18 avril 2009

Ségolène Royal : le mieux est l'ennemi du bien

En présentant ses excuses à Jose Luis Zaparo après que Nicolas Sarkozy a dit du Premier ministre espagnol « qu'il n'était pas très intelligent » Ségolène Royal en fait trop. Le pardon à Dakar, passe encore. Mais si l'ancienne candidate à la présidence doit corriger les fautes de goût et les expressions vulgaires du Président de la République, elle va passer son temps à marquer Nicolas Sarkozy à la culotte et ce n'est pas ce qu'on attend d'elle. Comme Ségolène Royal l'aura remarqué, la presse française (Libération) et la presse internationale surtout, ont éreinté notre président devenu donneur de leçons à toute la planète. Barack Obama ? Pas assez ceci, trop cela. Angela Merkel ? Heureusement qu'elle m'a copié. Et le reste à l'avenant.
La responsable socialiste a tort d'adopter cette posture et va devoir en changer rapidement sous peine de fatiguer son public. Quant à Nicolas Sarkozy, laissons le s'user sans le mettre en valeur. Il suffit, comme le dit bien Roger-Gérard Schwartzenberg dans son dernier livre « l'Etat spectacle 2 », que le président français fixe l'agenda des journalistes et leur souffle les sujets des articles. Cette technique, explique l'ancien député radical de gauche, a été mise au point par Bill Clinton et Tony Blair. En politique cela porte un nom : faire la météo. Se déplacer, recevoir les familles des victimes, communiquer, rendre visite à l'UMP, occuper le terrain, se montrer à la télé…voilà le programme. Si, en plus, Ségolène Royal tombe dans le piège de cette provocation permanente, elle n'est pas sortie de l'auberge. Espagnole évidemment.

Madame Bovary sur Internet

Sur son blog Pierre Assouline félicite les 150 bénévoles originaires de douze pays qui, en plusieurs années, ont uni leurs efforts pour rendre publics sur Internet (http://bovary.univ-rouen.fr/) les 4500 feuillets manuscrits de « Madame Bovary », de Gustave Flaubert. Ces feuillets manuscrits sont donc consultables par les Internautes avec des boni très intéressants comprenant cahiers, notes, billets, etc.
Amoureux de littérature, jetez-vous sur ces documents mis en ligne très récemment. Ils éclairent manifiquement le travail d'un écrivain devenu un monument de notre histoire.
http://passouline.blog.lemonde.fr/

Samedi, jour de marché et jour de prunes !

Il me revient aux oreilles que le samedi, jour de marché à Louviers, est aussi un jour néfaste pour certains visiteurs. Depuis deux ou trois samedis, la police municipale verbalise les automobilistes garés sur les trottoirs des rues du Matrey et du 8 mai. Premier point : ils sont en contravention avec le code de la route. Ce n'est pas contestable. Second point : la ville de Louviers peut-elle se permettre de rebuter les acheteurs-clients en alignant les PV à qui mieux-mieux.
Ce matin, un ami parisien qui passe ses week-ends à Louviers (François B.) ayant besoin d'aller chez l'encadreur de la rue aux huiliers ne pouvait trouver de place de stationnement plus proche que celle improvisée rue du 8 mai. Avec un cadre « figure » gigantesque dans les mains, on ne pouvait décemment pas lui demander d'aller se garer sur le parking de la rue des Tisserands ! Si on va au marché c'est pour revenir les bras chargés.
Alors, Faut-il laisser la faute impunie ? Ou faut-il que des policiers municipaux (ou d'autres) fassent preuve de courtoisie et de prévention en admonestant les contrevenants sans leur coller de prune ? Il y aurait une autre solution qui serait de mettre au point un plan de circulation cohérent évitant les face à face dans la rue du 8 mai. Je sais, le problème n'est pas simple et il ne suffit pas de claquer des doigts pour le résoudre. Tout de même, cet acharnement répressif donne une mauvaise image de notre ville. Et, cette fois, je ne suis pas certain que le maire lui-même soit le plus coupable…

Européennes : l'UMP en tête selon un sondage TF1-LCI

Les listes UMP arrivent en tête des intentions de vote pour les élections européennes de juin prochain, devant le PS et le MoDem, selon un sondage Opinionway/Le Figaro TF1-LCI rendu public vendredi. Si le scrutin se déroulait dimanche, les listes UMP recueilleraient 28% des suffrages, devant le PS (23%), le MoDem (12%), le rassemblement Europe Ecologie (10%), et le NPA d'Olivier Besancenot (7%), selon cette enquête.

sondage réalisé les 16 et 17 avril 2009 auprès d'un échantillon de 1.005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et inscrite sur les listes électorales. (sondage publié sur le site du nouvel obs)

Compte tenu du mécontentement général et de la crise sociale, on se demande comment la liste UMP peut être à un niveau si élevé. Les Français ont-ils besoin qu'on leur ouvre les yeux et qu'on leur débouche les oreilles ? La politique conduite par ce gouvernement et cette majorité continue de favoriser les plus aisés tandis que les plans sociaux et les licenciements se succèdent à une allure folle. Reconduire la majorité PPE au Parlement européen et en reprendre pour des années avec M. Barroso n'est pas une hypothèse réjouissante.

D'ici le 7 juin, et après une campagne tonique, il est possible de renverser la vapeur pour que la Gauche reprenne des couleurs. Je note que, dans ce sondage, les listes NPA se tassent un peu et que les Verts profitent à plein de la popularité de Daniel Cohn-Bendit…

17 avril 2009

Jack Lang se distingue encore de ses camarades !

Jack Lang a indiqué publiquement qu'il voterait, lors du prochain examen de la loi HADOPI (création et Internet) avec les députés UMP et Nouveau Centre en faveur de cette loi. Il apportera donc sa voix à un texte que d'aucuns jugent liberticide et totalement inapplicable. Ce n'est évidemment pas la première fois que l'ancien escaladeur de la Roche de Solutré aux côtés de François Mitterrand monte de plus en plus haut dans l'estime de Nicolas Sarkozy.
Après avoir apporté son soutien à la réforme constitutionnelle dont on voit, aujourd'hui, toutes les limites à l'Assemblée nationale, l'ancien ministre de la culture et de l'Education nationale, toujours membre du Parti socialiste, va soutenir une loi que même des députés de droite jugent mauvaise.
Que lui prend-il ? Jack Lang aime plaire aux princes. Il est évident qu'il court après un maroquin ou une mission plus large et plus importante que celle remplie à Cuba où il était porteur d'un message du Président à la famille Castro. Il arrive à un âge où les attributs du pouvoir — avec Nicolas Sarkozy, tous les pouvoirs délégués sont des mirages — et le vedettariat qui va avec, sont ressentis comme un manque. Lang est un «accro» des honneurs. Le festival de Cannes lui manque, l'inauguration du salon du livre le projette dans le passé, la fête de la musique ne le fait plus danser. Après Kouchner, Lang est mur pour franchir un fossé que Martine Aubry ne veut pas combler. Et les autres socialistes avec elle. Adieu Jack Lang.

16 avril 2009

Quartiers Est de Louviers, quartiers sensibles…

« Réunion de Quartier Reportée Après les congés scolaire » (voir photo). Une âme obligeante a mis un e à reportée mais a oublié de mettre un s à scolaire.
Le problème n'est d'ailleurs pas dans l'orthographe approximative de l'affiche figurant sur le panneau d'information d'une école ! Il est dans le fait que les habitants des quartiers Est de Louviers n'ont pas été informés du report de la réunion de quartier, ce jeudi soir. La municipalité aurait pu avoir la courtoisie de prévenir les habitants de ce report en faisant distribuer un papier dans les boites aux lettres des Lovériens concernés.
J'étais à 20 h 30 devant l'école du Hamelet et le moins que l'on puisse dire est que les habitants des quartiers Est n'étaient pas très nombreux. Sophie Ozanne, conseillère municipale, était présente elle aussi. Les absents avaient-ils bénéficié d'une information privilégiée ? Ou faut-il chercher la raison de cette annulation dans l'absence du maire ? Loin de moi de lui jeter la pierre s'il prend des vacances forcément bien méritées. Les vacances c'est comme la retraite, elles sont toujours bien méritées. N'y avait-il aucun adjoint apte à remplir la tâche de chef d'orchestre ? Il est possible aussi que l'animateur habituel n'ait eu qu'une confiance relative dans son aréopage des affaires locales. Quartiers Est, quartiers sensibles.

La ligne SNCF « Evreux-Rouen » par Louviers ne pourra pas être financée

Alain Le Vern, président de la Région et Guillaume Pépy, président de la SNCF, lors d'une visite à Val-de-Reuil. (photo JCH)
« S'il faut faire 40 passages à niveau, supérieurs ou inférieurs, alors il est clair que cette ligne ne pourra pas être financée. » Quelques minutes avant de prononcer cette phrase le 7 avril dernier lors d'une conférence de presse, Alain Le Vern, président de la Région Haute-Normandie, a assuré que les études concernant l'éventuelle réouverture de la Ligne SNCF Evreux-Louviers-Rouen ont conclu à la faisabilité économique, reste à attendre les études techniques. Ne nous leurrons pas. La réouverture de cette ligne n'est plus une priorité régionale. Alain Le Vern a reculé en bon ordre c'est-à-dire en disant sans le dire que le coût de la réouverture sera astronomique pour la Région et que les priorités de la majorité actuelle ne pourraient plus être assurées.
C'était bien la peine. C'était bien la peine de créer un climat épouvantable dans les vallées de l'Eure et d'Iton à quelques semaines des élections cantonales qui ont été polluées par ce sujet alors que financièrement on avait déjà une idée (vague d'accord) des sommes à investir et des coûts de fonctionnement. J'en retiens un immense gâchis. Gâchis politique — mais cela ce n'est pas grave — gâchis démocratique puisque le débat a eu lieu sur des faux-semblants, gâchis écologique de faire croire qu'on pouvait rouvrir une ligne de 30 ou 40 Kilomètres abandonnée depuis des décennies.
Les riverains d'Hondouville, Amfreville-sur-Iton, Acquigny, Louviers, vont donc pouvoir dormir sur leurs deux oreilles. Et sans entendre siffler les trains.

François Hollande : « Si les convergences l'emportent sur les divergences…»

La petite phrase de François Hollande va faire parler dans les chaumières et peut-être aussi dans les palais. Dans une interview qui paraît aujourd'hui dans l'Express, il déclare au sujet du MODEM et de François Bayrou : « Le PS ne doit ni céder à la diabolisation sans raison ni à la séduction sans principe. Mais proposer une clarification des convergence et des divergences. Si les divergences l'emportent sur les convergences, chacun comprendra le refus de l'alliance. Si c'est l'inverse, alors il faudra en tirer les conclusions. »
Chaque militant du Parti socialiste doit lire et relire cette phrase de l'ancien Premier secrétaire. Propose-t-il un changement d'alliance, propose-t-il d'élargir la Gauche au centre, veut-il plumer la volaille centriste ou prendre le risque de voir plumée la volaille socialiste comme on disait au temps d'un PCF à plus de 20 % des suffrages ? François Hollande a raison quand il dit que l'antisarkozysme ne constitue pas un programme. Il a également raison quand il interpelle François Bayrou sur la crise économique et sociale et qu'il exige des réponses en accord avec le contre-plan proposé par le Parti socialiste. Mais, à ma connaissance, excepté le coup d'éclat de Ségolène Royal entre les deux tours de l'élection présidentielle (qui avait proposé à F. Bayrou de devenir son éventuel Premier ministre) aucun dirigeant socialiste important n'était allé aussi loin dans la reconnaissance de François Bayrou dont Hollande « admire le courage dans la solitude. » On attend avec impatience les réactions de Benoit Hamon porte-parole du PS et de Martine Aubry, Première secrétaire.

Ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe

Marc Antoine Jamet, président de l'Union des fabricants, a publié un article dans Les Echos sur la contrefaçon et Internet :

« Dans son propre intérêt, Internet ne peut pas rester un espace de droit à éclipses. S'appuyant sur des paiements électroniques pas toujours sécurisés et des transporteurs express inégalement sensibilisés, les contrefaçons se sont mises à pulluler. En changeant d'échelle, la fraude a changé de nature. Utilisant de vraies publicités, n'hésitant pas à pratiquer des prix incroyables, des plates-formes ont plus ou moins inconsciemment participé à une double escroquerie : vendre aux consommateurs une copie qui ne vaut rien, comme naguère à Vintimille ou à Canton, et leur faire croire qu'ils achètent un produit authentique. Là est le caractère vicieux du marketing du faux sur Internet, avec les dangers que l'on imagine pour la santé et la sécurité des personnes. Certaines absurdités ont permis au système de prospérer. Sur de nombreux moteurs de recherche, les « addwords » pirates et liens commerciaux frelatés apparaissent sur la même page que les adresses authentiques. Les « keys words spam » font bondir, sans retenue, hors de la clandestinité, au milieu de nos écrans, les sites Lookalike et Replica, bazars des imitations. Cela ne peut perdurer sans conduire à des catastrophes.

Pour mettre fin à cette situation, les propositions foisonnent. Mais il suffirait de quatre décisions. D'abord, la responsabilisation. Internet est le seul système où le distributeur n'est pas responsable de ce qu'il met sur le marché. On peut rapporter des tomates avariées au marchand de quatre saisons, sur le marché, à l'épicerie du coin, dans la grande surface ou à la supérette. Pas sur le Net, parce que c'est nouveau et qu'il ne faudrait pas embêter le progrès qui passe. Drôle de moralité qui ne serait fondée que sur l'ancienneté ! Le fait de toucher une commission serait considéré dans le monde « brick & mortar » comme du recel d'argent de la contrefaçon. Dans le monde virtuel, c'est une pratique quotidienne. Notations et promotions des vendeurs, publicité des adresses ou des sites, échanges financiers sont assurés dans la plus grande irresponsabilité comme s'il s'agissait d'un grand jeu de société. Les hébergeurs ont beau se proclamer simples intermédiaires, ils sont des prestataires, des courtiers parfaitement impliqués dans un processus dont ils ne sont pas les spectateurs désengagés, mais les acteurs conscients et rémunérés. Les opérateurs doivent donc respecter les lois en vigueur.

La deuxième décision devrait être de faire la différence entre ce qui est occasionnel et ce qui est commercial, ce qui est individuel et ce qui est professionnel, l'annonce sympathique passée de particulier à particulier et le discounter, le grossiste, le contrefacteur qui vide discrètement ses stocks. Trop de vendeurs d'un objet unique l'écoulent des dizaines de fois. La frontière entre business et réseau social ne se construira pas en limitant le nombre d'objets vendus par chaque internaute ni par la détermination d'un seuil de chiffre d'affaires qui définirait le vendeur professionnel. On ne définit pas un marché et ses opérateurs, et donc les règles à leur appliquer, uniquement par des seuils. La confiance ne viendra que d'une totale transparence et d'une véritable codification.

Troisième piste, la régulation. Un système de veille éclaté, difficile à mettre en place, coûteux et qui, a posteriori, ne pourra continuer éternellement. C'est aux sociétés « on line » de réaliser ce contrôle, et très largement de le financer. C'est a priori que le fournisseur d'accès, le portail, la société « on line » devra, à l'avenir vérifier l'honnêteté du vendeur et s'assurer de la régularité de son offre. Il en a les moyens techniques. Il dispose des éléments cachés (adresse physique, adresse IP, identité, compte bancaire, etc.). S'appuyant sur des « data rooms » confidentielles, permettant la coopération entre « titulaires de droit » et sociétés Internet, un filtrage par critères centralisé pourrait demain être instauré, la fin de l'anonymat des vendeurs professionnels obtenue, le délistage rapide et automatique des offres suspectes facilité, l'opacité des « pseudos » déjouée. Il est invraisemblable que l'on puisse vendre un véhicule ou un appareil électroménager en masquant sa marque ou son nom.

La quatrième décision à prendre est l'application de sanctions. Elle seule peut garantir l'application des trois conditions précédentes. Il faut parler, sans fausse honte ou pudeur déplacée, de répression. Les pistes sont nombreuses : interdiction provisoire ou définitive de vente pour l'internaute indélicat, mise à la charge de la plate-forme du coût lié à la saisie des contrefaçons, publication des condamnations en page d'accueil, insertion d'un cahier de doléances ouvert aux cyberconsommateurs sur chaque site. Un tel arsenal relève peu de la torture ou de la violence. Le mal original vient de la loi. En oubliant de créer une circonstance aggravante de cybercontrefaçon, au contraire de ce qu'il avait fait contre le négationnisme ou la pédophilie, en n'ajoutant pas le cyberdélit à la récidive et à l'action en bande organisée pour porter les condamnations de 300.000 à 500.000 euros d'amende, de trois à cinq ans d'emprisonnement, sanctions appliquées désormais à ceux qui mettent en danger la santé et la sécurité des personnes par la production ou la distribution de faux, le législateur a oublié en 2007 une partie de son ouvrage en chemin. Il lui appartient de le reprendre. Rapidement.

Ces actions ne sont ni complexes ni excessives. Elles ne nécessitent nulle expertise. Elles exigent simplement de tous les acteurs concernés le sens des valeurs et des responsabilités. Elles demandent de préférer la clarté à l'obscurité, la protection sans exception des consommateurs à la promotion sans discernement des cyberentrepreneurs, les stratégies coopératives au rapport de force qui, s'il est maintenu par les intégristes numériques, finira hélas à la barre des tribunaux.

Quand, il n'y aura plus rien à vendre ni à acheter, que la loi de l'offre et de la demande aura été remplacée par celle du clic et du troc, il n'y aura plus d'économie classique, c'est vrai, mais il n'y aura plus non plus d'économie numérique. Pour définir une stratégie d'avenir et envisager le commerce de demain, sans copies, ni faux, ni imitations ou contrefaçons, il faut « ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe », lever le nez de son clavier, s'apercevoir qu'un système a disjoncté et prendre la peine, lorsqu'il en est encore temps, de le réformer. Ainsi agiraient les véritables partisans de l'Internet. »

Marc-Antoine Jamet, président de l'Union des fabricants.



15 avril 2009

Marins-pêcheurs : la survie de la filière française est en jeu

Gilles Pargneaux, tête de liste du PS dans la Région Nord-Ouest, a publié le texte suivant aujourd'hui : « La pêche française connaît actuellement de très graves difficultés et le mouvement de blocage des ports de Boulogne, Calais et Dunkerque entamé par les marins pêcheurs pour protester contre leurs quotas de pêche témoigne du ras le bol d'une profession qui n'en peut plus des promesses non tenues du Président SARKOZY et du gouvernement.Ce mécontentement des pêcheurs traduit le degré supplémentaire atteint dans une crise désormais structurelle et persistante, qui remet en cause l'existence même du métier et de l'activité de marin pêcheur en France.

Les causes de cette crise profonde sont connues et multiples. La pêche française doit faire face à la fois à une concurrence de plus en plus active des élevages piscicoles et à des importations sans cesse croissantes. D'autre part, les règlements édictés par Bruxelles sont appliqués avec une géométrie variable par les différents pays de l'Union. De plus, les exigences tout à fait légitimes de préservation de la ressource amputent en partie les revenus des pêcheurs. S'ajoute à ces difficultés l'endettement lié à l'achat de plus en plus onéreux des bateaux, conséquence des plans de casse de la flotte, endettement qui pèse lourdement dans le prix de revient de l'activité.

Au delà de la réponse qui doit être donné à ce cri de détresse, il est primordial que des solutions à cette crise soient mises en oeuvre à moyen et long terme en concertation étroite avec les pêcheurs. Les socialistes n'ont de cesse de rappeler leurs propositions : rémunération incitative des marins pêcheurs en échange d'une gestion équilibrée et protectrice de la ressource ; mise en place d'une politique de gestion quantitative cohérente de la ressource au niveau européen fondée sur un dialogue constant avec les pêcheurs ; régulation des prix du marché au sein des filières afin que les pêcheurs puissent répercuter en partie leurs charges.

Gilles Pargneaux apporte son soutien plein et entier aux pêcheurs et à leurs familles dans ces moments de graves difficultés, alors que le secteur assure pourtant des emplois à des milliers de personnes. Il en appelle à la responsabilité du Gouvernement pour que soient apportées des solutions durables à court et long terme. Il en va de la survie même d'une profession. »

Les Allemands aussi rejettent le Maïs Monsanto OGM

Quelques états européens dont la France et, maintenant, l'Allemagne, ont décidé d'interdire la culture du Maïs Monsanto 810, le seul qui ait été autorisé en Europe. C'est une bonne nouvelle pour les défenseurs de l'environnement. Bien sûr, le débat scientifique n'est pas clos et les opposants aux OGM (organismes génétiquement modifiés) et ceux qui y sont favorables n'ont pas fini de se déchirer.
Le principe de précaution est souvent invoqué pour justifier l'interdiction de produits ou de semences dont on ne connaît pas suffisamment les effets sur l'homme et sur un temps long. Ce principe de précaution, devenu constitutionnel, est donc un moyen de s'opposer à des firmes transnationales d'une puissance considérable. Elles bénéficient de moyens financiers énormes, elles ont dans leur main des experts forcément guidés, et surtout, elles font appel à des cabinets conseils qui leur permettent de passer outre certains obstacles juridiques ou légaux. Souvent d'origine américaine, elles pratiquent un lobbying incessant qui va même jusqu'aux députés de base comme on l'a vu à l'Assemblée nationale française.
Les apiculteurs connaissent bien les pratiques et le forcing des compagnies chimistes. les producteurs du Gaucho, du Régent, du Cruiser, ont fait appel à des scientifiques de renom pour défendre l'inocuité de leurs pesticides et obtenir la possibilité de les mettre sur le marché. Ces produits sont pourtant considérés comme dangereux puisqu'on n'a pas trouvé (dans les régions ciblées) d'autres causes objectives à la disparition des colonies d'abeilles. Des procès sont toujours en cours en France et ailleurs : pot de terre contre pot de fer, écologistes contre industriels. Une chaîne sans fin.

La crise ne touche pas les salariés de Matignon

Il est des travailleurs plus heureux que d'autres. C'est le cas des salariés de Matignon, ceux qui « bossent » pour François Fillon, le Premier ministre. Les Guignols de Canal + ont beau le caricaturer (très bien d'ailleurs) en organisateur de course d'escargots, il n'en demeure pas moins que 480 personnes gravitent autour de Fillon (soit + 8 % en un an) et que les primes ont atteint 7,1 millions d'euros en 2008 soit une augmentation de 45 % par rapport à l'année précédente. A Matignon, la crise connait pas !
Le second ministère à voir ses primes croître à toute allure est le ministère du Travail de Feu Xavier Bertrand…remplacé par Hortefeux : +31,3% les autres ministères oscillent entre 2,6 % et 24,9 %…Seul le ministère de Mme Pécresse demeure à 0 % même si le personnel a cru de 1,7 %. Quelques chiffres intéressants : Bercy (Finances et budget) compte 415 employés, l'Intérieur 345, l'écologie et l'aménagement du territoire, 341 et les Affaires étrangères, 326 etc.
Ces chiffres sont parus à la fin de l'année 2008 dans le journal Le Monde. Pourquoi les publier seulement maintenant ? Parce que je n'en ai pas eu connaissance avant.

14 avril 2009

Lettre ouverte aux spectateurs citoyens

A la rentrée parlementaire, succédant à l'interruption des vacances pascales, les députés devaient examiner un projet de loi sur l'inceste. A la demande de Jean-François Copé, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, ils entameront une nouvelle lecture du projet HADOPI (création et Internet) récemment rejeté grâce à l'habileté des socialistes, des Verts et des Communistes.
On peut s'étonner de ce choix. Préférer légiférer pour punir ceux qui téléchargent plutôt que ceux qui, dans les familles, se livrent à des actes que la morale, l'éducation, la civilisation réprouvent, c'est pour le moins hallucinant comme on dit en 2009 !
Christine Albanel, Roger Karoutchi et la planète Sarkozie n'ont pas apprécié le vote hostile de l'Assemblée nationale. Il parait que le président a passé une « soufflante » aux députés UMP absents et qui pourtant devaient être là, à Frédéric Lefebvre (il ne déjeunait pas) le porte-parole de l'UMP qui avait la tête ailleurs, à Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement qui, à cet instant précis du vote, n'était pas présent aux côtés de Christine Albanel…que de fautes, que d'erreurs, que d'«amateurisme» comme dirait Sa Majesté.
Tous les conseillers importants ont envoyé SMS et coups de semonce. Les boulons sont serrés, je ne veux voir qu'une tête, one, deux, one, deux…

Je publie le texte signé par des auteurs, acteurs, des artistes en un mot qui s'élèvent contre cette loi essentiellement repressive : Chantal Akerman, Christophe Honoré, Jean-Pierre Limosin, Zina Modiano, Gaël Morel, Victoria Abril, Catherine Deneuve, Louis Garrel, Yann Gonzalez, Clotilde Hesme, Chiara Mastroianni, Agathe Berman et Paulo Branco.

« Artistes et producteurs engagés, nous nous sommes dévoués tout au long de notre carrière à la promotion d’un cinéma différent, un cinéma ouvert et exigeant.

Vous avez fait vivre nos œuvres, les portant, les reconnaissant ou les rejetant. Tout au long de notre carrière, nous avons poursuivi la même ambition  : diffuser notre travail et le partager avec vous. Tout au long de notre carrière, mille obstacles se sont présentés à nous, qu’ils aient été techniques, matériels ou économiques.

Aujourd’hui, nous avons la chance de vivre une révolution numérique qui nous permettra, dans un futur très proche, de lever nombre de ces obstacles et d’ouvrir notre cinéma à toutes et à tous.

Aujourd’hui, certains craignent cette révolution et craignent pour leur monopole. La loi Création et Internet répond à une angoisse légitime, que nous partageons  : celle de voir les œuvres dévalorisées et dégradées par leur diffusion piratée sur Internet.

Pourtant, cette loi, qui prétend se poser en défenseur de la création, ne fait qu’instaurer un mécanisme de sanctions à la constitutionnalité douteuse et au fonctionnement fumeux.

Fruit d’un lobbying massif, fondée sur la présomption de culpabilité, la loi Création et Internet crée l’Hadopi, une haute autorité contrôlée par l’exécutif et qui pourra, sans qu’aucune preuve fiable ne soit apportée et sans qu’aucun recours gracieux ne soit possible, couper durant une durée extensible à l’infini la connexion Internet d’un usager.

Pis, et contrairement à ce qui a été écrit ici et là, aucune disposition législative ne prévoit que cette procédure se substitue aux pour suites pénales et civiles, faisant de la double peine une réalité envisageable.

Alors que le Parlement européen vient, pour la troisième fois en quelques mois et à la quasi-unanimité, de qualifier l’accès à Internet de droit fondamental, alors qu’aux Etats-Unis le modèle de riposte « graduée » se fissure et que le reste du monde met l’accent sur la poursuite de ceux qui font commerce du piratage, le gouvernement français s’obstine à voir dans les utilisateurs, dans les spectateurs, des enfants immatures à l’origine de tous les maux de l’industrie cinématographique.

Démagogique, techniquement inapplicable, bêtement ignorante des nouveaux procédés de téléchargement et purement répressive, cette loi est aussi un rendez-vous manqué. Ne prévoyant aucune forme de rétribution nouvelle pour les ayants droit, la loi Création et Internet ne s’adresse ni au cinéma dans sa diversité, ni aux spectateurs. Ne constituant qu’une ultime et vaine tentative d’éradiquer le piratage par la sanction, sans se soucier de créer une offre de téléchargement légale, abordable et ouverte sur Internet, elle ne répond à aucun des défis aujourd’hui posés par les nouvelles technologies, alors même qu’une réaction créative et forte de l’industrie cinématographique et des autorités de tutelle dans leur ensemble s’imposait.

Nous ne nous reconnaissons pas dans cette démarche, et appelons à un changement des mentalités. Craindre Internet est une erreur que nous ne nous pouvons plus nous permettre de faire. Il est temps d’accepter et de nous adapter à ce « nouveau monde » où l’accès à la culture perd son caractère discriminatoire et cesser de vouloir en faire une société virtuelle de surveillance où tout un chacun se sentirait traqué.

Que ce soit par un système de licence globale ou par le développement d’une plateforme unifiée de téléchargement des œuvres à prix accessibles et sans DRM, il faut dès aujourd’hui des réponses positives à ce nouveau défi, et se montrer à la hauteur des attentes des spectateurs. L’heure est à la réinvention et à l’émerveillement, et non pas à l’instauration d’un énième dispositif répressif.

Conscients de la nécessité qu’éprouvent les ayants droit, dont nous sommes, à trouver de nouveaux modes de rétribution et d’en finir avec le piratage.

Confrontés à un dispositif essentiellement conservateur, liberticide et démagogique qui ne s’attaque à aucun des enjeux réels de la révolution numérique et ignore volontairement les intérêts du cinéma d’auteur. Et en réaction aux nombreuses tribunes rédigées par des institutions et des lobbies s’exprimant au nom d’une profession qu’ils ne représentent que partiellement.

Nous, cinéastes, producteurs et acteurs, marquons avec cette adresse notre refus du dispositif Hadopi et de la loi création et Internet.

Nous appelons tous les amoureux du cinéma et des libertés, de la création et de la diversité à faire entendre leur voix auprès de leurs représentants afin d’abandonner tant qu’il est encore temps le dispositif Hadopi et de mettre en place un système plus juste, équilibré et prenant en compte les intérêts de tous. »
Contact  : brancojuan(at)gmail.com
Texte paru dans Libération le 7 avril 2009
photo : François Loncle fut un des 21 députés socialistes heureux du mauvais tour joué au gouvernement.

Un problème, une loi, un problème, une loi…

Christian Estrosi, qu'on surnomme autrement dans les Alpes-Maritimes (il est maire de Nice) et pas parce que c'est un amoureux de la motocyclette, a préparé un projet de loi, à la demande de Nicolas Sarkozy, pour durcir la législation sur les délits commis par des bandes : trois ans de prison, 45 000 euros d'amende etc. le tout pour sanctionner les intrusions dans établissements scolaires, l'accompagnement d'un homme armé d'un pistolet ou d'un chien…l'arsenal répressif existant n'était visiblement pas adapté à la théorie du gouvernement actuel visant à accentuer la répression et surtout à faire voter à une loi dès qu'il y a un problème.
Le problème, c'est donc la bande. Pas la bande de copains, la bande de délinquants qui, en plus, agit avec des cagoules. Donc, on va plus réprimer la bande et interdire le port de la cagoule lors des manifestations des « black bloks » la nouvelle version des autonomes, ceux qui rappellent ce que disait Coluche : « La société ne veut pas de nous, ça tombe bien, on ne veut de la société. »
Le drame, avec ce gouvernement, c'est qu'il légifère à tout bout de champ et que les magistrats ont bien du mal à s'y reconnaître dans un dédale de sanctions sans cesse évolutives. Ils le disent tous : le gouvernement n'a pas de politique pénale à long terme, il gère au jour le jour, réagissant à l'émotion populaire, aux drames quotidiens, le président s'étant fait le spécialiste du bureau compassionnel où les victimes peuvent venir s'épancher. Et dans ce dédale de peines anciennes et de nouvelles peines, Dalloz y perd son latin mais fait le bonheur des imprimeurs.
Un Président de la République digne de ce nom doit évidemment partager la douleur des familles dans la peine sans en faire un moyen de communication ou un système d'images. Mais Nicolas Sarkozy ne veut pas déléguer à un ministre, partager avec un préfet, faire confiance à un conseiller. Il préfère un problème, une loi, un problème, une loi…sans sortir, parfois, les décrets d'application qui rendent mort nées des lois surtout verbales ! D'ici à ce qu'il n'y ait pas assez de députés dans l'hémicycle pour voter la loi Estrosi…

13 avril 2009

La pétition du Planning familial couronnée de succès

Le Planning familial a lancé une pétition, en janvier dernier, pour que l'Etat revienne sur sa décision de ne plus soutenir financièrement les antennes d'information. Finalement, il s'est réengagé pour trois années. Voici le communiqué du Planning familial rendu public aujourd'hui :
« Ensemble, nous avons obtenu que l'Etat rétablisse son engagement et sa responsabilité nationale pour l'information, l'éducation à la sexualité pour toutes et tous. L'Etat s’est engagé à rétablir les crédits sur au moins trois ans permettant le financement de l'ensemble des EICCF.
Très vite, le travail avec les services de l'Etat devrait débuter sur une clarification mais aussi rendre visibles aux yeux de l’opinion, des partenaires sociaux et des décideurs, ces missions d'accueil, d'information, d'éducation à la sexualité et à la vie de couple que réalisent les EICCF sur le terrain. L'Etat devrait ainsi assurer la promotion de ces missions auprès de l'opinion publique. Ce travail devra prendre en compte les besoins de la population dans ces domaines pour que les futurs moyens des EICCF soient en adéquation avec ces besoins dés 2010 et 2011.

Merci aux plus de 141.000 signataires de la pétition en ligne et sur papier dont la présence à nos cotés a été déterminante. Nous avons fermé le 13 mars cette pétition lancée le 29 janvier mais l'aide et le soutien de toutes et tous dans la phase qui s'ouvre sont tout aussi déterminants.
Nos associations départementales du Planning Familial en ont besoin, n'hésitez pas à prendre contact avec elles et à nous soutenir. »

A beau mentir qui vient de loin…mais Evreux n'est pas situé aux Antipodes

A l'occasion d'une intervention de Sophie Ozanne (conseillère municipale NPA) sur la participation financière de la ville de Louviers à l'équipement des salles des cinémas Forum en système numérique, Franck Martin a justifié son aide en insistant sur la nécessité pour la puissance publique d'aider les exploitants privés qui, sans l'argent des collectivités, auraient toutes les peines du monde à investir.
Il avait même indiqué que si Jean-Marc Ageorges et son épouse se trouvaient contraints de vendre le complexe Zénith d'Evreux au groupe Pathé c'est parce que la ville d'Evreux avait refusé d'apporter un soutien pécuniaire à la modernisation technique des salles en numérique. Franck Martin n'ignore pas les liens qui unissent l'ancien secrétaire fédéral du PS à…la rénovation et ma modeste personne. Il aurait dû se méfier et se dire que je ne perdrai pas un instant pour vérifier cette vérité proclamée auprès de l'intéressé. Je lui ai adressé un e-mail ainsi libellé : « Michel, est-il exact que tu aies refusé d'aider Jean-Marc Ageorges à s'équiper en numérique ? C'est ce que raconte Franck Martin ». Michel Champredon, maire d'Evreux, a trouvé le temps de me répondre et sa réponse est très claire : « Non, je n'ai pas pu refuser quoi que ce soit à Jean-Marc Ageorges puisque nous n'en n'avons jamais discuté. Jean-Marc Ageorges n'a jamais rien demandé de tel à ma connaissance. C'est la première fois qu'on m'en parle. »
La réponse de Michel Champredon est limpide. Mais pourquoi le maire de Louviers doit-il inventer des justifications de cette sorte alors qu'il est facile d'assumer, simplement, un choix financier et « culturel » que de nombreux maires auraient endossé sans hésiter ? Un proverbe dit : « A beau mentir qui vient de loin » (il est facile d'être cru quand ce qu'on dit n'est pas vérifiable). Evreux n'est pas situé aux antipodes, tout de même. Et nous prenons le temps de vérifier ce qui doit l'être.

12 avril 2009

Un coup d'Etat feutré avec l'accord du parlement ?

Alain Marleix (lire ci-dessous) affirme que sur les 33 circonscriptions législatives supprimées, 18 sont de gauche et 15 de droite. Comme on ne connaît pas le détail du charcutage, on reste dubitatif et très méfiant. Pierre Moscovici affirme que si le projet actuel était maintenu, voté et appliqué, cela reviendrait à sanctuariser entre 200 et 250 circonscriptions en faveur de la droite ce qui rendrait l'alternance très problématique. Va-t-on assister à un coup d'Etat feutré ? Un coup d'Etat conduit avec l'accord de la majorité de droite du Parlement ? Nicolas Sarkozy cherche-t-il à bafouer l'expression démocratique ? Si c'est le cas, les séquestrations de patrons vont apparaître comme des broutilles.
La Gauche, toute la Gauche doit se mobiliser contre les projets d'Alain Marleix formé à l'école Pasqua. Toute la Gauche doit informer, informer encore, pour que les Français mesurent bien les dangers du projet en cours de concrétisation. On peut compter sur les députés socialistes, les députés Verts et communistes pour alerter l'opinion et, s'il le faut, engager le fer contre le gouvernement. Je sais bien que le Conseil constitutionnel aura son mot à dire mais quand on voit comment il a accepté la réforme sur le temps de parole limité à l'Assemblée nationale, on ne doit pas se faire trop d'illusions.