1 novembre 2008

Quand un pont menace ruine

La rue Edouard-Lanon ne devra plus seulement sa célébrité au fait qu'elle a été dénommée en hommage à celui qui fit un legs de 200 000 francs à la ville de Louviers lui permettant d'édifier le musée actuel inauguré en 1888. Cette rue, dotée de deux ponts sur l'Eure dont l'un est si dangereux que les autorités ont décidé de fermer la rue à toute circulation devra, au rythme où vont les choses, sa célébrité au temps mis pour permettre aux usagers de rouler à nouveau dans cette rue si utile pour relier une des entrées Est de la ville à une des sorties Nord. J'ai interrogé un riverain dont les avis sur cette fermeture sont mêlés de joie, de patience et d'ennui.
Joie, parce qu'aucune voiture ne passe plus assurant une tranquillité certaine à la rue. Patience parce qu'un responsable technique lui a avoué qu'il faudrait « attendre deux ou trois ans avant que les travaux démarrent ». Ennui, enfin, car lorsqu'il veut de rendre à Saint-Pierre-du-Vauvray ou à la gare Val-de-Reuil, il doit emprunter un chemin détourné par la rue du 11 novembre et le centre-ville.
En allant photographier le pont interdit, j'ai pu me rendre compte que la rue de l'Abreuvoir, comme son nom l'indique, ne manquait pas d'eau. La chaussée est défoncée, les trottoirs inaccessibles eu égard aux flaques nombreuses qui jalonnent la rue. Heureusement que le plan Marschall de la municipalité va être mis en œuvre (quand et à quel prix ?). Sans lui, on s'abandonnerait au plus grand désespoir.

François Loncle soutient la motion de Martine Aubry

François Loncle, Laurent Fabius, Marc Antoine Jamet, lors de l'inauguration du nouveau siège du PS, rue Joséphine à Evreux. (photo JCH)

François Loncle, député de la 4e circonscription, vient d'écrire à tous les militants des sections de Louviers, Val-de-Reuil, Pont-de-l'Arche, Gaillon, Thuit-Signol, Bourgtheroulde, pour leur confirmer sans réserve son engagement en faveur de la motion D dont la première signataire est Martine Aubry.
« Ce texte est le fruit d'un patient travail de reconstruction et de rassemblement entrepris après nos défaites aux élections présidentielle et législatives de 2007. Le texte est révélateur d'une analyse prémonitoire de la crise que traverse actuellement le système capitaliste. Il est porteur de propositions nouvelles et correspond aux attentes des Français. Il tourne le dos au social libéralisme et témoigne incontestablement de la fibre sociale qui anime depuis toujours celle qui aspire à diriger notre parti avec une équipe, qui à l'exemple de ce qu'elle fait à Lilles saura agir dans la proximité conformément aux demandes des militants.
On ne peut donc reproduire la démarche qui a conduit la direction sortante de notre parti aux échecs de 2002 et de 2007. Si nous continuons avec les mêmes méthodes et la même équipe qui dirige le parti depuis onze ans, nous laisserons le champ libre à l'extrême-gauche et au MODEM.
Je souhaite au congrès de Reims la fusion entre notre motion et celle de Benoit Hamon. Mais il faut pour cela que nous arrivions en tête lors du vote du 6 novembre. C'est la raison pour laquelle je vous invite à nous rejoindre pour le changement et pour présenter, enfin, une alternative crédible à la politique destructrice qu'incarne et conduit Nicolas Sarkozy.
Avec Martine Aubry et tous ceux qui l'accompagnent, nous allons gagner. Cela dépend de vous. »

En ce qui me concerne, j'irai défendre la motion de Martine Aubry devant la section de Val-de-Reuil, lundi 3 novembre. Quoi de mieux qu'un débat démocratique pour permettre aux militants de choisir en toute connaissance de cause ?
Je rappelle que le vote sur les motions aura lieu dans toutes les sections de France jeudi 6 novembre de 17 à 22 heures. A Louviers, le vote se déroulera à la mairie, dans la salle dite des commissions.
Le congrès fédéral aura lieu à Evreux le vendredi 7 novembre à 20 h 30, dans la salle municipale située avenue Foch non loin du magasin Cora.

31 octobre 2008

Le devoir de résistance pour empêcher le pire

Le collectif est dans le vrai. Il va poursuivre son travail pédagogique auprès de la population. Personne ne nous découragera. (photo JCH lors de la conférence de presse de la St-Michel)
Au cours de la soirée-débat organisée mardi par le collectif anti-vidéosurveillance, on a vu le maire se dresser sur ses ergots et compter un à un les auditeurs venus écouter Dominique Guibert, invité à détailler comment le pouvoir utilise les nouvelles technologies pour transformer notre société en un monde nouveau où les libertés individuelles se réduisent au rythme de leur développement. Il n'y avait pas la foule au Moulin, c'est une réalité. Le maire aurait tort de s'en satisfaire. Pourquoi ? Parce qu'on n'a encore rien inventé de mieux que le débat démocratique contradictoire et public pour permettre aux citoyens de comprendre les enjeux d'une situation donnée. Le maire aurait tort de croire que les absents sont d'accord avec les mesures qu'il préconise. Il aurait tort de croire que les 71-73 % de Français qui, spontanément interrogés, se déclarent en faveur de la vidéosurveillance, déclament une vérité intangible.

Dans notre porte à porte, nous rencontrons de nombreux habitants qui, de prime abord, sont favorables à la vidéosurveillance. Parce que c'est conforme à l'idéologie dominante, parce que les médias répètent à satiété des contre-vérités sur l'efficacité des systèmes et enfin parce que les Lovériens n'avaient pas réfléchi, nous affirment-ils, aux conséquences individuelles de l'enregistrement des images et de leur possible utilisation. Notre rôle est donc un rôle pédagogique. Le même qu'utilisa Robert Badinter pour convaincre le Parlement de la nécessité d'abolir la peine de mort alors qu'une nette majorité de Français se prononçaient en sa faveur. Aujourd'hui, plus des deux tiers des Français sont opposés à la peine de mort. Heureusement.

Un élu — mais pas seulement un élu — s'honore à être du bon côté des droits de l'homme et des principes qui respectent l'autonomie des personnes, leur droit à l'image et la liberté d'aller et venir. Il s'honore à s'appuyer sur les bilans (tous négatifs) dressés par des pays ou des maires (comme à Levallois-Perret) qui ont recours à la vidéosurveillance depuis plusieurs années et qui vont y mettre un terme. Il s'honore enfin en reconnaissant qu'il a pu faire fausse route et qu'il changera sa « caméra » d'épaule comme on change…son fusil d'épaule.

Avec le maire de Louviers, rien de tout cela. Michel Doucet le lui a pourtant bien dit avec la familiarité construite sur des années de travail en commun : « reconnais que tu t'es trompé ». En tout état de cause et bien qu'il ait vanté la démocratie participative dont il nous rebat les oreilles à chaque réunion publique, nous ne lui reprocherons pas d'avoir organisé une réunion de quartier, récemment, qui a attiré…zéro habitant. Car c'est peut-être le fruit des one-man-shows avec beaucoup de promesses dont bien peu sont tenues. C'est peut-être, aussi, la fin d'un système dont on croyait à l'efficacité et qui s'éfaufile les mois et les années passant…

…Comme la vidéosurveillance dont on sait déjà qu'elle ne servira à rien. « L'un des aspects de notre enquête, écrit Thierry Rousselin, auteur du livre « sous surveillance », qui nous rend optimiste, c'est l'effervescence créatrice qui est en train de monter autour de la vidéosurveillance. De multiples formes de résistances artistiques ou associatives se mettent en place. Elles peuvent retarder ou empêcher le pire en sensibilisant le grand public. » Empêcher le pire…

30 octobre 2008

Plaque d'immatriculation : une certaine confusion

François Loncle, député, l'un des 220 députés attachés au 27 sur les plaques des automobiles n'est pas totalement satisfait de l'annonce faite par Michèle Alliot-Marie de pouvoir faire figurer le numéro du département de son choix sur les futures plaques d'immatriculation. Il estime que « le fait que l'automobiliste puisse choisir, c'est tout à fait incompréhensible parce que ça mène à une certaine confusion. On pourra choisir au gré de ses préférences, si l'on veut le département des Bouches-du-Rhône parce qu'on y va en vacances, le département de l'Yonne parce qu'on supporte une équipe de football... Et le numéro du département sera petit et donc peu lisible. Au-delà de cette concession faite sur l'obligation de porter le numéro du département, nous n'avons pas entière satisfaction ».

Le nouveau système d'immatriculation des véhicules entrera en vigueur sur tous les véhicules neufs ou achetés d'occasion à partir du 1er janvier 2009, avec donc un numéro à vie.

Ici Washington…de notre correspondant permanent

Même vue d’ici, il apparaît que la situation financière de la ville de Louviers se dégrade de jour en jour. Cela devient un secret de polichinelle. Elle n’était déjà pas brillante avant les dernières élections, avec un niveau d’endettement par habitant préoccupant et des recettes insuffisantes. C’était là un des points importants du désaccord entre le maire sortant et la liste qu’animait Christian Renoncourt qui s’opposait à plusieurs de ses grands projets.
Pendant la dernière campagne des municipales, il n’avait pas manqué de tirer le signal d’alarme, affirmant que la ville vivait au-dessus de ses moyens et ne pourrait conserver longtemps le même train de vie avec, par exemple, un personnel pléthorique au cabinet du maire. Depuis, la situation ne s’est, hélas, pas miraculeusement arrangée, bien au contraire. Il a fallu, pour commencer, nous nous répétons, éponger les dépenses de communication pré-électorale, pour beaucoup non budgetées. D’où l’impérieuse nécessité de traquer le moindre centime d’euro récupérable.

Pour racler les fonds de tiroirs, le peigne à poux dans lequel avait investi M. Denis Lahaye, adjoint à la culture (1) s’avère à présent très insuffisant. Aux grands maux les grands remèdes, le maire a donc décidé d’employer les grands moyens. Il se dit, dans les milieux autorisés, qu’il viendrait d’acquérir une tondeuse à œufs dernier cri, d’un modèle ultra-performant ! Rien ne lui échappe : surépaisseur des copeaux laissés par les taille-crayons, traces d’usure anormale des gommes, non réemploi des confettis produits dans les perforatrices, etc… Retour sur investissement garanti en moins de six mois. Ne le dites à personne, mais il paraît même qu’elle pourrait, dans un proche avenir, être guidée par caméra vidéo. Toutefois, ce modèle expérimental n’est pas encore commercialisé et son prix de vente pourrait se révéler dissuasif.

À vous, la rue au Coq…
En attendant, en ces jours d’automne de plus en plus mornes, comment distraire le bon peuple ? Comment l’éloigner de ces considérations bassement matérielles et lui faire oublier les sombres perspectives qui s’annoncent ? Pour détourner son attention, quoi de mieux que de l’inviter à aller voir ailleurs ce qui s’y passe. Tiens, par exemple, au États-Unis où la prochaine élection présidentielle va manquer, on s’en inquiétait, de couverture médiatique.
Alors, tel un DSK succombant au charme discret de la démocratie américaine, le maire de Louviers, rassemblant généreusement tous les moyens humains et financiers de son grand Paradis radical de la gauche pragmatique, nous offrira le 4 novembre 2008, au London Pub d’Évreux, un grand show : sa nuit américaine sur écran géant. Ouah… ! Grandiose ! Pour les confettis, c’est OK. Il a même été interviewé par TV1 (2), c’est dire ! Une seule question reste à ce jour sans réponse, que nous vous invitons à lui poser : y aura t-il des majorettes ?

Nul ne doute que la Normandie tout entière dans l’attente de sa réunification et les Lovériens, retenant leur souffle, suspendus aux communiqués du PRG, n’attendront que les commentaires avisés des résultats par le maire de Louviers pour savoir ce qu’ils doivent en penser et découvrir de quoi sera fait leur avenir... avec ou sans tondeuse à œufs téléguidée ! À propos, qu’on se le dise, demain, on rase gratis…Le président l’a dit.
Reynald Harlaut

(1) voir notre billet « plus haute sera la note » du 2 octobre 2008
(2) Télé Vernon 1ère

Vidéosurveillance : l'incapacité du pouvoir à apporter de vraies réponses aux problèmes posés

(de gauche à droite )Sophie Ozanne, Claudine Batard, Gilles Bethon, Dominique Guibert, Christian Renoncourt. (photo JCH)
De nombreux maires se sont lancés dans la vidéosurveillance. A quoi est dû cet engouement ?
A cette question d'un journaliste du « Monde » Thierry Rousselin, ancien directeur de programme à la DGA (Direction générale de l'armement) et auteur du livre « sous surveillance » coécrit avec Françoise de Blomac, spécialiste des nouvelles technologies de l'information, répond : « C'est irrationnel. Pourtant, il n'existe pas de travail de recherche qui confirme l'efficacité des caméras. Très souvent, derrière les systèmes technologiques de surveillance, il y a l'incapacité du pouvoir à apporter de vraies réponses aux problèmes posés. On installe des caméras parce que c'est très visible et que cela coûte moins cher que d'embaucher des gens et de conduire un véritable travail de terrain. »
Le décor est planté. Dominique Guibert, secrétaire général adjoint de la LDH (Ligue des Droits de l'Homme) présent à Louviers, mardi soir, confirme l'inutilité et l'inefficacité des systèmes de vidéosurveillance qui posent bien plus de problèmes qu'ils n'en résolvent. La vraie question directement posée au maire de Louviers, venu débattre contradictoirement, est celle-ci : « Ne pensez-vous pas conforter, consciemment ou non, la politique sécuritaire actuellement menée par le pouvoir d'Etat et le contrôle social de populations stigmatisées qui sont, en fait, les deux faces d'un même danger ? »
La hauteur de la question aurait dû conduire Franck Martin à plus d'égards pour l'invité du collectif anti-vidéosurveillance. Il aurait pu se dispenser de qualifier les membres de la LDH de « bonnes âmes » ou de «Tartuffes » et d'interrompre sans cesse les intervenants. D'ailleurs, au fil du débat, le maire a reconnu que l'implantation de caméras dans les quartiers symbolisait « l'échec » de sa politique. Face à cet échec, comment réagir ? Michel Doucet, s'appuyant sur des statistiques nationales non contestées assure : « La ville de Louviers se situe dans la moyenne nationale de la délinquance. Cela ne justifie aucunement l'implantation de caméras. Au cours des porte à porte et de notre travail d'explication (1) les Lovériens comprennent bien que ces dépenses sont inutiles et le système encore plus. face à cette réalité, tu dois admettre t'être trompé. »
Auparavant, Gérard Prévost, Christian Renoncourt, Sophie Ozanne, Claudine Batard et moi-même avions abordé différents aspects du problème de la vidéosurveillance : la ville de Louviers ne répond pas aux obligations légales en matière d'information des habitants. Et la liberté individuelle ? Et le droit à l'image ? Et le contrôle des contrôleurs d'images ? Dominique Guibert affirme que « des politiques publiques spécifiques appréhendent toujours plus de populations problématiques avec un point commun : elles concernent des populations qui sont sans exception pensées aujourd'hui comme à la fois vulnérables et menaçantes. »
Franck Martin s'est appuyé sur une statistique policière pour conforter ses choix. Thierry Rousselin remarque : « l'effet est très faible en matière de prévention, de dissuasion (2) surtout sur les atteintes aux personnes souvent dues à des gens au comportement impulsif qui se fichent bien de savoir s'ils sont filmés. »
Pour Dominique Guibert, les interrogations couvrent un champ plus vaste : la société tout entière « admet » de plus en plus d'être contrôlée, filmée, enregistrée, pistée. Téléphone portable, carte navigo, repérage à distance, écoute à distance. Moi-même, j'ai déploré ce ramollissement de la vigilance et ce « tranquillisant » démagogique qu'est la vidéosurveillance. Jacky Bidault, adjoint au maire, le reconnaît : « les gens attendaient une réponse. Nous leur apportons une réponse. »
Finalement, le maire n'équipera pas prochainement le quartier de Maison-Rouge. Le Centre-ville devrait être classé en numéro 2 après les Acacias…mais la situation financière de la ville va ramener le maire à la raison. Façon détournée pour l'ancien correspondant sportif de « La Dépêche » d'admettre qu'il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Une première victoire aussi pour notre collectif dont les objectifs n'ont rien à voir avec un « complot » mais visent à défendre des droits et des principes qu'une municipalité dite de gauche doit faire siens.

(1) Le maire m'a accusé publiquement d'affirmer que le coût de la vidéosurveillance ferait doubler les impôts ! Accusation totalement fantaisiste sortie d'une imagination déchainée.
(2) Nicole Morel a demandé au maire si les délinquants qui avaient cassé l'abribus des Acacias (situé près d'une caméra) à deux reprises avaient été identifiés ? Le maire n'est pas informé.

29 octobre 2008

La poupée Vaudou de Nicolas Sarkozy autorisée à la vente

Nicolas Sarkozy, en peu de mois, a intenté de nombreuses actions en justice. Pour atteinte à la vie privée, pour utilisation de son image ou elle de son épouse Carla, sans autorisation. Il a demandé, récemment, que soit interdite la vente sur Internet d'une poupée vaudou (livrée avec douze aiguilles) à l'effigie du Président de la République. Sur la poupée on peut lire : « casse toi pauv'con » « Racaille » « Karcher » « travailler plus pour gagner plus » j'en passe et des meilleurs. Atteint au plus profond de lui-même par les éventuels piqueurs, M. Sarkozy espérait que le Tribunal de Grande Instance de Paris le comblerait. Nenni. Le tribunal a jugé que le droit à l'humour permettait de mettre en vente cette poupée et qu'il ne s'agissait nullement d'une attaque personnelle blessante.
Ségolène Royal dont la poupée était ornée de « bravitude » « Ordre juste » etc. a, elle aussi, eu droit à la poupée Vaudou et aux aiguilles jointes au colis. Elle n'a pas lancé de procédure judiciaire et a même réagi aujourd'hui sur des ondes radio : « Nicolas Sarkozy va bientôt demander l'interdiction des Guignols, du Canard enchaîné et de Marianne ! »

L'image trompeuse de Bruno Le Maire

Je pense que mes camarades socialistes d'Evreux n'ont pas suffisamment accordé d'importance à la nomination de Bruno Le Maire, comme responsable départemental de l'UMP. Le député qui a succédé à Jean-Louis Debré, devenu président du Conseil constitutionnel, a plus d'une corde à son arc. Il est brillant, déjà très expérimenté, certainement animé du goût du pouvoir (au plus haut niveau) ce qui en fait un adversaire dangereux.

Qui est Bruno Le Maire ? Il entre à l'Ecole Normale Supérieure en 1989, est reçu major de l'agrégation de lettres en 1992, diplômé de l'IEP et ancien élève de l'ENA. Cela pose déjà son homme. Voilà un député qui possède un beau back ground comme aimait à le dire Philippe Pontet qui le précéda dans ce département comme ex-futur chef de file de la droite. Ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin, il est forcément au courant des détails des turpitudes judiciaires qui assaillent l'ancien Premier ministre, ex-ministre de l'Intérieur, et n'a pu qu'être marqué par les vicissitudes qui bouleversent les plus beaux plans de carrière.

Que vient-il faire dans l'Eure ? Evreux est situé à 100 km de Paris. La capitale de l'Eure est facile d'accès. Bruno Le Maire peut donc facilement jouer son rôle de conseiller politique de l'UMP rue La Boétie à Paris et remplir ses mandats locaux (député de l'Eure et conseiller municipal d'opposition à Evreux). Devenu responsable de l'UMP départemental, on peut compter sur lui pour agir avec anticipation afin de maintenir les positions de la droite et, si possible, les accroître.

C'est ainsi qu'on l'a vu à la télévision, dans « sept à huit » une émission de TF1, au cours de laquelle, pendant quelques minutes, il s'est lamenté sur le sort d'une entreprise rolivaloise (Automatech) par ailleurs performante mais considérablement affectée par la crise financière et des problèmes de trésorerie. Au passage, il a égratigné Val-de-Reuil mais venant d'un Parisien, cette critique permanente chez les gaullistes canal historique, n'avait que peu de portée.

A Val-de-Reuil, Bruno Le Maire est sorti de « son » territoire d'élection pour entrer dans l'arène politique voire politicienne. Val-de-Reuil appartient à la 4e circonscrioption de l'Eure, celle de François Loncle, la seule qui manque au tableau de chasse de la droite. Les rivalités qui opposent les postulants de gauche (ou dits de gauche) à la succession (éventuelle) de François Loncle, aiguisent les appétits de la droite. Ses responsables auraient tort de ne pas se préparer au combat. Il est vrai que les plans sur la comète dressés trois ans et demi avant l'échéance sont, par nature hypothétiques. Ce truisme devrait toutefois mettre la puce à l'oreille des responsables de la Gauche et les inciter à se montrer courtois mais…intraitables avec le député d'Evreux comme sut l'être Nicolas Sarkozy, par exemple, avec Jacques Chirac !

Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, n'a pas apprécié la ballade dans sa ville du natif de Neuilly-sur-Seine. Il écrit : « par intérêt personnel, il n’a pas aidé une commune qui l’aurait plutôt attendu aux côtés des salariés de Tyco dont l’entreprise est délocalisée en Roumanie par des dirigeants sans âme, que sous les projecteurs de TF1. Heureusement, pour Automatech, sans l’aide fatale de Bruno Le Maire, il a été décidé qu’une commission composée d’OSEO, de la Caisse des Dépôts et des trois principales banques du territoire examinera dans les prochains jours les moyens d’épauler l’entreprise et de sauver son activité. A la mairie de Val-de-Reuil, on espère que cela fonctionnera sans parasitisme, ni politique spectacle. »

La libre extension des grandes surfaces porte préjudice au commerce de proximité

La réforme des règles d'implantation et d'agrandissement des grandes surfaces a des conséquences graves sur l'économie ainsi que sur les modes de vie et de consommation. La mise en œuvre ubuesque de ces dispositions par le gouvernement confirme les craintes qu'avaient avancées l'opposition socialiste lors de l'examen la loi LME.
En pleine crise financière et économique, le gouvernement choisit de conforter les privilèges de la grande distribution et des grands groupes qui la tiennent. Tout commerce qui veut s'étendre de 1000 m2 quelle que soit sa surface initiale n'a plus besoin d'autorisation. En d'autres termes, on insitutionnalise l'extension commerciale et le règne des monopoles. Une telle décision laisse d'ailleurs planer un doute sur la perméabilité entre services ministériels et des opérateurs de la grande distribution.
Alors que toutes les études démontrent la destruction d'emplois liée au développement des grandes surfaces en lieu et place des commerces de proximité, les députés socialistes ont souligné qu'il ne s'agissait là que d'une première étape d'une économie dérégulée. Après l'extension des grandes surfaces, l'ouverture le dimanche est d'ores et déjà programmée par le gouvernement. Le tissu commercial de proximité est sacrifié en contradiction avec la nécessaire cohésion sociale. Il s'agit d'un choix de société que je désapprouve.

28 octobre 2008

Adhérez au Mouvement du 2 juin

Je publie dans ma blogoliste l'adresse du site du Mouvement du 2 juin. Ce Mouvement a été fondé par des animateurs, artistes, auteurs, chanteurs, comédiens, compositeurs, critiques, danseurs, distributeurs, écrivains, étudiants de l'audiovisuel, journalistes, metteurs en scène, musiciens, producteurs, réalisateurs, responsables de programmes, scénaristes, techniciens et téléspectateurs tous regroupés pour que vive la télévision publique.
« La télévision est la première des pratiques culturelles. Son indépendance, son pluralisme, son financement doivent être garantis. Le Mouvement du 2 juin pour que vive la télévision publique mobilise tous les acteurs de la création audiovisuelle et tous les professionnels qui défendent une télévision publique indépendante, ambitieuse, audacieuse, disposant d'un financement pérenne à la hauteur de ses missions. Les quarante organisations professionnelles et citoyennes constituant le Mouvement du 2 juin se mobilisent pour soutenir la création, l'innovation et l'information, garantir l'indépendance et le pluralisme des médias, conforter le financement du service public de télévision.
En tout état de cause, le Mouvement du 2 juin demande des ressources financières qui compensent totalement la suppression de la publicité, assurent le financement des programmes supplémentaires engendrés par la suppression des trois heures quotidiennes d'espaces publicitaires, comblent le sous-financement chronique de France Télévisions.
En moyenne, au cours de sa vie, un Français passera 12 ans devant les écrans et plus particulièrement la télévision. Mobilisons nous pour la diversité, l'imagination et la qualité des programmes offerts. »
Contact@appeldu2juin.com www.appeldu2juin.com

Soirée Conférence-débat sur la videosurveillance mercredi 29 octobre à 20 h 15

Dominique Guibert, Secrétaire Général Adjoint de la LDH, Membre du groupe de travail sur la vidéosurveillance animera une conférence débat le mercredi 29 octobre à 20 h 15, au Moulin de Louviers, Rue des Anciens Combattants d’Afrique du Nord. Entrée libre

Le mercredi 29 octobre au Moulin (rue des anciens combattants en Algérie) à 20 h 15, Dominique Guibert, Secrétaire Général adjoint de la Ligue des Droits de l'Homme au niveau national sera présent à Louviers pour animer une conférence débat sur « le contrôle social et la politique sécuritaire » et abordera, bien évidemment le thème de la vidéo-surveillance.

Le collectif constitué à Louviers contre l'installation des caméras dans les quartiers recueille un succès certain avec la pétition actuellement en cours de signature aux Acacias, dans le quartier de Maison-Rouge et sur le marché du samedi. Plus de 700 signatures ont été comptabilisées. Le collectif poursuivra son action jusqu’à ce que chaque appartement ait reçu la visite d’un membre du collectif. Ces pétitions seront ensuite utiles pour démontrer l’inanité d’un choix municipal coûteux et inefficace.

Au cours de notre conférence de presse, tenue lundi dernier, nous avons également évoqué les dangers des différents fichiers dont EDVIGE (même s’il porte un nouveau nom) les carnets de M. Bertrand, ancien directeur général des RG (renseignements généraux) pleins de rumeurs et d’attaques sur la vie privée, les enquêtes conduites par des officines privées sur la vie de leaders politiques…exigent de chaque citoyen une vigilance de tous les instants.

Le collectif anti vidéo-surveillance invite tous les Lovériens et toutes les personnes (signataires de la pétition contre EDVIGE par exemple) à être présents à cette soirée exceptionnelle qui donnera l'occasion à l'orateur de rappeler la position de La Ligue des Droits de l'Homme contre les systèmes d'enregistrement des citoyens et à l'auditoire de poser des questions.

Le collectif anti-vidéosurveillance comprend : le PS, le PC, la LCR, La Ligue des Droits de l’Homme, l’association Avenir Citoyen, les quatre conseillers municipaux de gauche d’opposition

27 octobre 2008

La communauté urbaine de Rouen se ferait sans la CASE ?

Interrogé par un lecteur de Paris-Normandie, récemment, sur les raisons qui poussent Laurent Fabius à souhaiter la création d'une Communauté urbaine autour de Rouen, l'ancien Premier ministre a répondu : « La Communauté urbaine est un ensemble de communes rurales et urbaines qui se réunissent pour mener à bien des projets concrets au service des habitants. A partir de la Communauté de l’Agglomération Rouennaise qui compte 45 communes, notre projet consiste rassembler d’un côté l’Agglomération d’Elbeuf, de l’autre, les communes de Caux-Austreberthe, Seine-Austreberthe, ainsi que Le Trait et Yainville pour former un ensemble cohérent de plus de 500 000 habitants, un territoire qui sera l’un des tout premiers en France. Nous disposerons ainsi de moyens supplémentaires pour agir, nous réaliserons des économies d’échelle, nous exercerons un rayonnement économique et culturel plus fort. Mais il faut d’abord nous concerter les uns avec les autres, convaincre les élus que c’est l’intérêt de leur territoire et montrer aux citoyens que l’on conservera la proximité des services mis à leur disposition pour les transports, l’eau, les permis de construire, les déchets, etc... Par exemple, en matière d’eau, nous aurons une nouvelle capacité d’action grâce à cette communauté urbaine, cela devrait se traduire par une nette diminution des factures. De même, si on veut organiser davantage de liaisons par le bus, le train, le tram, sur ce territoire, c’est la voie à suivre car ce sont des projets réalisables seulement à l’échelle d’une communauté. »
En ne citant pas l'agglomération Seine-Eure, on constate que Laurent Fabius a tenu compte de l'opposition de principe du président de la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) et du président du conseil général, Jean Louis Destans qui voit d'un mauvais œil l'agglomération rouennaise déborder sur son département. Jean Louis Destans souhaite que les socialistes de l'Eure fassent preuve de solidarité sur ces questions fondamentales pour l'aménagement du territoire. Dans la mesure où je ne suis pas élu, je ne dispose d'aucun moyen (ni tribune, ni vote) pour peser sur les choix du département. Que les membres élus de la majorité de gauche fassent preuve d'esprit collectif, on le comprend. Les militants doivent demeurer libres de leurs appréciations. Dès lors qu'il s'agit de prospective et d'intérêt général, le débat n'est pas illégitime. Je reste donc persuadé que les élus de l'agglomération Seine-Eure qui rejettent la communauté urbaine de Rouen ont tort. Je retiens cette phrase de Laurent Fabius : avec la communauté urbaine « Nous disposerons de moyens supplémentaires pour agir, nous réaliserons des économies d’échelle, nous exercerons un rayonnement économique et culturel plus fort. » Etudions au moins le dossier !
Laurent Fabius à Pont-Audemer lors de la visite de Martine Aubry. (photo JCH)

« Information, participation, contrôle »

Ce slogan ne date pas d'hier. Il date d'avant-hier quand le Comité d'action de gauche tenait le devant de la scène politique à Louviers. L'ambition était grande, il s'agissait ni plus ni moins, d'associer la population à tous les projets lovériens et toutes les réalisations municipales en créant des commissions ouvertes et en invitant les habitants à y participer pour y agir.
Le succès fut mitigé. Mais l'élan était réel. Les élus de l'époque ne craignaient pas les Lovériens et il ne serait venu à l'idée de personne de surveiller la population en installant des caméras dans les quartiers. La réalité des problèmes d'intégration des populations d'origine étrangère n'était pas moins grande qu'aujourd'hui. La crise sociale, pour moins criante qu'elle fût, était également très présente à Louviers. Fallait-il pour autant baisser les bras ?
Dans un article récent paru dans « Allez Louviers » Isabelle Amouret vante les commissions tenues annuellement dans les quartiers et assure que le système fonctionne bien. Son article tombe à point nommé puisqu'on apprend que pas un des habitants d'un quartier de Louviers, invités à exprimer leurs avis et opinions devant la municipalité, n'était présent l'autre soir. Seuls quelques élus et membres du personnel municipal s'étaient déplacés. Echec.

Pourquoi ? Les grands-messes du maire ont fait long feu. Les gens en ont assez des discours fleuves avec des adjoints pour potiches. Ils en ont assez de ces shows destinés à faire du maire une vedette alors que les Lovériens n'ont pas de réponses à leurs questions. Je sais bien que la participation des habitants ne se décrète pas. Il appartient aux élus d'informer, d'abord, sur les sujets importants qui concernent la vie de la ville, des quartiers, de l'agglomération. Comment attendre une participation des habitants s'ils ne savent pas au préalable de quel sujet on va parler ?
Il est symbolique que le contrat d'agglomération de 73 millions d'euros ait été signé en catimini en présence de quelques élus habitués à fonctionner entre eux. C'est une façon de voir, d'agir, d'être « entre nous ». Ce n'est pas la mienne. Isabelle Amouret écrit : « dire la vérité aux gens, telle est la formule du maire. » Si c'est vrai, on attend que le maire nous dise toute la vérité sur la situation financière de la ville et nous assure, par exemple, que ses promesses de campagne électorale seront tenues. Qu'il s'agisse de l'école de musique ou des travaux de voirie. « La municipalité n'a pas peur du débat.» On verra.

26 octobre 2008

DSK blanchi par le FMI

DSK a présenté ses excuses à son épouse Anne Sinclair qui « continue de l'aimer comme au premier jour ».
Le directeur général du FMI (Fonds montaires international) Dominique Strauss-Kahn, suspecté d'avoir faite preuve de népotisme a finalement été lavé de tout soupçon par les enquêteurs mandatés par le conseil d'administration de l'institution financière internationale. Cette annonce a été faite au cours de la nuit de samedi à dimanche. Il fait l'objet d'un sérieux avertissement sans conséquence sur le travail pour lequel il a été nommé : réformer profondément le FMI. DSK a aussitôt réagi pour renouveler ses excuses aux membres du FMI, aux salariés, à son épouse…ce que les Américains, parait-il, apprécient beaucoup. Bill Clinton, en un autre temps, avait dû s'excuser lui aussi mais pour avoir menti dans l'affaire Monica Levisky.
Personnellement j'aurais préféré entendre les traders et autres banquiers cupides nous présenter des excuses pour les 25 000 milliards de dollars partis en fumée au cours des derniers mois. Cet argent va manquer pour aider les pays menacés de famine, lutter contre le réchauffement climatique, créer des emplois ou subvenir aux besoins des PME et PMI à la trésorerie fragile. Jamais on ne les entend. Surtout quand les grands financiers prennent la poudre d'escampette les poches remplies des millions octroyés sous la forme d'indemnités, de stock options, de primes injustifiées compte tenu des résultats.
Il parait qu'il faut moraliser le capitalisme ? C'est la nouvelle mode. Nicolas Sarkozy serait ainsi devenu le chef de la moralisation de l'argent facile…oublié le paquet fiscal, oublié le bouclier fiscal, deux mesures qui n'ont avantagé que les super riches. On juge un homme sur ce qu'il fait, pas sur ce qu'il dit. Qui peut croire que l'ami des Bouygues, Bolloré, Dassault, du MEDEF, va sincèrement réformer un système profondément injuste par nature ? L'ego demesuré de notre président ne suffira pas à masquer son impuissance face aux Etats-Unis et à tous ceux qui veulent que rien ne change.