24 octobre 2009

Une jeune congolaise contrôlée sur le chemin du lycée et expulsée vers Brazaville

La Ligue des droits de l'homme a repris cet article du site du nouvel observateur :
« Mercredi 21 octobre, au matin, Nanette Alanhi Bangofa s'est faite contrôler Gare du Nord à Paris, alors qu'elle se rendait en cours. Quelques heures plus tard, elle était expulsée avec son seul sac-à-dos de lycéenne vers Brazzaville, au Congo, sans que personne dans son entourage n'en soit informé. La jeune fille est majeure.
C'est sa mère qui, sans nouvelles d'elle depuis la veille, a prévenu jeudi matin la direction du lycée Jules Siegfried dans le 10ème arrondissement de Paris, où la jeune fille, âgée de 19 ans et de nationalité congolaise, étudie depuis févier 2008.
"Nous savions que Nanette n'était pas venue en cours mercredi, mais nous ne pouvions imaginer ce qu'il s'était passé", explique Hélène Tarragon, proviseure du lycée, jointe par Nouvelobs.com. "Cela fait trois ans qu'elle étudie en France. Elle vient d'avoir son Bac et a été reçue en BTS [comptabilité, ndlr] par admission nationale"

Expulsée en moins de 24 heures

Arrivée en France en 2007, Nanette Alanhi Bangofa était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) délivrée en septembre 2009 par la préfecture de Paris après que la jeune fille eut fait une demande de carte de séjour. Aucun recours n'a été effectué depuis. "Elle ne s'était pas fait connaître, elle n'avait parlé à personne de sa situation, peut-être par crainte", déclare Jean-Michel Delarbre, de réseau éducation sans frontières (Resf), avant d'ajouter "nous aurions pu faire un recours gracieux, il n'y aurait jamais du y avoir d'OQTF vu sa situation, elle aurait dû obtenir une carte de séjour pour études".
Emmenée directement après son arrestation à l’aéroport d’Orly et embarquée le même jour sur un vol Air Maroc pour Casablanca, puis de Casablanca à Brazzaville, Nanette Alanhi Bangofa a été expulsée en moins de 24 heures. On lui a refusé de prévenir ses proches.
"Son père est décédé, et sa mère vit et travaille dans le 11ème arrondissement de Paris. Elle a une carte de résident de 10 ans et est en situation régulière", indique Jean-Michel Delarbre, avant d'ajouter, écœuré : "elle n'a aucun lien avec le Congo, elle se retrouve seule !" Selon Resf, "c'est la première fois qu'une expulsion express a lieu de la sorte à Paris".
Une manifestation organisée par l'association a eu lieu ce vendredi devant la préfecture de Paris. Une délégation réduite, parmi laquelle Christian Alloncius, professeur au lycée Jules Siegfried et membre de Resf, sera reçue à 15h par le chef de cabinet du préfet de police de Paris, Nicolas Lerner.

(Tristan Berteloot <http://actualite.nouvelobs.com/Tristan%20Berteloot/> , Nouvelobs.com)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Jean Charles,

Après lecture de votre billet, mais ou va donc la betise humaine.
Je m'inquiète pour cette jeune fille, qui ne mérite pas ce genre de traitement.

J'espère que le gouvernement va réagir, car en ce moment la polèmique d'expulsion fait ravage dans les journaux.

Dr Ludovic Zanker
Diplomate Honoraires RFA

Anonyme a dit…

Je trouve cela complètement inhumain.
Mais rien ne m'étonne plus en France, les droits de l'homme c'est quand ça arrange Sarkozy.
Je me souviens de mes problèmes d'immigration en arrivant d'Allemagne il y a 27 ans. D'ailleurs c'est à cause de ces problèmes et pour éviter d'autres problèmes que j'ai opté pour la nationalité française, même si un consul allemand à Rouen voulait m'en dissuader. Dommage qu'on ne m'ait pas accordé une double nationalité lors de mon mariage avec un Français. J'ai perdu l'allemande, que ce soit dit au passage. Je lis souvent qu'un diplomate allemand répond sur votre blog.
Et honte à la France d'expulser des personnes de cette façon.
Sylvia Mackert