7 septembre 2009

Le scandale Natixis

Qui va en bourse sait qu'il peut advenir des accidents de parcours. Les acheteurs de l'action Eurotunnel ont payé cher pour être vaccinés. Il en va de même avec les bons pères de familles à qui le réseau commercial des banques populaires a vendu des actions Natixis lors de la création de cette banque d'investissement en 2006.
Le bilan, aujourd'hui, est plus que négatif. L'action est passée (au plus haut) de 27 euros à 1,30 euro (au plus bas). J'entendais ce matin sur France Info qu'un artisan convaincu par le discours rassurant de son banquier en avait acheté pour près de 16 000 euros…qui valent cinq fois moins aujourd'hui. En effet, les gestionnaires de Natixis ont pris des risques inconsidérés en achetant des produits dits toxiques qui devaient avoir des rendements mirifiques alors qu'il s'agissait de produits financiers complexes liés au marché des subprimes américains qui ont connu les déboires que l'on sait et sont à l'origine de la plus grave crise économique et financière depuis 1929 sans oublier évidemment, les conséquences sociales de cette crise.
L'association de consommateurs du journal Que Choisir a décidé d'aider les petits porteurs qui ont porté plainte en justice pour abus de confiance. Elle regrette que les « classe action » à l'américaine soient impossibles en France ce qui faciliterait la procédure judiciaire, la rendrait plus efficace et plus économique. Qu'importe, les petits porteurs font face à un gros de la finance (35 milliards d'euros de pertes) et le conseil d'administration du groupe Caisse d'épargne-banque populaire a décidé de « laver » Natixis de cette dette colossale.
Revenons à ce qui fait l'intérêt de cette information. Il ne faut pas se laisser abuser par le discours rassurant des banquiers qui ont toujours des produits exceptionnels à vous vendre. Aller en bourse nécessite de l'argent, de la prudence et de la circonspection. Longtemps, les gouvernements ont tenté de convaincre les Français d'acheter de l'EDF, de la société générale…ou d'aider les entreprises à investir. Le scandale Natixis se résume en une phrase prononcée par l'un des avocats de la banque : « l'action n'était pas à risque, elle s'est dévalorisée. » Et pour le petit porteur, quelle est la différence ?

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