3 janvier 2009

Quelques données sur les résultats du recensement valables à compter du 1er janvier 2009

Les résultats du recensement 2006 ont été publiés, récemment, par l'INSEE. Ceux de la Haute-Normandie, de l'Eure et des villes de notre immédiate région nous intéressent. On retiendra que notre région est l'une de celles qui progressent le moins en population avec une évolution positive de 1,7 % entre 1999 et 2006.

Le département de L'Eure compte 582 034 habitants et 567 221 sans la population comptée à part. En 1999, il en comptait 557 049 et 541 054. Cette notion de population comptée à part est reprise pour les chiffres de population des cantons et des villes cités ci-après. (1).
L'arrondissement des Andelys, qui nous concerne, compte 173 807 habitants et 177 602 avec la population comptée à part.

La population des cantons : Louviers-nord, 14252 et 14 552, Louviers-sud, 17 599 et 18 114, Val-de-Reuil, 20 871 et 21 263, Pont-de-l'Arche, 14 222 et 14 398,

La population des villes : Louviers 18 259 et 18 785, Val-de-Reuil, 13 595 et 13 824, Pont-de-l'Arche, 3898 et 3 937, Le Vaudreuil, 3 522 et 3 614.

On constate une disparité importante entre la population du canton nord de Louviers et celle du canton sud. Quant à la population de Louviers, malgré l'accroissement du parc de logements collectifs ou celui des maisons individuelles, elle continue de diminuer puisqu'en 1999, la ville affichait 18 328 habitants. Certains Lovériens sont partis habiter dans les communes environnantes dont certaines voient leur population s'accroître sensiblement. C'est le phénomène de «rurbanisation ».
Le Vaudreuil passe le cap des 3500 habitants. Les prochaines élections municipales se feront donc à la proportionnelle. Val-de-Reuil continue de croître à un rythme régulier mais constant.

(1) La population comptée à part comprend certaines personnes dont la résidence habituelle (au sens du décret) est dans une autre commune mais qui ont conservé une résidence sur le territoire de la commune :
1. Les mineurs dont la résidence familiale est dans une autre commune mais qui résident, du fait de leurs études, dans la commune.
2. Les personnes ayant une résidence familiale sur le territoire de la commune et résidant dans une communauté d'une autre commune, dès lors que la communauté relève de l'une des catégories suivantes :
- services de moyen ou de long séjour des établissements publics ou privés de santé, établissements sociaux de moyen ou de long séjour, maisons de retraite, foyers et résidences sociales ;
- communautés religieuses ;
- casernes ou établissements militaires.
3. Les personnes majeures âgées de moins de 25 ans ayant leur résidence familiale sur le territoire de la commune et qui résident dans une autre commune pour leurs études.
4. Les personnes sans domicile fixe rattachées à la commune au sens de la loi du 3 janvier 1969 et non recensées dans la commune.

2 janvier 2009

Le groupe Total mis en examen par les Amis de la Terre

Raffinerie de pétrole au Texas
Les Amis de la terre ont analysé les activités du groupe pétrolier Total et leurs conséquences dans sept domaines : le changement climatique, le respect de l'environnement, les énergies renouvelables, le respect des droits humains, la transparence des revenus, la corruption et la publicité. « Afin de faire évoluer positivement les pratiques du groupe Total, les Amis de la Terre formulent des recommandations à son usage ainsi qu'à l'attention des pouvoirs publics français et européens et d'autres parties prenantes. »

Qui est Total ? Il s'agit d'une des plus puissantes entreprises du monde. Fondée en 1924, elle figure aujourd'hui parmi les cinq grandes majors pétrolières privées. Il s'agit de la première capitalisation boursière française, la quinzième mondiale. En 2007, Total a réalisé 158 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 12,2 milliards d'euros de bénéfice net, un rentabilité de 26 % pour une capitalisation de 130 milliards d'euros. Les Amis de la Terre constatent de graves lacunes éthiques et organisationnelles : Total appartient à 88 % à des investisseurs institutionnels (fonds de pension etc.). L'actionnariat individuel ne représente que 8 % du capital et les salariés moins de 4 %.

Les dirigeants ont des salaires mirobolants : en 2007, le président et le directeur général ont été rémunérés à hauteur de 4,8 millions d'euros soit 312 salaires minimum.
En termes de gouvernance, un administrateur dit indépendant entretient un conflit d'intérêt évident avec l'entreprise en tant qu'un de ses principaux actionnaires. La parité est un leurre : une femme pour 15 membres au sein du conseil d'administration ! Une femme pour 33 personnes au sein du comité directeur ! Quant aux énergies nouvelles, elles sont délaissées malgré les grandes déclarations des dirigeants sur le développement durable.
En 2007, Total a extrait 2,39 millions de barils de pétrole par jour dans 29 pays. Le groupe vend quotidiennement 3,8 millions de barils en produits raffinés : engrais, produits pétrochimiques, sans oublier la gaz naturel. Le continent africain est désormais la première zone de production avec 33 % des hydrocarbures produits en 2007. De graves problèmes éthiques se posent compte tenu de la nature des régimes qui dirigent les pays dans lesquels Total est présent : Libye, Nigéria, Angola, Congo, Cameroun, Gabon etc.) et du taux de corruption élevé qui y sévit.

L'enquête conduite par les Amis de la Terre démontre que les performances du groupe dans la limitation de production des gaz à effets de serre se dégradent : torchage (1) du gaz, extraction des sables bitumeux, charbon : « Les prévisions d'investissements massifs orientés vers des projets fossiles plus fortement émetteurs de GES (gaz à effets de serre) laissent prévoir une aggravation notable des mauvaises performances climatiques du groupe durant les prochaines années et décennies. »

S'agissant de l'environnement, Total est évidemment très marqué par le naufrage de l'Erika « dont les conséquences écologiques, économiques et sociales pour le littoral atlantique français en ont fait une des plus grandes catastrophes environnementales de l'histoire. » Le procès s'est tenu en 2007. Le groupe a été condamné pour faute caractérisée soit un versement solidaire de 200 millions d'euros d'indemnités à 70 parties civiles. En 2001 avait lieu l'explosion de l'usine AZF de Toulouse faisant plusieurs dizaines de morts et des milliers de blessés. Total nie toute responsabilité dans l'attente du procès. S'ajoutent des accidents de raffineries, de canalisations…quant aux investissements dans les énergies renouvelables, Total leur consacre des sommes dérisoires.
Sur le plan purement éthique, les activités de Total posent des gros problèmes. En Birmanie, notamment, le comportement du groupe est critiqué par nombre d'ONG et de forces syndicales dans le monde entier. La Birmanie est dirigée par une junte militaire qui opprime 50 millions d'habitants depuis 50 ans. Total vers 350 millions d'euros à cette junte chaque année pour exploiter un gisement de gaz…
La justice a agi contre certains dirigeants du groupe Total. Des mises en examen ont eu lieu contre eux pour complicité d'abus de biens sociaux, corruption d'agents publics étrangers, versements illégaux pour obtenir des contrats de concession. Il existe également des soupçons de corruption d'agents publics au Cameroun.

Le rapport conclut par une mise en cause du groupe qui laisse vraiment à désirer en matière de transparence de ses revenus, notamment dans les nombreux pays du sud où la corruption est structurelle. Enfin, Les Amis de la Terre accusent Total de mener des campagnes de publicité « donnant une image trompeuse du groupe aux consommateurs, en décalage avec ses activités réelles. »

Si j'ai publié ce texte, c'est parce qu'il me parait important de faire connaître au grand public un travail sérieux, précis, et parce que Les Amis de la Terre recommandent aux clients de Total et aux citoyens français de participer à la campagne sur la responsabilité environnementale et social de Total, en particulier, et des entreprises multinationales françaises et européennes en général.

Ce texte a été écrit sur la base du rapport rédigé par Les Amis de la Terre.
Contact : Gwenael Wasse, tel 01 48 51 18 99, e-mail : gwenael.wasse@amisdelaterre.org

1 janvier 2009

Comparer Louviers et Paris c'est stupide

Pour le maire de Louviers les socialistes ne sont pas cohérents. Ils souhaiteraient, écrit-il, une certaine rigueur financière à Louviers alors que le maire de Paris (socialiste) va augmenter les impôts locaux de 9 %. Louviers n'est pas Paris et réciproquement. Je vais démontrer pourquoi cette comparaison est stupide et pourquoi il est vain, de la part de Franck Martin, d'aller chercher des excuses extérieures à la prochaine augmentation des impôts locaux lovériens.
Les taux d'imposition des ménages à Louviers sont les suivants : Taxe d'habitation, 15,85, taxe sur le foncier bâti, 30,27, taxe d'enlèvement des ordures ménagères, 15,10…je vous fais grâce de la taxe sur le foncier non bâti qui demeure marginale. Le taux de la taxe professionnelle unique de la CASE est de 13,73 %.
A Paris, les taux sont les suivants : taxe d'habitation, 8,80, taxe sur le foncier bâti, 7,11, taxe d'enlèvement des ordures ménagères, 5,75. Le taux de la taxe professionnelle est de 12,35.

Quand Bertrand Delanoë augmente de 9 % ses impôts locaux cela n'a pas du tout la même incidence que le taux de 9 % appliqué éventuellement aux impôts de Louviers. 9 % sur 100 euros font 9 euros d'augmentation. 9 % sur 300 euros font 27 euros d'augmentation. Franck Martin n'ose pas déclarer que les impôts locaux à Paris sont parmi les moins élevés de France. Voilà pourquoi Bertrand Delanoë, après sept ans de stabilité, peut augmenter les impôts de sa ville. En plus, durant la campagne électorale, il n'avait pas pris l'engagement de ne pas accroître la pression fiscale, ce qui n'est pas le cas du maire de Louviers.

Voici ce qu'il a écrit en mars dernier à l'occasion de la campagne électorale municipale dans un document intitulé « fiscalité stable, finances saines, Louviers est une ville bien gérée. » «En 13 ans, a écrit le maire alors sortant, les impôts n'ont pratiquement pas augmenté à Louviers. Notre objectif : rejoindre la moyenne nationale dès 2012-2013… En 2008, il faudra commencer à dégonfler la dette. D'une part parce que les taux d'intérêt remontent et d'autre part, parce que le retard d'équipement de Louviers est moins criant. » Quand on sait que la moyenne nationale du taux de la taxe d'habitation est de 14,45 et que les taux de Louviers vont augmenter cette année, il est évident que le pari de la majorité municipale ne sera pas gagné. Et que la dette va croître encore cette année.

A retenir : la crise financière n'avait pas encore frappé quand le maire a écrit ces lignes. Il était donc bien conscient des difficultés financières de la ville. Comme notre liste, d'ailleurs, qui appelait à plus de rigueur, moins de dépenses somptuaires et moins de gaspillages. CQFD.

Sarkozy en campagne électorale permanente

J'ai écouté, hier soir, Nicolas Sarkozy. Il présentait ses vœux aux Français. Il assure qu'il agit (qu'il s'agite?). Un mot pour ceux dont l'emploi est menacé, un autre pour les malades et les handicapés, un autre, encore, pour assurer qu'on est bien en crise économique : «Face à cette crise je mesure la responsabilité qui est la mienne. Cette responsabilité, je l'assumerai pour que tous ceux qui en ont besoin soient protégés par l'Etat et que notre pays sorte plus fort de cette épreuve.» «Les difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes. J'en suis pleinement conscient. Je suis plus décidé que jamais à y faire face, avec le souci de la justice, avec l'obsession d'obtenir des résultats.» «Les difficultés, nous avons les moyens de les affronter. A condition d'être solidaires les uns des autres. Je ne laisserai pas les plus fragiles se débattre seuls dans les pires difficultés.» «De cette crise va naître un monde nouveau auquel nous devons nous préparer en travaillant plus, en poursuivant les réformes.» Et patati et patata…

La justice ? Pas un mot sur le pouvoir d'achat. La crise ? Pas un mot sur les 64 000 suppressions d'emplois de novembre. La solidarité ? Pas un mot non plus sur les injustices flagrantes qu'il a créées avec son bouclier fiscal et qui ruinent son discours sur les plus fragiles. Benoit Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a raison de dénoncer la contradiction de Nicolas Sarkozy : « Il nous demande de changer mais lui ne change rien à sa politique. Il va même en accentuer les effets négatifs. »

J'observe qu'il n'a pas évoqué les changements institutionnels. C'est mauvais signe. Cela signifie que cette « réforme » va nous tomber sur la tête comme le ciel sur la tête des Gaulois. Un ami m'a adressé un article d'un journal local consacré à Jean-François Mancel, député de l'Oise. Celui-ci se vante d'avoir convaincu le chef de l'Etat de la nécessité de réunir départements et régions. La raison essentielle, selon lui : « cela coûte trop cher, on va diminuer sensiblement le nombre des élus. » Soyons vigilants, il y a le feu au lac.

Et maintenant ? Le président part en tournée comme un chanteur de variétés. Au Liban pour les vœux aux armées, dans un hôpital pour les vœux aux personnels de santé, dans un musée pour parler culture…vous avez bien compris : Nicolas Sarkozy est en campagne électorale. Il va user et abuser de sa fonction pendant tout le mois de janvier. Les télés, les radios, les journaux vont reprendre ses déclinaisons thématiques, autant d'occasions d'occuper le terrain, son passe temps favori. Alors, une question se pose à chacun d'entre nous : allons-nous subir ou relever la tête ?

31 décembre 2008

Louviers 2008 deviendra Louviers-2009.com

Le changement d'heure c'était il y a quelques mois. Le changement d'année c'est pour demain. Alors permettez-moi, chers amis lecteurs (de plus en plus nombreux) qui que vous soyez, où que que vous soyez, de vous souhaiter, avant le président Sarkozy, une bonne et heureuse année. Et surtout, la santé. Il est vrai qu'en période de crise les vœux peuvent sembler incongrus. Ce n'est pourtant pas sans sincérité que je m'adresse à voius qui lisez ces lignes.
J'en profite pour vous informer que Louviers 2008 s'intitulera, désormais, « Louviers 2009 le blog de Jean-Charles Houel. » Mais cela vous vous en doutiez. L'auteur, lui, ne changera pas. Et mes fournisseurs de textes non plus. Le nom changera dans quelques jours car je viens d'acquérir le nom de domaine suivant : www.louviers-2009.com

le bouclier fiscal ou le rempart de l'argent

Les banques souffrent, parait-il, ce n'est pas le cas des plus fortunés des Français. (photo JCH)
Didier Migaud, président (Parti socialiste) de la commission des Finances de l'Assemblée nationale a demandé au gouvernement de transmettre aux membres de sa commission les résultats de l'application du dispositif de plafonnement des impôts directs en fonction du revenu ou bouclier fiscal. Il a également demandé qu'on lui communique les montants restitués au titre de 2007.
Il n'y a pas à dire, Nicolas Sarkozy a réussi son coup : favoriser encore et toujours les plus fortunés de notre beau pays. Il apparaît, en effet, que deux euros sur trois payés au titre du bouclier fiscal, vont aux ménages disposant de plus de 15 millions d'euros de patrimoine. Excusez du peu. Les restitutions offertes aux 671 ménages disposant d'un patrimoine supérieur à 15,5 millions d'euros (77 fois le patrimoine moyen estimé à 195 000 euros) représentent 155,6 millions d'euros soit 68 % du coût total du bouclier en 2007. La restitution moyenne qui leur est faite est de 231 900 euros.

Les 10 % de Français les plus aisés en terme revenus bénéficient de 83 % des remboursements liés au bouclier fiscal. Il s'agit de 2242 Français disposant de revenus fiscaux supérieurs à 41 982 euros (3 500 euros par mois soit des revenus réels de l'ordre de 4 000 euros). Le montant total des restitutions qui leur sont faites atteint près de 190 millions d'euros. La restitution moyenne pour les 10 % de Français les plus aisés est donc de 84 700 euros.
Didier Migaud commente : « Ces données sont l'occasion de reposer la question de l'articulation entre le projet de mise en œuvre d'un plafonnement global des niches fiscales et le bouclier fiscal. Il est craindre que le plafonnement global des niches n'ait aucun impact sur la situation fiscale des bénéficiaires du bouclier…
Ces derniers sont, en effet, indifférents à toute majoration de leur imposition. Le principe du bouclier fiscal fait qu'ils sont assurés d'être exonérés de cette imposition théorique supplémentaire, que celle-ci provienne d'une majoration de l'impôt sur le revenu d'une nouvelle taxe telle que celle instituée pour financer le RSA ou de la mise en œuvre duplafonnement global des niches. »

Pour conclure la note qu'il adresse aux députés, Didier Migaud précise : « Les données fournies laissent à penser que le cas de 27 contribuables disposant de plus de 15,53 millions d'euros de patrimoine et ne déclarant qu'un revenu fiscal de référence inférieur à 12 964 euros annuels est le résultat d'un usage intensif des dispositifs de minoration du revenu imposable. »

Chers lecteurs vous avez bien lu : il existe une catégorie de Français hyperprivilégiés qui, depuis l'élection de Nicolas Sarkozy et de la mise en œuvre de sa politique, sont devenus hyper-hyperprivilégiés. Quand on dit que les riches sont devenus plus riches, ce n'est pas une galéjade, c'est la «vraie» vérité. Une vérité qui devrait être encore plus…«vraie» quand on connaîtra les effets de la loi TEPA qui prévoit un abaissement de 60 % à 50 % du plafond et la prise en compte dans les impositions des sommes versées par les contribuables au titre de la CSG et de la CRDS. Je vous tiendrai évidemment au courant des rapports adressés au président de la commission des Finances. Dans l'attente, je compte sur vos commentaires .

Les amis de nos Amish sont…

Je lis dans Le Point d'aujourd'hui le texte qui suit : « un nouveau gène de l'hypertension a été découvert grâce à une étude menée chez les Amish. Nommé STK39, il est présent dans le reste de la population chez qui il s'exprime moins fortement. Les Amish intéressent de près les généticiens car ils constituent un petit groupe humain vivant en quasi-autarcie sexuelle donc génétique. »
Le maire de Louviers qui, lui aussi, s'intéresse à la vie des Amish, pourra délivrer cette information de première importance à l'occasion des questions diverses débattues lors de la prochaine réunion du conseil municipal.

30 décembre 2008

60 000 chômeurs en plus en novembre

Les salariés de Tyco-Electronics à Val-de-Reuil, craignent de perdre leur emploi. (photo JCH)
La crise économique est bien là. La crise sociale aussi. Au mois de novembre dernier, l'ANPE a recensé 60 000 chômeurs de plus en France. C'était des emplois d'intérimaires, des titulaires de contrats à durée déterminée, des précaires abandonnés à leur mauvais sort. Malgré les aides gouvernementales, la situation des travailleurs ne s'améliore pas. S'il est vrai que certaines filières profitent de la crise pour diminuer subrepticement leurs effectifs, il n'empêche que des pans entiers de l'activité sont sinistrés : automobile (et les sous-traitants) BTP…
Et encore, les annonces de suppressions d'emplois massives ne sont pas encore exécutoires. L'année 2009 s'annonce donc comme une année horrible pour les salariés du privé puisque ceux du public bénéficient théoriquement d'une certaine sécurité de l'emploi. Benoit Hamon, porte-parole du PS a été moqué quand il a proposé de rétablir l'autorisation administrative de licenciement pour les entreprises faisant des bénéfices. Je ne suis pas certain qu'il avait tellement tort.

Quand Eric Besson accusait « Sarkozy de vouloir importer Dieu » !

« On reconnut bien vite que c'était deux bessons (1) » Georges Sand.
Eric Besson, ancien secrétaire national du Parti socialiste, ex-ami de François Hollande, a appelé à voter en faveur de Nicolas Sarkozy dès le premier tour de l'élection présidentielle, au second tour, il a été relaps. L'homme qui faisait partie du « Think Thank » socialiste symbolise l'exécration qu'éprouve tout un chacun à l'égard des politiques qui renient leur engagement et leurs valeurs. Non seulement, il est devenu un ministre dit d'ouverture mais en plus, il est sur le point acquérir le titre de secrétaire général adjoint de l'UMP pour devenir, ensuite, ministre de l'Immigration et de l'identité nationale. Il succéderait à Brice Hortefeux, le porte-flingue de son ami Nicolas, appelé à devenir ministre du travail. Là où l'Auvergnat se referait une virginité.

Après la visite de Bernard Kouchner au Vatican et l'article publié hier sur ce blog, j'ai eu la curiosité de relire les textes du maire de Donzère-Mondragon (Eric Besson y a été réélu lors des dernières municipales) avant ses reniements, sur l'attitude de Nicolas Sarkozy à l'égard des religions.
On peut lire, sous la plume d'Eric Besson : «Beaucoup n'ont retenu de l'ouvrage de Nicolas Sarkozy consacré à la question religieuse, « la République, les religions, l'espérance » (Ed. du Cerf) que sa suggestion de modifier la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat. Peu nombreux sont ceux qui ont observé que son ambition réelle est bien plus vaste et qu'elle consiste à faire des religions le nouvel outil de régulation de nos sociétés. Exagération de notre part ? Absolument pas ! Il suffit de le lire : « Je suis convaincu que l'esprit religieux et la pratique religieuse peuvent contribuer à apaiser et à réguler une société de liberté» Et d'ajouter, pour être certain d'être bien compris, qu'«on aurait tort de cantonner le rôle de l'Eglise aux seuls aspects spirituels. »

Eric Besson poursuit : « En effet, en octroyant un statut aux religions, Nicolas Sarkozy pose inévitablement la question de la définition de la religion. Quelles sont les religions qui pourront prétendre à ce statut ? Que faire avec les mouvements fondamentalistes et avec les sectes qui revendiquent le statut de religion ? On sait que les Témoins de Jéhovah ont d'ores et déjà obtenu des tribunaux français le statut de religion. A qui le tour sous l'empire des idées sarkozystes ? (...)» « Maintenant que les lieux de culte officiels et publics sont si absents de nos banlieues, on mesure combien cet apport spirituel a pu être un facteur d'apaisement et quel vide il crée quand il disparaît» Et pour ceux qui n'auraient pas encore compris, il ajoute : « Au bout du compte, l'espérance dans un au-delà meilleur est un facteur d'apaisement et de consolation pour la vie aujourd'hui »

L'ancien responsable socialiste fait alors preuve d'une grande lucidité quand il cite Nicolas Sarkozy et commente : « Et pourquoi alors s'arrêter aux seuls problèmes des banlieues ? Car nul ne sait où s'arrêteront les prétentions politiques et sociales des religions ainsi relégitimées. Viendra le tour de l'enseignement. Quoi de plus normal d'ailleurs puisqu'il faut réhabiliter les valeurs religieuses au sein de notre jeunesse : « On ne peut pas éduquer les jeunes en s'appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines (...). La dimension morale est plus solide, plus enracinée, lorsqu'elle procède d'une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu'elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain. (...) La morale républicaine ne peut répondre à toutes les questions ni satisfaire toutes les aspirations ». L'Education nationale doit donc former des croyants et non des citoyens...
« Il n'y a pas jusqu'à la politique monétaire qui pourrait être placée sous la protection de Dieu. Pourquoi ne pas écrire sur les billets de la Banque centrale européenne la devise figurant sur les dollars : « Nous avons confiance en Dieu » ? Hier, l'Europe importait des Etats-Unis le jean, le Coca-Cola, le rock'n roll ou encore son cinéma. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy nous propose d'importer Dieu ! »

Comment l'auteur de ces lignes (2) écrites quelques mois avant l'élection présidentielle a-t-il pu se renier à ce point et rejoindre l'homme qui, depuis le fameux discours du Latran, souhaite la primauté du curé sur l'instituteur. Comment l'ancien secrétaire national du Parti socialiste a-t-il pu rejoindre l'homme du déterminisme génétique qui veut trier le bon grain de l'ivraie dès l'école maternelle ou la crèche ? Pour sa défense, Eric Besson assure que Nicolas Sarkozy est le Tony Blair français ! On voit dans quel état se trouve la société anglaise après dix ans de blairisme : les petits boulots, une Livre dévaluée, une économie en récession…les conservateurs au plus haut dans les sondages même si les Travaillistes semblent reprendre du poil de la bête. Où est la Gauche dans le Blairisme ? Il a même fallu que Gordon Brown nationalise (le premier) les banques britanniques (sauf deux) pour sauver un semblant de système quelque peu organisé.
Eric Besson symbolise plus que le reniement. Il justifie le dégoût que peuvent éprouver les jeunes, et d'autres aussi, à l'égard de la politique. Kouchner, Besson : même combat ! Pour une Gauche idéologiquement décomplexée, socialement engagée, économiquement responsable et politiquement cohérente. Sans les centristes mous et les opportunistes dévoyés.
(Ce texte a été écrit avec le support d'un article paru sur le site du Nouvel Observateur)

(1) En vieux Français, besson veut dire jumeau.
(2) « Les Inquiétantes Ruptures de M. Sarkozy » sous la direction d'Eric Besson.

29 décembre 2008

Après le sac de riz, le sac de bulles (papales)

Déclaration du CNAL (1) :
« Nous apprenons par une dépêche AFP que la France (Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères) et le Vatican viennent de signer un accord de reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur. Cet accord a pour objet de reconnaître la valeur des grades et des diplômes canoniques (théologie, philosophie, droit canonique) ou profanes délivrés par les établissements d'enseignement supérieur catholiques reconnus par le Saint-Siège et de faciliter les différents cursus universitaires.
Le Comité National d’Action Laïque s’indigne, tant de l’accord lui-même, que du moment choisi pour le signer. En effet, alors que la représentation nationale est sur le point de produire un texte d’apaisement (Loi Carle) pour sortir du conflit public-privé engendré par l’article 89, était-il urgent de signer un tel accord ?
Devons-nous comprendre que l’onction du Pape Benoit XVI, accordée à des établissements catholiques en France, entraînerait automatiquement la reconnaissance par la République Française des diplômes délivrés par ces derniers ?
Le CNAL examinera de près cet accord mais souhaite exprimer dès aujourd’hui son inquiétude sur une démarche qui pourrait ouvrir un conflit majeur autour de la question laïque.
(1) Le CNAL (Comité national d'action laïque) est composé de la fédération nationale des DDEN, la FCPE, la Ligue de l’Enseignement, du SE UNSA et de l’UNSA Éducation.

Paris, le 18 décembre 2008
Laurent Escure
Secrétaire Général du CNAL

28 décembre 2008

La fusion « départements-régions » : les messages d'alerte se multiplient

La Gauche n'a qu'à bien se tenir. On va voir ce qu'on va voir. Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP a assuré ce matin sur Europe N°1 que « la fusion entre les départements et les régions était pour bientôt. » Alors que la commission Balladur doit rendre ses conclusions et faire des propositions à la fin du mois de février 2009, l'activiste et néanmoins député Lefebvre annonce la couleur : « la réforme des collectivités territoriales va être très importante. Départements, régions, les gens n'y comprennent plus rien. Et en plus, cela coûte cher. »
Ainsi, l'UMP met la charrue avant les bœufs. La commission Balladur a été mise en place pour sauver les apparences et amuser la galerie. C'est souvent le mauvais sort réservé aux soi-disant experts et spécialistes. Ils ne servent que d'alibi à des propositions clairement voulues par le président de la République, lequel ne s'embarrasse pas de concertation ou de dialogue avec sa majorité et encore moins avec l'opposition. 

Eliminer la gauche et toute opposition
Quel serait l'objectif essentiel de cette réforme ? Réduire, voire éliminer, l'opposition de gauche qui dirige vingt régions et soixante départements ! L'UMP est un parti atteint d'hypertrophie du pouvoir, Nicolas Sarkozy ne supporte pas qu'on s'oppose à lui. Tous les moyens seront utilisés pour nuire à la gauche. Lorsqu'on s'attaque aux institutions représentatives, légalement élues, ont prend l'énorme risque d'ajouter une crise institutionnelle à la crise sociale, économique, financière du pays. L'UMP et l'hyperprésident comptent sur l'apathie des masses, sur l'engourdissement des intellectuels et sur la division de l'opposition. Franchement, Sarkozy-Fillon peuvent-ils imaginer un seul instant que la gauche va se laisser conduire à l'abattoir sans se défendre ? 
Les messages d'alerte se multiplient. Mélenchon (Parti de gauche) Besancenot (NPA) Buffet (PC) Aubry (PS) Bové (altermondialiste) et même Bayrou (MODEM) qui veut représenter une droite délivrée du bonapartisme, Duflot (Verts) doivent, dès aujourd'hui, transmettre un message solennel d'avertissement au gouvernement : pas de réforme sans concertation, discussion, consensus. Faute d'une réponse appropriée, il faudra utiliser tous les moyens légaux (Parlement, manifestations, grèves, pétition, tracts, etc.) pour stopper la manœuvre de ce pouvoir démoniaque.