26 juillet 2008

La communauté urbaine de Rouen se fera

Les hasards de mes pérégrinations sur les blogs m'ont conduit à consulter celui de Pierre Albertini, ancien maire de Rouen battu par Valérie Fourneyron. Au lendemain de l'élection de Laurent Fabius à la tête de l'agglomération de Rouen, Pierre Albertini écrivait un article (le 14 avril dernier) dans lequel il se félicitait que cette élection signifie, à terme, la constitution de la communauté urbaine de Rouen soit le rassemblement au sein d'une même unité géographique et économique de plus de 500 000 habitants.
La phrase de M. Albertini qui m'a interpellé, comme on dit, est la suivante : « Les bonnes idées finissent toujours par s'imposer...Quand j'ai proposé, il y a deux ans, la création d'une communauté urbaine de plus de 500 000 habitants autour de Rouen, les réactions sont allées de l'approbation résolue (Franck Martin, président de la communauté d'agglomération Louviers-Val de Reuil, Joël Thoraval, ancien président de la communauté d'agglomération d'Elbeuf) au scepticisme prudent ou à l'hostilité affichée. La plupart des élus socialistes se répartissaient entre ces deux dernières postures. Variations sur un thème connu : "pourquoi pas ? mais le moment n'est pas encore venu". Aussi, pendant la campagne municipale, l'idée n'a été évoquée que par moi. Je pensais en effet, d'un point de vue démocratique, qu'il fallait annoncer la couleur avant les élections. »

Pierre Albertini n'a pas inventé que Franck Martin était favorable à la constitution de cette communauté urbaine. Alors, que s'est-il passé pour que le président de la communauté d'agglomération Seine-Eure y soit maintenant très hostile ? Tant que Pierre Albertini (soutien de François Bayrou au premier tour de la présidentielle et de Nicolas Sarkozy au second) pouvait devenir le président de cette communauté, Franck Martin n'y voyait pas d'inconvénient. L'élection de Laurent Fabius à la présidence de l'agglomération de Rouen a tout changé. C'est donc pour une raison bassement politicienne et antisocialiste primaire que le maire de Louviers adopte l'attitude qui est la sienne aujourd'hui, sinon comment comprendre cette volte-face ?

Pierre Albertini a raison : à terme cette communauté urbaine verra le jour et la CASE en fera partie. Et Franck Martin reviendra à la CASE départ : celle de son « approbation résolue » à cette communauté urbaine. Cela va dans le bon sens mais, surtout, cette communauté urbaine apportera des soutiens financiers dont Seine-Eure et Louviers auront bien besoin.

Pascal Cribier, paysagiste lovérien a remis du vert dans nos villes

« Avec une extraordinaire exposition à l'espace Electra intitulée « les racines ont des feuilles » un jardin transformable au pied de l'hôtel Dassault en bas des Champs Elysées et un pavé vert intitulé « Pascal Cribier, itinéraires d'un jardinier » (à paraître à la fin septembre aux éditions Xavier Barral) cet architecte fou du végétal qui se défend d'être un artiste et refuse d'avoir un téléphone portable, a remis du vert dans nos villes. »

Le chapeau de l'article du « Figaro Magazine » consacré à l'architecte paysagiste, met l'eau à la bouche de tous ceux et toutes celles qui s'intéressent à l'art du jardin. Le Lovérien Pascal Cribier est devenu, grâce à ses maîtres, sa patience et son talent, un héros du moment et un personnage médiatique qui fait honneur à sa ville d'origine.

A une question du journaliste qui l'interroge sur les souvenirs qu'il garde de son jardin d'enfance, Pascal n'oublie pas Louviers : « je garde le souvenir des jardins potagers le long de l'Eure, et cette fascination que j'éprouvais pour les araignées d'eau. Elles ont disparu. Comme tant d'insectes. Vous avez remarqué que quand vous roulez en voiture, l'été, vous n'avez presque plus de cadavres sur votre pare-brise ? »

Les Lovériens et tous les autres, tous ceux qui ont ou auront la chance d'être à Paris dans les semaines qui viennent doivent aller voir cette exposition à l'Espace Electra, 6 rue Récamier, 75 007, Paris.

24 juillet 2008

Que valsent les millions d'euros…

« Qu'est ce que 4 millions et demi d’euros au regard du poids des collectivités impliquées ? « Quelques centaines de mètres de grande voirie, un quart de station d'épuration, un dixième de musée... », assure Frank Martin, qui considère que la valeur intrinsèque du voilier est inestimable.
« Le Marité, c'est la Joconde de la mer ! Le fleuron de notre patrimoine maritime, le plus grand voilier en bois, le témoin de cinq siècles de pêche à Terre-Neuve, l'héritier d'une culture et tradition populaire normande. »(1)

Quelle déclaration d’amour, quel cri du cœur ! C’est émouvant à tirer les larmes. Quand Franck Martin défend une grande cause, il ne mégotte pas : « La Joconde de la mer ! » On imagine déjà les Japonais défiler au pas de course à Cherbourg devant le Marité comme ils le font au Louvre devant l’héroïne de Léonard de Vinci.
Effectivement, qu’est-ce que 4 millions et demi d’euros ? Une bagatelle. Que dis-je une bagatelle, une bricole : 30 millions de francs. Comparée à l’indemnité versée pour un joueur de foot de talent, c’est une somme ridicule.
Qu’attend donc le conseil général de Seine-Maritime pour obéir à l’injonction du maire de Louviers qui n’est pas encore maire de Fécamp ? Qu’attend-il pour suppléer la ville de Rouen qui a mis les pouces ? Qu’en pense Didier Marie, le président du conseil général de Seine-Maritime ? A Louviers et à la CASE, on a l’habitude de faire voltiger les millions : la maison de l’emploi, 17 millions d’euros, l’école de musique, 5 millions d’euros, la villa Calderon, 3,5 millions d’euros. Valsez euros, c’est le contribuable qui régale. Chantez cigales, La Joconde n'a pas de prix. Même quand elle prend l'eau. Ou la mer.
(1) extrait d'une interview parue dans Ouest-France Cherbourg.

La mort des 35 heures

En ce jeudi noir, nous célébrons la mort des 35 heures. Xavier Bertrand, ministre du Travail, explique sur toutes les ondes pourquoi il fallait mettre un terme à cette mesure sociale qui visait à partager le travail et à améliorer les conditions de vie de millions de salariés.
Dès sa naissance, cette mesure de gauche n'a jamais vraiment été totalement assumée ni reconnue par ses géniteurs. Martine Aubry et Lionel Jospin ont faite ce qu'ils ont pu pour accréditer l'idée que le sens de l'histoire allait vers une réduction du temps de travail avec pour corollaire une amélioration de la productivité, des conditions de travail, de la technologie réellement mises au service de l'homme et de la femme.
La droite et Nicolas Sarkozy, en particulier, ont bien senti que la gauche se positionnait sur la défensive. Les 35 heures ont créé la RTT mais elles ont aussi limité l'augmentation du pouvoir d'achat, ce fut l'angle d'attaque principal de l'actuel président de la République durant la campagne des présidentielles. Ségolène Royal défendit très mal les 35 heures. Ce qui aurait pu être un oriflamme a fini dans un silence discret incapable de s'opposer au slogan : travailler plus pour gagner plus. La gauche voulait : travailler mieux pour gagner plus. Jamais elle n'a dit comment, ni pourquoi c'était le chemin à suivre.
N'ayons pas honte des 35 heures. Quand l'alternance interviendra — car elle finira bien par venir — ne perdons jamais de vue que le progrès social se traduit par des mesures…sociales. Il faut sans doute en inventer, en imaginer de nouvelles. Mais gardons nous de jeter les acquis obtenus dans la lutte et souvent au prix fort. Les 35 heures en faisaient partie.

Le LRBA de Vernon supprimé en 2011

Les 334 salariés, cadres, employés, les sous-traitants du LRBA de Vernon, sont maintenant au pied du mur. Ils savent que leur sort est scellé. François Fillon et Hervé Morin, ministre de la Défense et élu de l'Eure, ont annoncé la fermeture et le transfert de plusieurs dizaines de sites et d'unités dans le cadre de la réforme de la carte militaire et en vertu des conclusions d'un livre blanc considéré comme « amateur » par une vingtaine d'officiers généraux. Le LRBA fermera ses portes en 2011.
Le département de l'Eure est frappé de plein fouet même si, modeste consolation, la BA 105 d'Evreux bénéficiera de l'accueil d'unités venues d'ailleurs mais pas avant 2014. A Vernon, c'est évidemment la désolation. Les élus s'attendaient au pire : il est là. Les manifestations syndicales, les arguments économiques n'ont pas pesé bien lourd lorsque le gouvernement a dû faire ses choix définitifs. Evidemment, Hervé Morin, président du Nouveau centre et allié de l'UMP, devra en tirer toutes les conséquences, notamment lors des prochaines élections sénatoriales. On voit mal les élus locaux apporter leurs suffrages à ceux qui soutiennent une politique gouvernementale aveugle et sourde. Il y a une réelle occasion pour la gauche de marquer des points et d'avoir des élus de gauche au Sénat ce qui n'est jamais arrivé (à notre connaissance) dans ce département.

23 juillet 2008

64 250 détenus: record battu !

Les 200 prisons françaises « abritent » 64 250 détenus ! Jamais la France n'avait compté un si grand nombre de prisonniers (dans l'attente d'un jugement ou jugés définitivement). Les syndicats de gardiens de prison réclament mais en vain une grâce présidentielle qui permettrait de soulager la pression qui s'exerce sur eux.
Nicolas Sarkozy et Rachida Dati ont exclu une telle possibilité. Si bien que 3500 à 4000 détenus doivent rester emprisonnés alors qu'ils pourraient bénéficier de mesures palliatives à l'enfermement. Ce qui est en cause c'est l'application de plus en plus rigide de lois elles-mêmes de plus en plus sévères. Qu'il s'agisse des peines plancher, des lois sur la récidive, le marge de manœuvre des juges est de moins en moins importante. Là où ils pourraient imposer des travaux d'intérêt général, des mesures de contrôle judiciaire, des mises en liberté conditionnelle, le parquet se montre intransigeant et les juges d'application des peines contraints d'appliquer les nouveaux textes. Foucault a écrit des livres importants sur la punition, la privation de liberté. Ils sont toujours d'actualité.
Il serait bon que le législateur passe plus de temps en prison pour qu'il se rende compte de ce qu'est la vie entre quatre murs, seul, à deux, à trois ou à quatre dans les maisons d'arrêt où la surpopulation carcérale est malheureusement une règle devenue commune. Loin de nous l'idée de nier la nécessité d'incarcérer certaines personnes dangereuses pour la société. Il faut simplement le faire dans la dignité et le respect des personnes.
La France a été épinglée par des organismes européens pour la promiscuité, la mauvaise hygiène de certains établissements et le peu de soins accordés aux détenus. On promet de nouvelles prisons, on prévoit plus de sévérité, plus de prisonniers. Un cercle infernal !

Louviers, son église, ses fleurs et ses caméras


Les entrées de ville sont dotées d'une nouvelle information ô combien symbolique. Depuis quelques jours et pour être en conformité avec la loi, un panneau indique : « espace public sous surveillance vidéo ». Espace public au singulier, ce qui signifie que tout l'espace public de la ville est ou sera sous surveillance vidéo ou qu'un seul espace public est sous surveillance vidéo. Au touriste et au Lovérien de choisir la solution qui lui plaira.

Le maire a pris ses précautions. Plutôt que de cibler les quartiers qu'il va équiper en vidéo-surveillance — ce qui pourrait déplaire aux habitants ainsi montrés…de l'objectif — il a choisi les entrées de ville pour une information générale et quasi anodine, espérant ainsi remplir les critères fixés par la législation.

Par provocation, il nous a demandé, à nous qui sommes membres du collectif anti-vidéosurveillance, d'aller faire signer notre pétition dans le quartier des Acacias, le seul à être doté (aujourd'hui) de caméras. Que croyait-il ? Que nous reculerions ? Des camarades sont présents dans ce quartier et font signer la pétition qui a recueilli plusieurs dizaines de signatures. Il y en a d'autres à venir. Quant aux statistiques publiées dans la presse locale, comment les prendre au sérieux quand il s'agit de trois ou quatre délits et d'une période de référence de quelques semaines. Nous avons expliqué ce qui allait se passer. Répétons : adhésion à la vidéosurveillance, tolérance au système, méfiance et rejet. Nous n'en sommes qu'à la première phase.

22 juillet 2008

Le lundi noir de la gauche

Jean-Pierre Raffarin et François Fillon ne s'en étaient pas cachés. L'adoption de la révision constitutionnelle ouvrirait la voie à une multitude de réformes dont on peut tout craindre. Dans le domaine économique et social, la droite dure au pouvoir n'a pas encore donné toute sa mesure. Les heures supplémentaires payées 10 % au lieu de 25 %, la fin des 35 heures, le forfait jours des cadres augmenté de 17 jours annuels, le paquet fiscal favorable aux privilégiés, l'augmentation de la part financière dans les soins des malades, les projets de déremboursement de certains médicaments, l'allongement de la durée de travail pour bénéficier du taux plein à l'heure de la retraite, le service minimum en cas de grève (avec le sourire narquois de Nicolas Sarkozy annonçant « qu'aujourd'hui on ne s'aperçoit même plus qu'il y a une grève en France ») toutes ces mesures ont été approuvées par la droite.
Les radicaux de gauche (sauf deux) et Jack Lang, le seul socialiste, viennent d'apporter leur eau au moulin des futures réformes puisque Le Premier ministre avait déclaré attendre le verdict positif du Congrès pour poursuivre son œuvre de modernisation.

Modernisation ? Quand les amis des banquiers et des Bolloré, Bouygues, Lagardère, Dassault, Parisot, sont au pouvoir, on sait que cela signifie « travailler plus pour gagner moins. » L'Etat demande des efforts aux salariés du privé et du public, il supprime des milliers d'emplois d'enseignants, s'attaque au CNRS qu'il veut démanteler, n'entretient plus son patrimoine…l'inflation atteint 3,5 % mais les salaires ne suivent pas. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, on doit s'attendre à une décoction d'impôts nouveaux ou en augmentation, qu'ils soient locaux, sur le revenu ou indirects. La TVA sociale va revenir sur le tapie…pardon le tapis.

Le Parti radical de gauche est ouvertement acquis à l'ouverture sarkozyste. Depuis des mois, Baylet dansait le cha cha cha. Deux pas vers Nicolas Sarkozy, un pas vers François Hollande. Fatalement, le moment de la rencontre entre le PRG et la droite devait arriver. Ça s'est passé lundi, sous les ors de Versailles. Le vassal Baylet a fait allégeance au monarque Sarkozy.

Qu'on ne vienne plus nous chatouiller les oreilles avec le désistement républicain, le soutien au candidat de gauche le mieux placé quand il appartient au PRG de Baylet. Nous l'avions compris bien avant ce lundi noir pour la gauche. Nous étions minoritaires, nous le sommes peut-être encore. Cela ne durera pas.

21 juillet 2008

De la roche de Solutré à la roche tarpéienne si proche du Capitole

Nicolas Sarkozy ne s'y est pas trompé. Il a remercié les radicaux de gauche et les personnalités de gauche (Jack Lang) d'avoir apporté leurs voix à la réforme institutionnelle qui est passée de justesse, lundi dernier, lors de la réunion du congrès de Versailles. Baylet et Lang se sont donc exclus de la gauche qui, toutes composantes comprises (PS, PC, verts, certains radicaux) plus quelques villepinistes et centristes ont voté contre le texte présenté par François Fillon et Rachida Dati. Il serait injuste d'attribuer l'échec de la gauche et la victoire de la droite au seul Jack Lang puisque 538 voix suffisaient pour l'adoption alors qu'on a compté 539 suffrages positifs. Les socialistes devront quand même rapidement tirer les conclusions de ce vote tant à l'égard de l'ancien ministre mitterrandiste fidèle de l'ascension de la roche de Solutré (qui deviendra bientôt sa roche tarpéienne) qu'à l'égard de Jean-Michel Baylet et de certains radicaux de gauche qui se sont offerts…au plus offrant.

Ce texte maintenant inscrit dans la constitution conduit à l'hyperprésidentialisation et au renforcement des pouvoirs du Président de la République qui pourra venir devant les députés et les sénateurs réunis faire des discours de politique générale ou particulière quand ça lui chantera. Or, le président n'est pas responsable devant le Parlement. Seul le premier ministre et le gouvernement le sont. Où est le renforcement du pouvoir du Parlement ?

François Loncle, député PS de Louviers a évidemment voté contre la proposition du gouvernement comme 99,99 % des députés et sénateurs PS. Comment aurait-il pu en être autrement ? Quand on a des convictions, elles ne peuvent être à géométrie variable. Il faut s'en tenir à sa ligne, ses principes, ses valeurs. Nous sommes catastrophés d'entendre Jack Lang (ou d'autres à Louviers) se référer à l'action de Pierre Mendès France pour justifier leur comportement ou leurs actes en complète contradiction avec celui et ceux du grand homme d'Etat.

Il était contre l'élection du président de la République au suffrage universel, il était contre la constitution de 1958. Il se méfiait du référendum comme de la peste car rien, selon lui, n'était supérieur à un régime parlementaire stable garant du bon fonctionnement de la démocratie. L'homme providentiel, le président touche à tout, ce n'était pas la culture de PMF. Lui croyait dans la nécessité de corps intermédiaires forts et de contre-pouvoirs puissants. Depuis ce lundi, on s'est éloigné un peu plus de cette vérité qui guidait ses pas.

Des hauts et des bas

Parmi les socialistes, il en est un qui votera la réforme des institutions. Il s'agit de Jack Lang. Il était membre de la commission Balladur. Il assure que si le texte proposé par Rachida Dati n'est pas complet, à son goût, il contient des avancées à ne pas négliger.

Prenons le pari suivant : dans une semaine, dans un mois ou dans trois, Jack Lang fera son entrée au gouvernement ou héritera d'un poste au Conseil constitutionnel ou ailleurs. Lang est un vieux routier de la politique. Il sait combien les hommes (presque tous) sont sensibles aux honneurs et aux avantages qui vont avec. Il est au soir de sa vie politique active. Il n'a plus rien à attendre d'un PS qui aura, au mieux, le pouvoir dans quatre ans…Sarkozy lui fait les yeux doux, il cède.

Il veut ramasser les honneurs et redevenir Jack le splendide, celui qui laissera dans l'histoire la création de la fête de la musique et le prix du livre encadré pour sauver les libraires indépendants. Une vie politique, ça a des hauts. Et des bas.

20 juillet 2008

« La loyauté » à la sauce PRG lovérienne

L'ex-conseiller général du canton sud se plaint des lenteurs de la justice administrative. Il se morfond en attendant qu'un juge veuille bien faire siennes les conclusions de son avocat. Il déplore qu'une expéditive décision ne lui ait pas encore permis de pavoiser (en cas de jugement favorable) suite à « des manœuvres » de ma part qu'il considère comme déloyales. Il faudra prouver cette assertion ! Il faudra plus qu'une analyse partiale et partielle des résultats à Pinterville et Hondouville. « Manœuvres, déloyal » voilà des mots qu'il devrait utiliser avec prudence et parcimonie.

Le minuscule parti auquel il appartient s'apprête, ce lundi, à donner un bon coup de main à Sarkozy pour faire passer ses modifications institutionnelles et va ainsi, une fois encore, trahir la gauche. L'ex-conseiller général nous refait le coup du référendum sur le projet de traité constitutionnel européen: il faut voter oui parce que c'est mieux que rien. Il faut voter pour le projet Fillon-Sarkozy parce que le verre est à moitié plein…ou à moitié vide. Quelle ambition !

L'ex-conseiller général n'évoque pas la récente nomination au conseil d'Etat d'Hory, l'ancien président du PRG. Il ne dit pas que Sarkozy a promis à Baylet (actuel président du PRG) d'abaisser le nombre de députés de vingt à quinze pour constituer un groupe à l'Assemblée nationale (avec tous les avantages matériels inhérents). Il ne dit pas non plus que Tapie (ancien PRG) vient de se voir attribuer des sommes énormes par une commission arbitrale taillée sur mesure alors que la Cour de Cassation avait renvoyé l'affaire de l'ex Crédit Lyonnais-Adidas devant le Cour d'appel de Paris. C'est cela la politique à la sauce PRG. A quand Tapie à Louviers invité par le maire pour une conférence au Moulin ? Gageons qu'il se taillerait un joli succès auprès des anciens salariés de Wonder.

Faut-il rappeler la menace « loyale » de liste d'union du PRG avec Hervé Morin aux élections régionales de 2004 ? La « loyale » candidature de Franck Martin aux législatives de 2007 contre François Loncle ? Le soutien « loyal » de Didier Dagomet et Jean-Claude Rouland (maires de Pinterville et Hondouville) au second tour des cantonales qui les a obligés à publier des démentis dans la presse pour affirmer qu'ils ne soutenaient pas le conseiller général sortant ? etc. etc.

La loyauté à la sauce radicale de gauche, on connait. La candidature du maire de Louviers aux prochaines sénatoriales — que ne faut-il pas faire pour tenter d'exister ? — en est un nouvel exemple. Elle va sombrer dans le grotesque. Au-delà des limites cantonales lovériennes, l'ex-conseiller général du canton de Louviers-sud demeure un inconnu.