ont servi la droite et la servent encore.
Denis Lefebvre a souhaité demeurer discret sur la dernière élection présidentielle et sur le rôle du parti : « j'ai connu ces élections depuis 1974. Parfois, le parti est partie-prenante, parfois, il l'est moins. » Christian Renoncourt interroge Denis lefebvre sur les rapports des socialistes avec l'extrême gauche et avec le MODEM. La question des alliances va forcément se poser. « Bayrou et les siens appartiennent au PPE à Bruxelles (la droite avec l'UMP) et à Paris, ils sont plus socialistes que les socialistes. Le centre, ça a toujours été la droite. » Il rappelle comment Mitterrand est allé chercher chez les centristes ceux qui « étaient les plus proches des progressistes. » Une incitation à continuer ?
La vieille maison est toujours debout. Malgré les difficultés, les heurts et les malheurs de l'histoire, le socialisme s'invente constamment. Yves Léonard, premier secrétaire fédéral de l'Eure, a eu la bonne idée de nous inviter à réfléchir à l'essentiel alors que des campagnes électorales vont accaparer candidats et militants. Entre 1981 et 1995, la pensée socialiste a flâné, elle ne s'est pas remise en question. Depuis 12 ans, elle a laissé l'initiative idéologique à la droite. Il est grand temps de revenir. Pour empêcher Sarkozy de nous « voler » les images de Jaurès et Blum. Une véritable imposture.
(1) Denis Lefebvre et Yves Bergounioux « le socialisme pour les nuls ». A mettre entre toutes les mains.

7 mai 2009

« L'Elysée pousse à la rédaction d'un code de déontologie pour les journalistes »

C'est l'un des titres du journal Le Monde d'aujourd'hui. Et cela ne sent pas bon. Quand l'Elysée se mêle de déontologie, c'est qu'il y a anguille sous roche. Un code de déontologie pour les journalistes avec «des droits et des devoirs ». Attention ! Les droits, ça va, mais les devoirs ? Je suis journaliste depuis 1971 et le seul code de déontologie que je connaisse c'est la charte des journalistes adoptée il y a bien des années. Cette charte est extrêmement claire et simple : on annonce la couleur c'est à dire sa fonction, on ne mêle pas information et commerce, on ne mélange pas vie privée et vie publique, on vit de son métier et pas de subsides ou de ménages annexes. La charte des journalistes est le code de déontologie reconnu par tous les vrais professionnels. Je connais tant de « grands » journalistes, comme Mme Ockrent pour ne pas la nommer, qui animent des conférences ou des débats à 10 000 euros la sortie ! C'est ce qu'on appelle faire des ménages mais pas au tarif des femmes de ménages.

Nicolas Sarkozy est celui qui a déclaré que Marianne était animé par « des fascistes et des enculés », il est le président d'un gouvernement qui, aujourd'hui même, a fait sanctionner (autrement dit virer) un journaliste de TF1 qui avait écrit à sa députée de Paris pour l'interroger sur la loi HADOPI. Mme Albanel a vendu la mèche à TF1 (délation) et ce sont ces gens-là qui veulent de la déontologie ! Ce sont les mêmes qui déguisent des policiers en provocateurs ! J'invite mes confrères journalistes membres de la commission chargée de rédiger ce nouveau code déontologique à la plus extrême prudence. Je les somme de ne pas devenir les dindons d'une farce qui commence à sentir l'âcre et le rance. Je les prie de bien vouloir se référer à la Charte des journalistes de 1918 révisée en 1938 et 1971, elle s'intitule d'ailleurs « charte des droits et des devoirs des journalistes professionnels. »

Je la résume :
« Paris, Juillet 1918 - révisée en janvier 1938, Un journaliste, digne de ce nom, prend la responsabilité de tous ses écrits, même anonymes ; tient la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles ; ne reconnaît que la juridiction de ses pairs, souveraine en matière d’honneur professionnel ; n’accepte que des missions compatibles avec la dignité professionnelle ; s’interdit d’invoquer un titre ou une qualité imaginaires, d’user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi de quiconque ; ne touche pas d’argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d’être exploitées ; ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière ; ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il reproduit un texte quelconque ; ne sollicite pas la place d’un confrère, ni ne provoque son renvoi en offrant de travailler à des conditions inférieures ; garde le secret professionnel ; n’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée ; revendique la liberté de publier honnêtement ses informations ; tient le scrupule et le souci de la justice pour des règles premières ; ne confond pas son rôle avec celui du policier. »

6 mai 2009

HADOPI : conflit entre l'Europe et la France

Le Parlement européen, à une confortable majorité, a voté un amendement aujourd'hui qui interdit la possibilité de supprimer une liaison Internet à qui que ce soit sans autorisation judiciaire. Autrement dit, la loi actuellement examinée par l'Assemblée nationale dite loi HADOPI serait en complète contradiction avec le texte européen. L'autorité administrative prévue par le texte que défend Mme Albanel, ministre de la Culture, aurait vocation à exercer un droit de surveillance sur les internautes et ceux qui procèderaient à des téléchargements «illégaux» pourraient être déconnectés. C'est ce que le Parlement européen veut empêcher.

On est donc dans le conflit. Conflit entre l'Europe et la France. Conflit entre certains artistes et créateurs de Gauche et le Parti socialiste. Conflit entre les députés UMP-Nouveau centre et la grande majorité des députés de Gauche (PS, PC, Verts). Conflit entre une vision moderne de l'usage des technologies et une pensée vieillotte. Benoit Hamon, porte-parole du PS, a bien expliqué que la licence globale (ou son équivalent) de quelques euros par mois et par abonnement Internet permet de financer la création et les droits d'auteurs. C'est la contre-proposition socialiste.

La droite ne veut pas en entendre parler. Pourquoi ? En fait, c'est un réseau policier que le gouvernement souhaite mettre en place. Pour pouvoir sanctionner les internautes, il faut les surveiller, les suivre à la trace, les fliquer. Il faut prouver les téléchargements illégaux et ce ne sera pas facile dans la mesure où les technologies offrent un panel de moyens pour éviter d'être repéré. L'Internaute lambda, pas forcément branché sur les techniques d'échappement, sera une victime toute désignée. De même que je suis hostile à tout système de vidéo-surveillance (et partout !) je suis farouchement opposé à tout réseau de surveillance ciblée ou non sur Internet. L'affaire des policiers provocateurs (lire par ailleurs) illustre les méthodes de ce gouvernement. Nous savons qu'il peut aller très loin (trop loin ?) même si de bonnes âmes nous assurent que Nicolas Sarkozy respecte la constitution et qu'il n'est pas un dictateur.

Cet homme-là s'aime trop. Sa passion pour lui-même n'en fait certes pas une exception car le monde politique en regorge. Soyons certain qu'il fera tout ce qu'il pourra pour empêcher l'alternance et que le redécoupage des circonscriptions, la réforme des collectivités territoriales, seront étudiés à l'aune de son maintien au pouvoir. Pourtant jamais un peuple n'a abdiqué durablement. Les manifestations de janvier et de mars (même celle du 1er mai) sont encourageantes. Ne relâchons pas la pression. C'est d'ailleurs le rôle de l'opposition.

Provocations policières : Heureusement, nous avons Le Canard Enchaîné

Heureusement ! Heureusement que nous avons le Canard Enchaîné. Il nous en apprend encore une bonne aujourd'hui. Il a les preuves concrètes, visuelles et photographiques, de policiers en civil « déguisés » en manifestants «gore» passant à l'assaut de gardes mobiles chargés de maintenir l'ordre lors d'une manifestation du 1er mai. Cela porte un nom : une provocation policière. Le ministère de l'Intérieur a confirmé l'existence de ces policiers en civil mais, évidemment, n'a pas souhaité commenter la suite de l'article.
Ce procédé est vieux comme l'existence des ministres de la police ou de l'Intérieur. Il est évident que certain(e)s ont plus de culot que d'autres et que ces provocations, sous le président actuel ancien ministre de l'Intérieur doivent être monnaie courante. Le journaliste du Canard raconte : « Une demi-douzaine d'encapuchonnés, baskets aux pieds, crânes rasés et bardés d'autocollants 'Casse-toi pauv'con' ou 'Rêve général', volent au secours de leurs camarades zonards", "un groupe de jeunes punks". La tension monte, les interpellations aussi « sauf la demi-douzaine de provocateurs qui réussissent à s'évaporer. Et pour cause » souligne Le Canard.

L'hebdomadaire satirique déclare disposer de photographies de ces "chauffeurs", sortant peu auparavant "deux par deux, de fourgons de police stationnés boulevard Richard-Lenoir". Ces policiers en civil font partie d'une "compagnie de sécurisation", créée officiellement en 2005 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, afin de "protéger les manifestants" contre les casseurs à l'issue des manifestations lycéennes. Depuis, cette compagnie a écumé d'autres manifestations et, selon le journal, "il est question d'en créer d'autres ailleurs en France".

Il est important que les Français sachent qu'on se moque d'eux. Des champions de la sécurité sont, en fait, aussi ceux qui suscitent des troubles et des violences. Le Canard Enchaîné dispose de photographies explicites qui permettent de mettre un nom sur les visages. Allons-nous vers la création d'un fichier de « policiers provocateurs ». Le retour à l'envoyeur, quoi.

Ramassages des déchets : ça cafouille

Les services spécialisés de la communauté d'agglomération Seine-Eure sont certainement submergés par les coups de téléphone. Nombreux sont les usagers qui demandent des précisions, des informations sur les nouvelles modalités de ramassages des ordures ménagères, des déchets triés, des déchets verts. Un certain nombre d'éléments diffusés publiquement sont ou inexacts ou imprécis.
C'est ainsi que nombre de Lovériens ont pris mille précautions pour mettre sur leur trottoir la poubelle à verre, les sacs pour papiers et cartons et les sacs de déchets verts. On a compris qu'une distribution de bacs aurait lieu mais on ignore quand. On a appris, ce matin même, que le ramassage des déchets verts serait effectué (dans mon quartier) le mercredi. A 10 h 47 au moment où j'écris ces lignes, le camion vient de passer.
Autrement, ça cafouille. On peut comprendre qu'un nouveau système ait besoin de quelques règlages. Il faudra quand même expliquer aux Lovériens l'amélioration réelle de ce système dans la mesure où la CASE réalise une économie de près de 900 000 euros, économie qu'elle ne répercutera pas sur le montant du taux de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. Que fera précisément la CASE de cet argent, on aimerait le savoir ?
Le président de l'Agglomération invoque les contraintes nées du développement durable. L'argument est sûrement recevable. Mais à condition que le CO2 gagné sur moins de poids lourds sur les routes ne se répercute pas sur des trajets domestiques augmentés pour les véhicules légers des particuliers. Enfin, nous renouvelons notre demande : quelle compagnie privée a obtenu le marché des transports urbains et scolaires ?

5 mai 2009

Deux ans de Nicolas Sarkozy : l'échec

« 5 mai 2009 : deux ans après l'élection de Nicolas Sarkozy, les faits sont sans appel. La situation de la France en mai 2009 est pire qu'en mai 2007 et pas seulement à cause de la crise. L'absence de résultats est le principal trait de sa présidence. C'est un échec du point de vue même des objectifs qu’il s’était fixés publiquement. En témoignent la baisse du pouvoir d’achat, l'augmentation du chômage, la hausse de la délinquance violente, les difficultés à se loger, à se soigner, etc. Aucune des grandes promesses de 2007 n’a été tenue.
Les socialistes dénoncent avec force ce bilan catastrophique, chiffres et faits à l’appui. Mais nous ne faisons pas que critiquer. Nous proposons. Oui, une autre politique est possible et crédible. Elle existe. C’est celle portée par les socialistes. »
(communiqué du bureau national du PS)

Berluscosy et sarkoni montent dans un bateau…

Veronica et Papounet…surnom donné à Silvio Berlusconi par une jeune fille de 18 ans, Noemi Letizia.
Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy ont de nombreux points communs. L'un est président du conseil italien et l'autre Président de la République. Avec quasiment les mêmes pouvoirs. Ils affectionnent, tous deux, un langage cru et peu chatié ce qui les conduit parfois à commettre des écarts vite pardonnés par les lecteurs de Voici et de Hola. Politiquement, ils se classent bien à droite, idéologiquement, ils ont une méfiance innée de l'Etat et des services publics, démocratiquement, ils s'assoient sur la représentation nationale qui est là pour adopter ce qu'ils proposent. Point barre.
Une petite nuance : Berlusconi a la dent dure contre les magistrats. Il faut dire qu'ils ont mis leur nez dans ses affaires pas toujours très claires. Il s'est concocté une belle loi avec immunité à la clé. Sarkozy, lui, aime plutôt les magistrats qui lui sont dévoués et qui, parfois, déjeunent ou dinent avec lui. Ceux qui poursuivent De Villepin sont ses chéris. Silvio et Nicolas aiment aussi la presse, celle qu'ils possèdent ou celle qu'ils dominent par amis interposés. Ils ont même un nouveau point commun : ce sont eux qui désignent les responsables des chaînes de télé. Depuis, en Italie on préfère la radio. Ils ont un autre point d'accord. Ce sont, comme on dit, des hommes à femmes. Les hommes de pouvoir sont souvent des hommes à femmes. De préférence jeunes et jolies. Et voilà que Véronica, l'épouse de Silvio, pour la 3e fois je crois, se répand publiquement pour se plaindre des absences de son mari surtout quand il se rend à la fête d'anniversaire d'une jeune fille de 18 ans « alors qu'il est absent aux fêtes organisées pour ses (trois) enfants ! » Mme Berlusconi veut demander le divorce, un divorce à l'italienne, vous vous rendez compte ! Silvio s'est fâché tout rouge et lui a promis une belle scène de ménage. Quand à Nicolas il a concrétisé un divorce à la Française avant de se lancer dans un mariage à l'Italienne avec Carlita. Décidément, la botte (l'Italie) est pleine de surprises.
Si j'ai commis cet article ce n'est pas parce que je suis devenu un fan de la vie sentimentale et sexuelle des chefs d'Etat. C'est uniquement pour ramener à leur condition ordinaire et ménagère ces puissants que le vulgum pecus a vite fait d'installer sur un piedestal. Plus ils sont perchés haut plus ils se font mal quand ils tombent. S'agissant de Silvio Berlusconi, le contrôle de l'empire Fininvest (8 milliards d'euros sont en jeu) dépend du rapport de force entre les enfants de ses différents lits. Et ça c'est du sérieux.

Rencontres solidaires le samedi 9 mai dans les caves du Moulin

Les prochaines Rencontres solidaires auront lieu le samedi 9 mai dans les caves du Moulin à Louviers, de 9 à 18 heures. Au programme : expositions, projections, artisanat et produits du commerce équitable, informations, rencontres…
Participeront : le Secours populaire français, le Trèfle à quatre feuilles, Amnesty International, Jeunes Ecoliers du Monde, les Amis de Timia, les Racines du cœur, France Terre d'Asile, Artisans du Monde, Attac, la section de Louviers de la Ligue des droits de l'homme.
Foire aux livres.

Européennes : les sondages se suivent et se ressemblent

L'UMP reste en tête des intentions de vote pour les élections européennes, selon un sondage Ipsos pour l'hebdomadaire Le Point, rendu public lundi 4 mai. Le parti majoritaire recueille 27% des intentions de vote (score inchangé par rapport au sondage Ipsos précédent de mars). Le PS est à 23%, en recul d'un point par rapport à mars. Le MoDem de François Bayrou progresse d'un point avec 11% des intentions de vote.
Les Verts-Europe Ecologie de Daniel Cohn-Bendit progressent aussi d'un point (10%), alors que le Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot cède 2 points à 7%.
Les listes du Parti communiste et du Parti de gauche sont inchangées à 6%, comme Libertas, bannière sous laquelle sont réunis le MPF de Philippe de Villiers et CPNT de Frédéric Nihous. Le Front National recule lui de 0,5 point à 5%.
Lutte ouvrière, avec 2% des intentions de vote, et Debout la République, avec 1%, sont inchangés. Les autres listes totalisent 2% des intentions de vote, contre 0,5% en mars.

Le vrai problème, à un mois du scrutin du 7 juin, n'est pas tant la photographie du sondage le plus récent que les chiffres de la participation qu'on annonce comme historiquement faible. Les Européennes ne passionnent pas les foules, c'est du moins ce qu'on entend partout. Ce matin, encore, dans la Brasserie que je fréquente avec des amis fidèles, une Lovérienne apprenait de notre conversation que des élections européennes allaient avoir lieu prochainement !
Quant aux pouvoirs respectifs du Parlement européen, de la Commission européenne, du Conseil des ministres européens, des chefs d'Etats des vingt-sept pays composant l'Union, c'est carrément de l'hébreu. Déjà, lors de la campagne sur le projet de traité constitutionnel, on avait été frappé par la soif d'informations sur le fonctionnement des institutions. Soif surtout étanchée sur Internet puisque les radios, les télés, les magazines, les quotidiens appelaient tous à voter pour le OUI.

Autre exemple de besoin d'informations : depuis qu'il a été décidé de mettre en ligne les montants des aides accordées aux agriculteurs, on en connaît beaucoup qui sont allés consulter le site telepac (1) pour comprendre comment la Politique agricole commune est décidée et avoir connaissance de qui touche quoi et pourquoi ? Les Européens veulent savoir ce que leur a apporté l'euro (le monnaie unique) ils ne veulent rien ignorer des différentes législations et cotisations sociales des différents pays qui expliquent le dumping social et les délocalisations. Il sera toujours temps de consulter les différents programmes des principaux partis politiques en lice et notamment le programme « Manifesto » du Parti socialiste européen, seul parti à proposer une majorité cohérente et soilidaire dans l'ensemble des 27. L'intérêt de dégager une majorité de Gauche au Parlement de Strasbourg n'en deviendra que plus nécessaire.

Et puis, dès aujourd'hui, Nicolas Sarkozy lance pour la 5e fois la campagne de l'UMP qui patine, patine. Le président réel de l'UMP sait qu'il joue une partie de son crédit et de sa crédibilité dans le résultat qu'obtiendra son parti. Gageons qu'il va mouiller le maillot. Le PS et tous les autres sont prévenus.
(1) http://www.telepac.agriculture.gouv.fr/

4 mai 2009

Le ministre des Affaires étrangères de la France ne doit pas recevoir Avigdor Lieberman, son homologue israélien

« Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères d’Israël, chef du parti de la droite nationaliste « Israël Beitenou » (« Israël notre maison »), qui compte quinze députés à la Knesset, a mené sa campagne électorale avec des slogans racistes et extrêmement violents à l’égard des Palestiniens. Comme son Premier ministre Benyamin Netanyahou, il refuse non seulement le processus d’Annapolis mais il refuse même d’évoquer la création d’un Etat palestinien. Opposé au plan de désengagement des territoires occupés (lui-même habite une colonie illégale), il s’érige en défenseur d’un Israël menacé par la minorité des Arabes israéliens qui, selon lui, « soutiennent le terrorisme », tenant même des propos qu’on peut qualifier d’incitation à la haine raciale envers les députés arabes israéliens. Il est aussi partisan de faire signer à la population arabe d’Israël un serment de fidélité à l’Etat hébreu, sous peine de se voir privée de droits civiques.
Certes Avigdor Lieberman a été élu démocratiquement, mais il est déjà arrivé à l’UE de décider de boycotter un gouvernement issu d’élections régulières : en 2000, en Autriche lorsque Jorg Haider, chef du parti d’extrême droite a remporté les élections. Quels que soient les Etats, la légitimité démocratique n’a en effet de sens que si elle est respectueuse des valeurs fondamentales que sont les droits de l’Homme, il serait incompréhensible qu’Israël fasse exception à cette règle.
Israël se revendique comme démocratie. Paris doit signifier sans ambigüité à son gouvernement qu’il se doit de respecter le droit international, les conventions internationales, appliquer les résolutions de l’ONU. Rappeler également que l’accord d’association UE-Israël, dont Israël souhaite le ré-haussement — ce qui tendrait à lui donner un statut équivalent aux Etats membres de l’UE, sans les contraintes —, stipule en son article 2 que ces relations « doivent être basées sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques ».
En recevant officiellement Avigdor Lieberman au Quai d'Orsay, le ministre français des Affaires étrangères irait au-delà du maintien de relations diplomatiques avec les gouvernements issus d'élections régulières. La France apporterait une caution aux positions inacceptables d'un ministre extrémiste dont la symbolique serait lourde de sens pour l'avenir de la démocratie en Israël et de tout processus de paix dans la région. »
(Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme)

3 mai 2009

Vaccin antigrippal : Sanofi Pasteur en première ligne

Le complexe industriel rolivalois du groupe Sanofi-Pasteur va être soumis à rude épreuve au cours des quatre mois qui viennent. Le groupe a en effet été consulté par l'OMS pour travailler sur la production d'un vaccin antigrippal capable de réduire les effets du virus A(H1N1). On lira avec intérêt le communiqué de presse de Sanofi-Pasteur :
« Sanofi Pasteur a été contacté par les autorités de santé et les instances règlementaires pour le développement et la production d’un vaccin aidant à protéger contre ce nouveau virus grippal A/H1N1, une fois que la souche virale sera disponible auprès des autorités de santé.
Sanofi Pasteur surveille l’évolution de la situation concernant l’émergence de ce nouveau virus grippal A/H1N1 et soutient les efforts menés par l’OMS, le Département de la santé (HHS) et les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains, le gouvernement mexicain, le Centre européen pour le contrôle et la prévention des maladies (ECDC) ainsi qu’avec d’autres autorités de santé à travers le monde. »