27 septembre 2008

Bientôt 500 signatures contre la vidéosurveillance


La pétition que le collectif anti-vidéosurveillance fait signer à Louviers recueille un succès éclatant. Malgré les rodomontades du maire et ses affirmations gratuites, de nombreux habitants sont hostiles à un système qui viole leur intimité, stigmatise l'espace dans lequel ils évoluent, coûte très cher à la collectivité.
Au cours de la conférence de presse (notre photo) que nous avons tenue ce samedi sur le stand de la Ligue des droits de l'Homme installé sur le périmètre de la foire Saint-Michel, Christian Renoncourt (Avenir Citoyen) Sophie Ozanne (LCR) Michel Doucet (PS) Gilles Bethon (LDH) Claude Morel (LDH) Alain Lefeez (PCF) et moi-même et quelques camarades militants, avons rappelé pourquoi ce collectif s'est créé et quel objectif il s'assigne.

Il s'agit de démontrer au maire que l'installation des caméras dans les quartiers d'habitation ne répond pas à une demande majoritaire des habitants mais à un besoin démagogique de réassurance auprès de la population. Quand nous aurons collecté les signatures des quartiers des Acacias, Maison rouge et d'autres habitants de la ville, nous démontrerons que les Lovériens sont sensibles aux fonctions de cet outil d'espionnage et que des valeurs essentielles sont bafouées. Nous avons atteint un premier objectif en recueillant près de 500 signatures. Poursuivons patiemment notre tâche d'explication.

Le journaliste de La Dépêche nous a demandé pourquoi nous étions contre la vidéosurveillance à Louviers et pas à Val-de-Reuil. Que les choses soient claires, nous sommes contre la vidéosurveillance. Point barre. A Val-de-Reuil, le maire (PS) estime que des endroits non habités (Place des quatre saisons, gare SNCF, commissariat de police municipal…) méritent d'être surveillés par des caméras. Il a fait voter son conseil municipal vendredi soir et il s'est trouvé deux conseillers pour s'abstenir et un pour voter contre. Même à Val-de-Reuil, la vidéosurveillance fait question. Notre collectif est lovérien, il se bat à Louviers contre les décisions du maire de Louviers. De plus, les crédits engagés sont municipaux. Je sais très bien que certains élus socialistes d'autres villes importantes ont opté pour la vidéosurveillance : ils feront comme les Britanniques après 20 ans de pratique et 4 millions de caméras. Ils en reviendront. Au PS, ce ne sont pas les divergences qui manquent et ce n'est pas un drame. L'important est qu'à Louviers, la gauche authentique se soit mise en mouvement.

Quid des commissions municipales ? Le conseil se réunit lundi 29 septembre à 18 h 30

Le conseil municipal se réunira lundi 29 septembre à 18 h 30. A l'ordre du jour, deux sujets importants, l'adoption du règlement intérieur de l'assemblée communale et la présentation de la convention ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) du quartier Maison rouge.
Olivier Aubert, le leader de l'opposition de droite, va pouvoir vider son sac car, apparemment, le maire n'a pas prévu la mise en place de commissions municipales spécifiques. Pas de commission des finances, par exemple, ou de commission animation…
Les commissions municipales « classiques » n'intéressent pas le maire de Louviers. Il préfère créer des commissions thématiques, au coup par coup, telle celle qui constate que les travaux de l'église Notre-Dame sont utiles, voire indispensable, mais qu'on n'a pas le premier sou pour protéger le monument des infiltrations d'eau.
Comment refuser la convention ANRU puisqu'il s'agit de permettre le désenclavement d'un quartier où la mixité sociale n'existe pas et où les habitants se sentent marginalisés voire méprisés. Nous le savons puisque la pétition contre la vidéosurveillance, soumise à l'examen des habitants, recueille de nombreuses signatures démontrant que l'urgence est ailleurs et que la stigmatisation n'a jamais fait avancer la lutte contre l'insécurité.

Une fois de plus, il sera nécessaire de veiller à la cohérence des intentions et des actes. Les élus de gauche seront là et bien là, pour assurer le suivi d'un dossier vital pour ce quartier et pour la ville. Il est prévu d'associer les habitants au sein d'un atelier Cadre de vie animé par une société du nom de TECHNE CITE avec deux intervenants. Sur Internet, on trouve cela : Techne cite
Conseils en communication d'entreprises, 93500 Pantin. Tél. 1 0148108360, Fax. 0148108359.
Quant au nombre de collaborateurs on trouve : 0 mais c'était en 2006. Une société spécialisée dans la communication d'entreprises ? On verra bien.

Défendre la Poste et les services publics

François Loncle, notre député, vient d'écrire à tous les maires de la 4e circonscription et à certains maires de grandes villes de l'Eure pour les inviter à adhérer à un comité de lutte contre la privatisation de la Poste. Il insiste sur le rôle unique que jouent certains services publics dans les communes et sur le fait que cette privatisation de la Poste recèle bien des dangers.
Il serait, en effet, possible que, demain, le courrier ne soit plus distribué le samedi et que le prix du timbre varie selon la distance qui sépare le lieu de départ du lieu de destination des lettres et des colis. Ce qui semble acquis ne l'est, en fait, jamais vraiment même quand il s'agit du prix du timbre.
Ce qui est frappant, c'est la rapidité qu'ont mise certains maires à répondre au député : « en 48 heures, nous a-t-il précisé, j'ai reçu plusieurs adhésions au comité, toutes étiquettes politiques confondues. » Cela prouve l'attachement des élus à leur guichet postal, leur point poste, au rôle irremplaçable de la Banque postale comme outil collectif en ville et à la campagne.
Il reste que la Poste a besoin de capitaux pour se développer, investir dans les nouvelles technologies. L'Etat doit rester l'actionnaire principal, très largement majoritaire, pour que les citoyens soient sûrs de disposer d'une Poste vraiment au service du public.

26 septembre 2008

Franck Martin déb(g)outé par le tribunal administratif de Rouen

Le tribunal administratif de Rouen a suivi l'avis du commissaire du gouvernement : il a débouté Franck Martin de sa demande d'annulation du second tour de scrutin des élections cantonales de mars dernier. L'ex-conseiller général du canton de Louviers sud arguait de manœuvres déloyales de ma part…pour demander l'annulation de l'élection de Guy Auzoux.
Le tribunal administratif n'a pas donné satisfaction au maire de Louviers, président de l'agglomération Seine-Eure lequel exprime son amertume dans les colonnes de Paris-Normandie. On le comprend, la passe n'est pas bonne en ces temps difficiles de cantonales ratées, de sénatoriales perdues, de procès avorté. Que croyez-vous qu'il fît ? Il alluma le feu de la vengeance et promit qu'on allait voir ce qu'on allait voir dès les prochaines élections cantonales dans le canton nord de Louviers auquel il va consacrer tout son temps.
Deux remarques : son élection dans le canton sud ne tenait pas à l'affection qu'il porte aux élus et aux électeurs mais aux circonstances, son acharnement à se présenter à toutes les élections de notre temps démocratique le démonétise forcément. Et je ne vous parle pas des futures élections législatives…
Ajoutons que l'élection municipale de Bernay (maire Hervé Maurey) a été annulée, le maire ayant bénéficié de l'utilisation de la photothèque municipale à des prix défiant toute concurrence. Il demeure donc sénateur, conseiller général, maire et membre du cabinet d'Hervé Morin. Comme le maire de Bernay a été déclaré inéligible pendant un an et qu'il a fait appel, il bénéficie d'un répit de six mois pendant lequel les socialistes de Bernay doivent se tenir prêts et battre, dès maintenant, la campagne. D'ici six mois, Nicolas Sarkozy aura creusé un peu plus les déficits, fait peser de graves menaces sur les collectivités locales et Hervé Maurey (Nouveau centre) ne bénéficiera plus du parapluie de Joël Bourdin.

Nicolas Sarkozy, le diafoirus de l'économie

Lu sur le blog « Vu de La Borne, mon village en Berry »de Jean-Pierre Gilbert.
Jamais en retard d’une bonne idée, Nicolas Sarkozy voulait les « subprimes » pour les Français. Vous vous souvenez ? Une bonne idée en forme de sacrée casserole qu’il va devoir trainer toute sa carrière....

On savait Nicolas Sarkozy émerveillé (voire hypnotisé) par tout ce qui vient des États-Unis. Cette fois on l’a échappé belle : Sarkozy voulait importer les « subprimes » en France ! Il est vrai que ça n’était qu’une promesse de campagne électorale. Mais aujourd’hui, alors que les subprimes sont la cause de l’expropriation de centaines de milliers de personnes aux USA, et que la spéculation sur ces « produits financiers » nous menace d’une catastrophe bancaire planétaire…. on peut mesurer la compétence du Monsieur !
Rappelez vous. Notre « expert » en économie voulait créer en France des « crédits hypothécaires » garantis par la valeur du logement des foyers les plus pauvres. Il déclarait : « Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.» Il pariait même sur le mécanisme qui a causé l'effondrement de la finance américaine : il imaginait que les banques se focaliseraient « moins sur la capacité personnelle de remboursement de l'emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué ».

« Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l’Étal intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades. Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement. Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants.»
Oui, Sarkozy notre visionnaire a bien mérité un diplôme de Diafoirus de l’économie. Bon, allez, c’est dit je le lui décerne !
Sources. Interview à la Revue Banque (avril 2007). Interview dans la revue La Vie Immobilière (octobre 2006). UMP. Contre info. Marianne2.fr
Sources. Interview à la Revue Banque (avril 2007). Interview dans la revue La Vie Immobilière (octobre 2006). UMP. Contre info. Marianne2.fr

25 septembre 2008

Les blogs ne seront pas régulés juridiquement

Autre décision du Parlement européen importante contre le rapport remis par l’euro-députée socialiste estonienne Marianne Mikko. Cette dernière préconisait de remettre de l’ordre dans le statut juridique des blogs : « leur multiplication exige la création de mesures juridiques de protection ». Soit, en pratique, une « labellisation en fonction des responsabilités professionnelles et financières et des intérêts des auteurs et éditeur » des blogs. Le but d’une telle « clarification » était de dissiper les troubles sur de possibles manques d’impartialité par les auteurs de blogs. Le rapport de Marianne Mikko avait évidemment fait réagir sur la toile.

Tellement réagir que le Parlement a rejeté cette régulation. Comme toute régulation juridique, on s'est interrogé sur les organisme de contrôle et sur l'opportunité d'une telle mesure qui aurait porté atteinte à la liberté de parole sur le web. J'ai déjà ici que sur les blogs, on avait le pire et le meilleur. Le pire quand ils servent à salir des personnes, à lyncher tel ou tel, à affirmer des choses fausses en toute connaissance de cause. Heureusement, ces blogs sont rares.
Ils servent plutôt à l'expression individuelle ou collective de personnes qui, sans ce moyen, ne pourraient avoir accès à une parole publique. En refusant toute régulation, le Parlement européen préfère courir des risque mineurs eu égard à la richesse globale des blogs. On sait qu'il s'en crée de nombreux, on sait aussi qu'il en meurt beaucoup. Ce n'est rien d'ouvrir un blog, il faut l'alimenter régulièrement et lui donner la fonction qu'on désire. Ceux qui me lisent savent maintenant où vont mes préférences : la vie politique, économique, sociale, dans toutes ses dimensions, la vie locale, le souci de mettre au jour des faits qui méritent d'être rendus publics. Je poursuivrai ce travail-loisir avec ardeur.

La riposte graduée mise en échec par l'Europe

La décision de la ministre de la Culture (Catherine Albanel) approuvée par le Parlement et consistant à « punir » selon une riposte graduée les internautes qui téléchargent illégalement a été mise en échec par l'Europe. La décision prise aujourd'hui va obliger la France à revoir sa copie. Il lui est interdit de couper l'accès à Internet qui a été jugé excessif. Pour mémoire, rappelons que la loi prévoyait une riposte graduée au téléchargement illégal. En clair, un système d’avertissements, par mails puis par lettre recommandée, afin d’inciter le pirate à cesser toute activité illégale. En cas de récidive, l’internaute se voyait sanctionné par une suspension de sa connexion Internet pour une durée d’un mois puis, à la récidive suivante, à six mois voire un an.

On se plaint de l'Europe pour telle ou telle raison. Mais heureusement que l'Europe peut interdire à la France ce qu'un gouvernement de régression a décidé. Le téléchargement illégal est sans doute un problème pour les auteurs. Il faut trouver un moyen de respecter la liberté sans attenter aux droits légitimes des créateurs et des artistes. C'est évidemment difficile. C'est justement parce que c'est difficile qu'il ne faut pas recourir à la répression systématique. Seuls le dialogue et l'échange peuvent aboutir à une loi durable et acceptable par tous.

Un élagage quelque peu précoce










U
n correspondant de mon blog m'a adressé, ce matin, cette photographie. On y voit un employé municipal des espaces publics en train d'élaguer (pour le moins) des arbres du boulevard de Crosne. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'ils gênent l'installation des stands des exposants de la Foire Saint-Michel. L'opération a été suivie, quelques minutes après, du même traitement pour les arbres de la place Ernest Thorel.

Nous avons volontairement masqué le visage de cet employé municipal qui ne fait qu'obéir aux ordres de ses supérieurs eux-mêmes aux ordres des élus. Mais l'association de défense des arbres s'interroge sur l'opportunité de couper si précocement dans la saison des arbres dont les feuilles ne sont pas encore tombées. La foire Saint-Michel est-il un événement si rituel et si important dans la vie lovérienne et départementale qu'il justifie ce que mon correspondant appelle un saccage ?

Il faudra bien un jour s'interroger sur les lieux consacrés à la Saint-Michel. Pendant une semaine, la circulation est perturbée (ce jeudi, combien ont emprunté les sens interdits !) le stationnement y est anarchique, les habitants du centre ville sont obligés de montrer patte blanche pour y avoir accès, sans omettre le fait que certains commerçants sont contraints de fermer boutique le samedi puisqu'on ne peut pénétrer dans la ville. Suis-je iconoclaste ?

24 septembre 2008

Les socialistes et le problème des alliances…

Quatre grandes motions vont être soumises aux votes des militants du Parti socialiste. Sans mépriser aucunement les deux motions d'Utopia et des écologistes du PS, on voit bien que seuls Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Ségolène Royal et Benoit Hamon, sont les porteurs d'un avenir majoritaire qui se concrétisera au congrès de Reims.

Jean-Pierre Chevènement qui donna un bon coup de main à François Mitterrand lors du congrès d'Epinay n'est plus membre du Parti socialiste mais en fin connaisseur, il a affirmé aujourd'hui, que rien d'essentiel ne séparait les quatre protagonistes qui postulent au titre de premier secrétaire. Est-ce bien exact ? Prenons l'exemple des alliances. Delanoë, Aubry et Hamon excluent tout accord politique ou électoral avec le MODEM de François Bayrou. Ce n'est pas le cas de Ségolène Royal. Il s'agit là d'un désaccord très important.
L'attitude des uns et des autres à l'égard de ce qu'ils appellent « l'ultra-gauche » autrement dit d'Olivier Besancenot et le NPA, le nouveau parti anticapitaliste ? Le futur NPA a déjà annoncé la couleur. Il rejette la plupart des propositions économiques des socialistes et ne participera pas à un gouvernement de la gauche plurielle revue et corrigée.

Doit-on pour autant, le marginaliser, refuser des actions communes ? La section locale du PS est engagée dans un large collectif contre la vidéosurveillance à Louviers avec la Ligue des droits de l'Homme, la section locale du Parti communiste, l'association Avenir Citoyen, la Ligue communiste révolutionnaire (le futur NPA) et les quatre élus de gauche du conseil municipal : Christian Renoncourt, Claude Dutheuil, Christine Théault et Gérard Prévost. Il y aura sans doute d'autres actions communes : contre les délocalisations d'entreprises comme celle de Tyco Electronics (avec 260 licenciements plus 40 suppressions de postes d'intérimaires) contre la privatisation des services publics, contre certains projets de la majorité municipale lovérienne. Nous ne nous interdisons rien au nom de l'efficacité et du camp auquel nous appartenons.

S'agissant du congrès de Reims, nous sommes de plus en plus optimiste. Il est évident que la motion Hamon (qui est déjà le fruit d'un regroupement de contributions) a vocation à rejoindre la motion Aubry. Il est évident aussi que le tandem Delanoë-Royal, s'il se formait, serait obnubilé par l'élection présidentielle. Des deux il ne devrait en rester qu'un ou qu'une. Le TSF jouera-t-il ? Le « tout sauf Fabius » a encore des adeptes au PS. Martine Aubry a su convaincre Pierre Mauroy, par exemple, que la reconstruction du PS nécessitait de jeter les rancunes à la rivière. Ce qu'elle fait est méthodique, serein, et surtout, elle se situe clairement à gauche. Qui sait ? Peut-être parviendra-t-elle à convaincre Bertrand Delanoë qu'elle est la femme de la situation ?

23 septembre 2008

Consommateurs, soyons vigilants

Le magazine d'octobre de « 60 millions de consommateurs » dévoile les pratiques des grandes étiquettes de la grande distribution. Pour ne pas avoir à changer les prix des produits (face à la montée de ceux des matières premières) les malins ont modifié leur grammage. Au lieu de 330 grammes de Prince (LU) on n'en a plus que 300 grammes. Les pots de fromage blanc, les yaourths, le sucre en poudre…ont également changé d'emballage et de grammage. A la baisse évidemment. Ni vu ni connu, voilà une inflation déguisée que n'avaient pas prévu les services de la concurrence et des fraudes.

Interrogé, le ministre Luc Chatel, affirme que cette pratique est vieille comme la grande distribution et que, pour cette raison, un gouvernement précédent a imposé sur les étiquettes le prix au litre et au kilo. Belle affaire pour les consommateurs que nous sommes. En fait, nous nous faisons avoir tous les jours et partout. Heureusement qu'il existe des associations de consommateurs vigilantes et attentives pour nous mettre en garde et nous fournir le bon argumentaire. Alors, consommateurs, mes frères et mes sœurs, lisez bien les étiquettes et, surtout, comparez les prix d'hier et ceux d'aujourd'hui pour un même produit.

Les policiers municipaux pourront utiliser le taser

Le taser (il en existe 4600 en France) équipait, jusqu'au 23 septembre, des agents de la police nationale. Cette arme — car c'est une arme — est destinée à immobiliser les personnes récalcitrantes, quelles que soient les raisons de leur révolte. Le taser envoie des dardillons de fils de cuivre qui pénètrent dans la peau (jusqu'à 10 mètres de la personne à immobiliser) et une décharge électrique de 50 000 volts (deux ampères) l'éstourbit pendant un certain temps.

De nombreuses voix se sont élevées contre l'usage de cette arme qui, selon certains témoignages aurait été à l'origine de malaises, d'évanouissements, voire de crises cardiaques surtout aux Etats-Unis. Un médecin de SAMU affirme que « bien utilisée cette arme n'est pas dangereuse. » Ce qui me gêne c'est le « bien utilisée ». Car mal utilisée, elle est évidemment dangereuse. Qui garantira la bonne utilisation d'une arme dont l'usage se fera, forcément, dans un cadre d'agressivité réciproque, de stress violent, de conflit physique.

Le tout sécuritaire a des limites. Peut-être sommes-nous en train de les atteindre en banalisant des armes de dernière génération et en les plaçant dans des mains pas toujours expertes. On dira que l'accréditation des porteurs de cette arme se fera en préfecture, que les élus seront vigilants sur le choix des personnes autorisées, qu'on utilisera le taser en dernière extrémité…

Tout de même, on doit s'interroger sur le fait qu'une police municipale, à l'origine créée pour faire respecter les arrêtés municipaux, soit devenue une police supplétive, armée, dotée de moyens importants sur le plan judiciaire, agréée pour contrôler les images des caméras de surveillance et dorénavant, habilitée à « tranquilliser » les suspects avec le taser.

J'ignore si le maire de Louviers est favorable à l'usage de cette arme. J'ignore si les policiers municipaux de Louviers interpellent qui que ce soit. Je souhaite qu'on en reste aux techniques habituelles : dialogue, discussion, prévention. Et, pourquoi pas, répression en cas de flagrant délit ou d'infraction notoire. Mais sans taser.

22 septembre 2008

Les sénateurs : « les superprivilégiés de la République »

Robert Colonna d'Istria et Yvan Stefanovitch (1) viennent d'écrire un livre passionnant qui en dit long sur les pratiques du Sénat de la République. Patrick Roger, journaliste au Monde a consacré un article non moins édifiant à ce livre et je ne résiste pas au plaisir de communiquer ses remarques à mes lecteurs.

«…Le Sénat sait être reconnaissant à ses meilleurs serviteurs. Au terme de son bail de vingt-quatre ans à l'hôtel du Petit Luxembourg, Alain Poher ne se retrouva pas à la rue. Son successeur eut l'élégance de lui allouer un appartement acquis sur les deniers de l'institution, rue Garancière, de l'autre côté de la rue de Vaugirard. René Monory, lui, n'utilisa guère les bureaux qui avaient été mis à sa disposition dans le quartier de Montparnasse.

Pour Christian Poncelet, l'institution ne recule devant aucun sacrifice. Non pas que, après quarante-six années de mandat politique, le sénateur des Vosges fût dans le besoin : à ses indemnités cumulées de sénateur et de conseiller général s'ajoutent les primes supplémentaires pour ses fonctions de président du Sénat (une dizaine de milliers d'euros mensuels, tous frais pris en charge) et de président du conseil général des Vosges (2 718 euros) et ses pensions de retraite.

Il n'empêche : le Sénat a accepté de mettre à sa disposition, à vie, et ce depuis 2004, un appartement situé dans un immeuble de la rue Bonaparte, à un jet de pierre du Palais du Luxembourg. Seul inconvénient, le logement initialement prévu était situé au sixième étage : trop haut. Qu'à cela ne tienne, un échange fut fait avec l'appartement de fonction occupé au rez-de-chaussée par un collaborateur. Ce dernier, heureux retour des choses, deviendra peu après secrétaire général du Sénat.

Un pied-à-terre de 200 mètres carrés, une voiture avec chauffeur, un bureau et une secrétaire, plus une prime supplémentaire que la questure a décidé d'ajouter à sa retraite de sénateur, Christian Poncelet peut se décider enfin à quitter le Petit Luxembourg. A ce prix-là, son retrait n'en sera que plus paisible…»

Et pourtant ! Alors que Jean-Pierre Raffarin, Gérard Larcher et Philippe Marini sont candidats à la présidence du Sénat, Christian Poncelet n'a pas fait savoir officiellement s'il allait prendre sa retraite de président. Candidat, Poncelet serait un redoutable adversaire. Il a des dossiers sur tous les sénateurs UMP, il les connaît tous comme sa poche et ses rivaux auront forcément des points faibles et vulnérables. L'élection du président va être suivie avec attention à droite comme à gauche.

Au fait, grâce à la progression de la gauche, l'UMP et le Nouveau centre ne devraient plus disposer des 3/5 des parlementaires en cas de réunion du Congrès à Versailles. Sarkozy a eu le nez fin en faisant voter sa réforme des institutions avant le vote de dimanche dernier.


(1) LE SÉNAT, ENQUÊTE SUR LES SUPERPRIVILÉGIÉS DE LA RÉPUBLIQUE de Robert Colonna d'Istria et Yvan Stefanovitch. Ed. du Rocher, 296 pages, 18,50 €.

21 septembre 2008

Les leçons des sénatoriales dans l'Eure

Avec un résultat décevant aux élections sénatoriales dans l'Eure, le Parti socialiste doit s'interroger sur la stratégie qu'il a proposée et la campagne qu'il a menée. En ne présentant pas de liste socialiste avec trois candidats et trois suppléants, le PS s'est engagé dans une voie incompréhensible. Il eût fallu un ticket simple tel celui qui avait été désigné par un vote des militants à l'automne dernier. Je veux bien entendre qu'on ne connaissait pas, alors, le sort des élus candidats aux municipales et aux cantonales mais rien n'empêchait de demeurer sur une ligne claire alors que l'offre de deux tickets individuels et d'un 3e candidat non PS a entrainé une cacophonie avec les PC-PRG-Verts dont la brutalité n'a eu d'égale que l'impuissance.

Le bilan pour la gauche est du genre calamiteux. Jean Louis Destans avait l'étoffe d'un élu de la nation quand Hervé Maurey a, lui, la chance d'être dans les petits papiers d'Hervé Morin qui évoque « le désaveu des maires vis-à-vis de la politique du département. » Hervé Morin a perdu une occasion de se taire. Il a tort de mélanger les torchons et les serviettes. Ce qui a été condamné, ce n'est pas la politique du département. Le résultat est du au mode de scrutin qui avantage les communes rurales au détriment des villes. L'Eure demeure un département conservateur. Il est sociologiquement de droite et le vote sénatorial est là pour le rappeler. Quant au candidat du PRG, il a recueilli les voix de ceux qui ne voulaient pas être venus pour rien ou qui aiment bien trahir leur camp (de larges sourires en disaient long). Les Verts, eux, ont recueilli 35 voix de moyenne soit près de 2,9 % des suffrages. Quant au candidat du FN, il a rassemblé 12 voix.

Honnêtement, il fallait appartenir au camp des optimistes déraisonnables pour croire que dans l'Eure, en 2008, au scrutin majoritaire des élus, un candidat de gauche, fût-il le président du conseil général, pouvait devenir sénateur. Ce qui choque, c'est l'écart important qui sépare Jean Louis Destans d'Hervé Maurey. Même si la Gauche progresse (en comparaison du dernier scrutin sénatorial) il y a encore du chemin à faire pour espérer gagner un siège. C'est la leçon du 21 septembre : ne pas troquer ses idées, son idéal, ses objectifs pour un plat de lentilles bien hypothétique. La politique doit se faire dans la continuité des choix assumés collectivement et définis sur les bases historiques et sociologiques du Parti socialiste rénové. Le congrès de Reims, tel que je le sens, devrait d'ailleurs ouvrir la voie à une majorité nettement à gauche. On en a besoin à l'heure des ruptures sarkozystes et de la crise mondiale.

Dans l'Eure, l'axe Morin-Le Maire se met en place. La gauche, toute la gauche, doit prendre cette menace très au sérieux. Bruno Le Maire, député d'Evreux, ex-directeur du cabinet de de Villepin, veut devenir l'homme fort de la droite. Morin devra s'en accommoder ou engager le fer. Les socialistes, eux, doivent absolument s'organiser de manière efficace et rationnelle pour contrecarrer les projets de ce tandem qui voit l'avenir en rose. Mais sans le poing de notre logo.

Les trois sénateurs de droite élus dès le premier tour

Je l'avais dit à mes amis. Ne vous faites pas d'illusions. Dans le secret de l'isoloir, les élus de droite ne s'occuperont ni de l'action concrète du président Destans, ni des subventions qu'il leur verse, ni des actions qu'il entreprend pour leur village ou pour leur ville. Quand on est de droite on vote à droite. C'est pour cette raison que le Sénat est ce qu'il est et qu'il faudra des siècles (avec le mode d'élections actuel) pour que la gauche ait un jour une chance d'y devenir majoritaire.
Dimanche, dès le premier tour, les trois candidats de droite ont été élus facilement.

Les résultats :
Inscrits 1716 - Votants 1701 - Exprimés 1669
Ont obtenu : Joël Bourdin 976 voix - Ladislas Poniatowski 957 voix Hervé Maurey 906 voix, sont élus sénateurs dès le premier tour.
Jean-Louis Destans a obtenu 699 voix, Daniel Leho : 335 voix, Andrée Oger : 330 voix, Franck Martin : 168 et les Verts 35 voix.

Franck Martin, avec 10 % des suffrages fait mieux qu'aux législatives mais il est loin d'obtenir un score digne d'un président d'agglomération, ancien vice-président du Conseil général et président départemental du PRG. Dans l'Eure, il ne compte plus.

Dépasser les clivages politiques pour l'action concrète

Dans une interview donnée à José Alcala, le maire de Louviers , candidat aux élections sénatoriales ce jour, 21 septembre, assure qu'au second tour, « il soutiendra Jean Louis Destans parce que c'est un homme capable de dépasser les clivages politiques pour l'action concrète et l'action concrète, il n'y a que cela qui m'intéresse. » Voilà qui est dit et clairement dit.
Bernard Kouchner n'a pas dit autre chose quand il a été nommé ministre des affaires étrangères. Il a dépassé les clivages politiques pour l'action concrète. Idem pour Fadela Amara, idem pour Jean-Pierre Jouyet, idem pour Martin Hirsch : l'action concrète est au-dessus des clivages, des idéologies, de la politique. L'action concrète justifie tout : les alliances contradictoires, les unions improbables, les accords contre nature.

En l'occurrence, et on ne peut que s'en féliciter, le maire de Louviers votera Destans au second tour. Il ne faut pas oublier qu'à Louviers, lors de sa visite, le président du conseil général candidat aux sénatoriales a été interpellé par Roland Liénard, premier adjoint et Achard de Préville, conseiller municipal majoritaire, et sommé de justifier le déroulement du second tour des cantonales alors que Jean Louis Destans était venu tenir une réunion publique en faveur du conseiller général sortant et que Gérard Silighini avait lu un message de soutien au même lors d'une réunion publique. Alors même que j'étais candidat PS soutenu par le PC local et la LCR.

Franck Martin rappelle qu'il est membre du Parti radical de gauche, qu'il a toujours été à gauche, une affirmation parfaitement contestable. Il suffisait de voir au soir de sa victoire municipale qui applaudissait et qui se félicitait de sa réélection. Le centre a voté Martin, en masse. Et le centre c'est la droite. Franck Martin est devenu un homme de centre-droit. Le mieux serait qu'il le reconnaisse. Et ne se contente pas de se réfugier derrière l'action concrète.