22 août 2008

Vastine volé dans les grandes largeurs

Le boxeur Vastine, originaire de la région de Pont-Audemer, disputait les demi-finales de sa catégorie, vendredi matin, à Pékin. Bien qu'ayant largement dominé la rencontre, il s'est vu infliger une pénalité de quatre points dans le dernier round, l'arbitre donnant ainsi sur un plateau la victoire à son adversaire. Vastine était inconsolable. « Des décisions comme ça en tournoi, passe encore, mais aux jeux ! »
Effectivement. Aux jeux olympiques, comme à chaque combat, local, régional, mondial, les règles du jeu devraient être respectées. Vastine a été victime d'une décision totalement injuste et sa révolte dans et hors du ring se comprenait. Sa médaille de bronze n'est qu'une mince consolation. Des années de travail réduites au bon vouloir ou au mauvais juger d'un arbitre, c'est triste. Faudra-t-il revoir les techniques d'arbitrage ou se dire que toute erreur est humaine et que ce sont les aléas du sport ?

21 août 2008

Vous n'avez pas honte ?

Interrogé par des journalistes sur les circonstances de l'embuscade montée par les talibans en Afghanistan qui a causé la mort de dix soldats français et infligé des blessures à une vingtaine d'autres, Nicolas Sarkozy les a apostrophés en leur lançant : « vous n'avez pas honte ? »
Il faut dire qu'un journaliste venait de l'interpeller sur les causes de la mort des soldats et notamment sur les éventuels tirs fratricides courants lorsque les lignes des attaquants et des attaqués sont situées très près les unes des autres.

Des soldats pris dans l'embuscade ont déclaré à un journaliste du Monde que de tels tirs avaient eu lieu. Le président de la République, en s'adressant aux familles des victimes, ce jeudi, a assuré que toute la vérité serait faite et connue sur les circonstances de la mort de leurs proches. Nous savons que nous ne pouvons pas le croire sur parole. Nous devrons être attentifs et vigilants pour la lui rappeler.

En tout cas cette apostrophe présidentielle augure mal de la suite. En insultant les journalistes ou au moins en tentant de les humilier, le président de la République n'est pas dans son rôle. Il devrait savoir qu'il appartient aux représentants de la presse (du moins ceux qui ne sont pas aux ordres) de poser toutes les questions pertinentes à ceux qui sont en responsabilité. Quand dix soldats français perdent la vie, il est normal, dans une démocratie digne de ce nom, de savoir comment et pourquoi ces soldats sont morts pourquoi et comment d'autres ont été blessés. Les journalistes ne doivent pas se décourager ou accepter ces incartades présidentielles. Ils doivent résister, toujours et encore. Il faut enquêter, continuer de poser les bonnes questions, user du droit de suite. Le président de la République a du pouvoir, il n'a pas celui de museler la presse ou de lui donner des leçons de morale.

Ce jeudi, jour de recueillement, impose le respect de la mémoire des victimes. Il n'impose pas le silence dans les rangs de ceux qui ont pour tâche de nous raconter comment fonctionne notre démocratie et quels désordres ils constatent. Ce « Vous n'avez pas honte ? » doit être renvoyé à l'émetteur.

La campagne à la ville

Les Lovériens qui faisaient leurs courses, ce jeudi à Louviers, en avaient plein les narines et s'en amusaient. « Que cela pue ? Mais c'est quoi cette odeur ? » Les moissons sont terminées, elles ont été excellentes en quantité et en qualité. Même si le prix de la tonne de blé baisse quelque peu, les agriculteurs de notre région devraient y retrouver leurs petits.
Une fois la moisson passée, il faut bien préparer les récoltes futures et nourrir la terre. Pour la nourrir, il vaut mieux faire appel aux produits naturels plutôt qu'aux engrais de si mauvaise réputation. Alors, les agriculteurs épandent du lisier, ce mélange d'excréments solides et liquides d'animaux, et c'est l'odeur de ce lisier portée par les vents dominants qui, ce jeudi, empestait la ville.
Il ne faut pas se plaindre d'avoir une ville à la campagne. Tant que des agriculteurs continueront de cultiver les champs alentour, cela voudra dire que l'urbanisme est maîtrisé et que les lotissements ne « mangent » pas tout l'espace disponible. Supportons les petites mauvaises odeurs avec le sourire puisqu'elles sont le symbole d'une agriculture respectueuse de la terre et des hommes.

20 août 2008

Faut-il mourir pour Kaboul ?

Comment ne pas évoquer les dix morts et les vingt et un blessés de l'armée française suite à une embuscade préparée par les Talibans en Afghanistan. Le président de la République répète que c'est une guerre pour la liberté et contre le terrorisme qui est conduite là-bas depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York. L'émission C dans l'air sur France 3 était consacrée, ce mercredi, à cet acte de guerre. Des experts en géopolitique et des journalistes (sans oublier le colonel) ont disserté pendant une heure sur la nécessité pour les Français de faire partie (ou non) de la coalition anti-Talibans et donc anti-Al-Qaïda.
Au mois d'avril dernier, François Hollande, au nom du Parti socialiste, a interpellé le gouvernement et le président de la République qui annonçait, d'Angleterre où il se trouvait, l'envoi de renforts en Afghanistan. Il y voyait un changement de stratégie et une menace sérieuse pour la vie de nos soldats. En réalité, services spéciaux, aviateurs, parachutistes français…sont depuis huit ans à Kaboul et partout ailleurs dans ce pays afghan très montagneux et aux frontières passoires avec le Pakistan notamment. Avec 160 000 hommes, des chars et des hélicoptères, les forces soviétiques n'ont pas réussi à vaincre les Talibans alors aidés par les Américains. 70 000 hommes, Américains, Canadiens, Britanniques, Français, Espagnols…ne réussiront pas non plus. Si bien qu'on connait la fin de l'histoire. Elle sera encore tragique pour nos soldats et risquée à Paris ou dans n'importe quelle autre ville française pour peu que les al-Qaïdistes décident de perpétrer des attentats. Nous vivons donc dans un monde dangereux et une période non moins dangereuse.
Les morts et les blessés sont, pour la majorité d'entre eux, des jeunes de 20 ans de moyenne qui ont été envoyés en Afghanistan en juillet dernier partant de Castres la ville garnison. A Castres, c'est la consternation. Des militaires victimes de l'embuscade ont mis en cause (Le Monde de ce soir) la chaine de commandement et la difficulté de communiquer avec les renforts. Certains avancent même que des victimes l'ont été sous le feu ami. On ne fait pas la guerre sans morts ni blessés : Axel Poniatowski, qui était à Kaboul avec François Loncle, il y a six semaines, se demande si les dirigeants de notre pays ont bien conscience de la dangerosité de la situation. De la part du président UMP de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, cette interrogation a de quoi surprendre.
Il est vrai que la corruption des dirigeants afghans est patente, que la reconstruction tarde à se voir, que les forces talibanes règnent dans tout le sud du pays, que la guerre entre sunnites et chiites faire rage, que le Pakistan est instable (avec la bombe atomique !) et que la France n'a pas forcément les moyens de sa politique. Demain, la France honorera la mémoire des dix militaires morts en opération. Ils laissent des épouses, des parents, des enfants qui posent cette question : faut-il mourir pour Kaboul ?

Bernard Amsalem : « Mahiédine était clean »

Bernard Amsalem a jugé "clean" mardi sur France 2 le coureur français Mahiédine Mékhissi-Benabbad, médaillé d'argent sur 3000 m steeple lundi aux jeux Olympiques de Pékin.
Le président de la FFA a répondu aux allégations que le quotidien l'Equipe avait formulées en parlant "d'un climat de doute" entourant la performance du demi-fondeur français.

« Si on a décidé d'amener Mahiédine Mékhissi-Benabbad à Pékin, a déclaré Bernard Amsalem sur France 2, c'est parce qu'il était clean. Il a fait son suivi longitudinal dans les conditions normales. Il a eu une carrière qui s'est déroulée normalement: on l'a vu en juniors, on l'a vu en espoirs, il a été champion d'Europe, et cette année il a gagné la Coupe d'Europe. Il est passé de 8 min 14 à 8 min 10.Il a eu une évolution chronométrique tout à fait normale dans la carrière d'un athlète. Il va chercher une formidable médaille d'argent dans une course qui n'était pas rapide. Aujourd'hui, on jette la suspicion sur un jeune athlète. Je trouve cela déplorable ».

Ils sont effectivement nombreux ceux qui doutent de la sincérité de la performance de Mahiédine Mékhissi-Benabbad. Mais il n'est pas le seul à être suspecté : Alain Bernard, Michael Phelps et bien d'autres tels que des haltérophiles ou des boxeurs se trouvent également dans une situation peu enviable. Bernard Amsalem est attentif au suivi longitudinal des athlètes. Qu'est ce que le suivi longitudinal ? Il s'agit d'un suivi médical fédéral avec analyses diverses. Actuellement les athlètes sont informés de ces prélèvements trois semaines à l'avance. Le président de la FFA, dans une conférence de presse de la fin juillet a assuré que dès l'an prochain, les délais seraient plus courts, de l'ordre de la semaine.

En ce qui concerne la médaille d'argent du 3000 mètres steeple, ceux qui ont suivi la course auront remarqué que le coureur français a appliqué la tactique mise au point avec son entraîneur à savoir calquer sa course sur celle des Kényans et « lâcher les chiens » dans la dernière ligne droite. Encore faut-il être capable de suivre le rythme et d'emballer la machine au bon moment. Ce n'est pas Mehdi Baala qui dira le contraire. Nous interrogerons Bernard Amsalem à son retour de Pékin, ils nous en dira plus.

18 août 2008

Les gymnastes chinoises utilisent le dop-âge

Puisque nous sommes dans l'olympisme, restons-y. Un journal américain affirme que les championnes chinoises de gymnastique n'ont pas l'âge requis pour disputer les compétitions olympiques. Depuis 1997, le CIO exige que les gymnastes aient 16 ans dans l'année. A bien les regarder, les gymnastes chinoises sont de bonnes gymnastes, très bonnes même, mais ce sont des jeunes filles qui n'ont pas seize ans. A moins d'être très myopes ou malvoyants, il est évident que la fédération chinoise de gymnastique a obéi aux ordres des commissaires politiques pour faire concourir les meilleures des jeunes filles en tordant le cou aux règlements.

Il n'était qu'à voir les autres compétitrices âgées de seize ans, elles, pour déceler ce qu'il faut bien appeler une tricherie. Dans les dictatures (souvenons-nous de l'Allemagne de l'Est) le sport est érigé en idéologie, en vertu d'exemplarité. Le nationalisme et le chauvinisme y sont portés à un très haut degré. Dès lors, tous les moyens pour obtenir la victoire sont utilisés. Dopage, dop-âge, tout est bon pour tenter de gagner.

Les membres de la fédération chinoise de gymnastique arguent de leur bonne foi. Ils ont même invité les incrédules à aller fouiner sur Internet. Ce qu'ils ont fait. Ces derniers ont découvert qu'en 2007, les jeunes chinoises en question avaient treize ans ! L'une d'elles ne se souvient pas de ce qu'elle a fait pour son quinzième anniversaire…Et pour cause. Alors, qu'importe le bilan des médailles puisque tous les concurrents ne jouent pas le même jeu.

Bernard Amsalem : Usain Bolt, le coureur du 21e siècle

Photo : Usain Bolt (Photo France 24)
Dans un entretien donné à France 24, Bernard Amsalem revient sur la course gagnée haut la main par Usain Bolt, le coureur jamaïcain vainqueur du 100 mètres olympique. Le président de la Fédération française d'athlétisme assure qu'il suit ce garçon encore très jeune depuis plusieurs années et qu'il était sûr de son éclosion-explosion. Elle a eu lieu à Pékin et de quelle manière. Le président de la FFA semble ne pas avoir de doutes sur le fait que Usain Bolt soit quelqu'un de sain « qui vit en Jamaïque auprès de sa famille. Son entraîneur est connu. Il a une excellente réputation. »
Sur la style et la course du champion, Bernard Amsalem ne tarit pas d'éloges. Il a survolé cette finale. Sans forcer, il a déroulé pour courir en 9 seconde 69 centièmes, nouveau record du monde alors qu'à quelques mètres de la ligne, Usain Bolt se frappe la poitrine et se relève. « Je pense qu'avec un vent légèrement favorable, précise Bernard Amsalem, il aurait couru en moins de 9 secondes et 60 centièmes. »
Usain Bolt doit également participer aux qualifications et sans doute à la finale du 200 mètres. Là encore, le record du monde peut être au bout de la piste. S'il trouve des rivaux pour le pousser, le maillot jaune et vert de Usain Bolt devrait éclater de talent et de bonheur. Car cet homme semble heureux de ce qu'il fait. Pour lui et pour les autres.

17 août 2008

Les socialistes ne s'opposent pas assez puissamment au gouvernement

Un sondage paru dans Ouest-France, ce dimanche, laisse apparaître que les Français, à 55 %, considèrent que le Parti socialiste ne s'oppose pas assez puissamment à la politique du gouvernement. La majorité de nos concitoyens veut une opposition franche animée par des chefs responsables et visibles. Pierre Moscovici, quand il assure que le PS n'a pas développé une idée nouvelle depuis quatre ou cinq ans, exagère sans doute un peu. Les Français, quand ils reprochent au PS de ne pas posséder de personnalités de poids font comme lui.

En fait, ce qu'on reproche au PS, c'est d'avoir perdu l'élection présidentielle qui était, sur le papier, imperdable. Et pourtant, Ségolène Royal demeure la favorite des socialistes pour devenir premie(r)e secrétaire lors du congrès de Reims prochain ! Ont-ils oublié que Ségolène portait leurs couleurs lors de l'élection contre Nicolas Sarkozy ? Ont-ils oublié la stratégie improvisée lors du second tour ? N'ont-ils pas conscience que d'autres candidats (Delanoë, Aubry, etc.) ont l'étoffe d'un premier secrétaire apte à dénoncer la politique de régression du gouvernement et à avancer des contre-propositions crédibles ?

En cette mi-août, on apprend que la France est en état de récession. Le PIB du second trimestre est négatif, le déficit commercial s'avère exceptionnellement élevé, le gaz voit son tarif augmenter de 5 %, seule consolation, le prix du baril de pétrole est à la baisse ainsi que le prix de certaines matières premières.

Depuis mai 2007, le couple Sarkozy-Fillon est à la manœuvre. En quinze mois, la situation des Français a empiré. Le premier ministre convoque un gouvernement de crise ce lundi pour tenter de trouver des explications à une déroute économique prévisible dès lors que le pouvoir d'achat est sacrifié. Les soldes n'ont pas connu le succès escompté, les Français partent moins longtemps en vacances (quand ils partent) et la rentrée scolaire s'annonce périlleuse pour les enseignants et les élèves.
On demande au PS de donner de l'espoir, de relayer la colère du peuple, de définir un programme crédible en France et en Europe, d'afficher une volonté. Tout un programme.

Le Bassin d'essais des carènes de Val-de-Reuil aide le cinéma

Photo : une baleine à bosse au larges des cotes polynésiennes (DR)
Le bassin d'essais des carènes de Val-de-Reuil dépend de la direction générale de l'armement, la DGA. On apprend que 80 salariés de Vernon vont rejoindre le site rolivalois après la fermeture annoncée du LRBA (laboratoire de recherches balistiques). L'activité de recherche va donc s'amplifier dans notre région immédiate, conséquence des choix du président Sarkozy et d'Hervé Morin, ministre de la Défense et de leur plan de redéploiement de l'armée.

Le Bassin rolivalois comprend plusieurs unités spécifiques avec un but quasiment unique : trouver les meilleurs dessins d'hélices, de carènes etc. pour se propulser sous l'eau ou dans l'eau le plus rapidement possible, le plus silencieusement possible, le plus efficacement possible. On comprend que l'armée soit le tout premier client de cet équipement de pointe.
Mais il n'est pas le seul. Le Bassin d'essais des carènes a aussi des clients dans le civil. Si l'on en croit le supplément du journal « Le Monde » de ce week-end, les techniciens qui travaillent au film de Jacques Perrin sur le monde aquatique (sortie du film en 2009) ont eu recours au grand tunnel hydrodynamique pour tester et mettre au point des machines nouvelles leur permettant de filmer au plus près les animaux qui peupleront le film à venir. Ceux qui se souviennent de Microcosmos ou du Peuple Migrateur savent quelles sont les exigences de Jacques Perrin qui s'appuie sur un budget de 50 millions d'euros et mise tout sur des outils complètement nouveaux et totalement adaptés aux besoins du film. Le film, sans commentaire et sans paroles, donnera libre cours aux seules images et à l'accompagnement musical. On découvrira baleines, dauphins, poissons…comme on ne les a jamais vus.
La pénétration dans l'eau et la pénétration dans l'air ont tant de similitudes que d'autres clients civils ont (ou ont eu) rendez-vous à Val-de-Reuil. Les dessins d'une voiture nouvelle, d'un vélo de champion…et les maquettes testées dans l'eau. L'hydrodynamique et l'aérodynamisme ont un point commun : le dynamisme. Le bassin d'essais des carènes n'en manque pas.