28 juin 2008

La véritable histoire du Marité

A deux reprises, cette semaine, Franck Martin, président de la CASE et maire de Louviers, a fustigé l'attitude du maire de Rouen, Valérie Fourneyron, qui a décidé de quitter le GIP (groupement d'intérêt public) constitué pour remettre à flot le Marité, un voilier terre-neuvien acquis dans un but social, au départ de l'aventure. Car il s'agit bien d'une aventure mais dans le mauvais sens du terme puisque le bateau nécessite des réparations énormes et coûteuses.

Reynald Harlaut nous a adressé le texte suivant que nous publions volontiers. Ses explications éclairent d'un jour particulier l'intérêt que porte Franck Martin à ce trois mâts.

« C’est un sujet apparemment si sensible que le simple fait pour un délégué de l’agglomération Seine-Eure de poser une question sur une subvention de 5000 Euros accordée par la CASE (Communauté d’agglomération Seine-Eure) pour la rénovation de ce bateau lors de la séance de vote de décisions modificatives financières a fait sortir le président Franck Martin de ses gonds, parlant alors de « provocation et de saletés ».

Comme cette affaire est déjà quelque peu ancienne, et qu’avec l’Armada 2008, la marine à voile va être à l’honneur dans les prochaines semaines, il convient selon nous d’en refaire l’historique, sans entrer dans les détails, afin qu’elle soit par tous compréhensible.

L’histoire du Marité
« C’est le dernier Terre-neuvier, l’ultime témoin de ces campagnes qui menaient dès le XVe siècle les marins jusqu’aux bancs de morue de Terre-Neuve, à l’époque, où cette variété de poisson constituait un aliment de premier ordre. Le Marité, du nom de la fille de son armateur - Marie-Thérèse - fut construit à Fécamp et mis à l'eau en 1924. Mais c’est déjà la fin des grandes années de la pêche. Le bateau est alors vendu à des armateurs danois. A Esbjerg, le Marité poursuit sa carrière de morutier entre les îles Féroe et l'Islande. Après quelques campagnes, le navire se limite au cabotage dans les eaux nordiques. Durant la seconde Guerre mondiale, il sera réquisitionné par les Anglais. Jusqu'en 1973, le Marité va alterner pêche et cabotage avant d'être désarmé puis abandonné au fond d’un port danois. Deux Suédois, Lyrestam et Engberg, rachètent le Marité laissé à l'état d'épave pendant cinq ans. La structure est encore saine, démontrant la robustesse de la construction initiale. A l’issue d’une restauration de neuf ans, le Marité ne retrouve pas seulement sa splendeur, il est en état de naviguer. D'abord au cours de petites croisières, puis lors de compétitions couronnées par une victoire dans la course des Grands voiliers. Mais après vingt ans d'aventures, Lyrestam et Engberg mettent en vente leur bateau. »
En 2004, se constitue un Groupement d’Intérêt Public (GIP) pour sauver le Marité
« Regroupés au sein d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) pour que le Marité revienne sous pavillon français, les villes de Rouen et Fécamp, la communauté d’Agglomération Seine-Eure, le Conseil Général de la Manche, de Seine-Maritime, la Fondation du Patrimoine maritime et fluvial et le groupe Total financent les travaux de remise à l’eau. Le Marité devient alors ambassadeur de la Normandie. En 2004, le trois-mâts accède à une notoriété nationale en devenant, lors de vingt-sept étapes dans les ports français, le plateau itinérant de la célèbre émission de France 3 Thalassa. »
Que le conseil général de la Seine-Maritime et celui de la Manche — qui s’intéresse depuis longtemps au patrimoine maritime et au sort des vieux gréements — la Fondation du Patrimoine maritime et fluvial et le groupe Total s’unissent avec les villes de Rouen et de Fécamp, pour sauver le Marité, financer les travaux de remise à l’eau et l’ancrer dans le patrimoine normand, quoi de plus normal ! Que la Communauté d’Agglomération Seine-Eure s’associe alors au projet. Pourquoi pas ? Quand on connait les racines fécampoises de la famille du maire de Louviers, président le l’Agglomération Seine-Eure, et même si cette association n’allait pas naturellement de soi, on peut le comprendre et sentimentalement l’admettre.

Là où la situation commence à se compliquer, c’est lorsqu’on sait que, outre ses fonctions électives, M. Franck Martin est aussi, à ses heures perdues, éditeur de livres de marine sous l’enseigne de « l’Ancre de Marine » et auteur d’un ouvrage intitulé « Les Cinq vies du Marité » édité par sa propre maison d’édition.
Là, on commence à se dire que l’intérêt que porte le président de la CASE à ce projet et sa volonté d’y impliquer la CASE ne seraient peut-être pas totalement étrangères à ce qui vient d’être dit. En termes juridiques, ne s'agit-il pas d'un conflit d'intérêts ? Qui peut en effet nier que toute la communication faite autour de ce projet dans lequel s’est impliquée, au travers de son président, la CASE, ne puisse favoriser par contrecoup sa maison d’édition en cas de succès de l’opération ?

À nouveau en réparation…
Hélas, après que « Thalassa » et Georges Pernoud ont utilisé le voilier pendant les vingt-sept semaines qu’a duré le tour des ports français, le Marité est entré en janvier 2006 en cale sèche à Cherbourg et, à partir de ce moment, les mauvaises surprises n’ont cessé d’apparaître au fur et à mesure du déshabillage du voilier. À tel point que le bateau qui devait être fin prêt pour participer à l’Armada 2008 est toujours en chantier à Cherbourg.
Pris entre conflits de personnes, vieilles rancoeurs ou suspicions entre hauts et bas-normands, et sans doute petits coups tordus et autres règlements de compte politiques, les sponsors privés appelés à la rescousse ne se sont pas vraiment bousculés et la décision du nouveau maire de Rouen de se retirer du projet, décision rendue publique avant même les dernières élections, n’a certes rien arrangé. Et quand il n’y a plus rien à manger, on le sait, les rats quittent le navire…

Des promesses, qu’emporte le vent du large…
Mais quoi qu’il en soit, des promesses faites par le président Franck Martin de disposer du Marité pour en faire profiter les associations locales et les habitants de l’agglomération en contrepartie de la contribution financière de la CASE, rien aujourd’hui ne paraît subsister et le président Franck Martin n’apprécie manifestement pas qu’on le lui rappelle.
Comme le disait Nathalie Bellevin, membre de la liste « Pour Louviers, gagnons ensemble » lors de la campagne des municipales 2008, « Franck Martin aime les grands projets mais ses grands projets n’aiment pas… les Lovériens. »
Reynald Harlaut

27 juin 2008

L'agglomération Seine-Eure vote en faveur des études sur la réouverture de la ligne SNCF Evreux-Louviers

Notre photo : Les délégués ont écouté le président Alain Le Vern donner ses explications.
Alain Le Vern pouvait dormir sur ses deux oreilles. Entre mercredi, jour d'explications et vendredi, jour du vote par les délégués de la CASE, l'engagement pris par le bureau de l'agglomération a été respecté. Hier soir, les délégués ont approuvé le crédit de 100 000 euros affecté aux études concernant la réouverture de la ligne SNCF Evreux-Louviers.
Les élus d'Acquigny, d'Amfreville-sur-Iton et de la Vacherie se sont abstenus. La ligne réouverte passerait dans leur village et lors des élections municipales le sujet avait fait un certain bruit. Les maires sont dans une position d'attente et il sera toujours temps pour eux de faire valoir clairement leur point de vue quand le dossier aura avancé.

Bon avocat
Le président du conseil régional a donc été un bon avocat plaidant une cause légitime. Il n'a rien dit de définitif et s'est réservé une ouverture qui tiendra compte d'un ensemble de paramètres : techniques, environnementaux, financiers, commerciaux, politiques. Après avoir fait de la résistance avant la campagne électorale, le président de l'agglomération est devenu sage (sur ce dossier) et rien n'entrave, dorénavant, les processus aussi essentiels que la signature du contrat d'agglomération par exemple.

Lors de la réunion de vendredi, assez tendue d'ailleurs, Franck Martin a reproché à Valérie Fourneyron (nouveau maire de Rouen) de s'être retirée du groupement constitué pour rénover le Marité (1). Elle s'y était engagée pendant la campagne électorale. Elle a tenu sa promesse. Ce qui a fait dire à Franck Martin : « Sur ce dossier, elle a tort. Elle ne le connaît pas. »
Marc-Antoine Jamet est venue au secours de sa collègue rouennaise en justifiant la suppression de la subvention au Marité pour des raisons de gestion financière : « le Marité n'est plus dans les priorités rouennaises. »

Revenons à la soirée d'hier : les délégués ont voté une motion pour que les arrêts de train soient maintenus à Saint-Pierre-du-Vauvray et Pont-de-l'Arche. Pour des raisons liées au cadencement (toutes les 30 minutes) tous les arrêts seraient concentrés à Val-de-Reuil, ce que contestent les maires des communes et les délégués de la CASE.
(1) Le Marité est un grand voilier, exemplaire unique, dit-on, et normand.

Peut-on imaginer une société totalement vidéosurveillée ?

La distribution de notre appel à rencontre, hier, dans le quartier des Acacias a été édifiante. Nous ne sommes pas étonnés que les jeunes générations, plus sensibles à la stigmatisation, soient globalement contre l'installation de caméras dans leur quartier. Nous ne sommes pas surpris, non plus, de constater que des habitants a priori favorables au système pour des raisons de prévention, comprennent ensuite tous les dangers d'une surveillance qui dépasse largement le cadre de la lutte antidélinquance.
La vidéosurveillance est un outil terrible. La Ligue des Droits de l'homme écrit : « Le gouvernement nous dit que « mieux vaut [désormais] parler de vidéoprotection ». Mais, la vidéosurveillance ne peut pas être une protection pour tous. Une personne qui a l'intention de commettre une infraction n'agira pas devant une caméra sans être camouflée ou masquée. Un délinquant s'adapte ou se déplace en dehors du champ de la caméra, dans un autre lieu. Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, la vidéosurveillance n'empêche pas les actes délicteux. La vidéosurveillance déplace le problème. Ce n'est pas responsable. La seule "logique sérieuse" serait alors de tout vidéosurveiller. Peut-on imaginer une société totalement vidéosurveillée ? »
Peut-on imaginer Louviers, notre ville couverte de caméras mises entre des mains, un jour suspectes ou non démocratiques, peut-on imaginer de vivre dans une ville où tous nos gestes, tous nos pas, toutes nos actions vont être épiées, suivies, enregistrées ? Nos rencontres, nos déplacements ? Tout pourra être fiché, répertorié, inventorié ? Mais dans quelle ville, dans quel monde allons-nous vivre ?
Les habitants des Acacias savent que les délinquants ont cent moyens pour tromper la vidéosurveillance. Les réunions dans les cages d'escalier, le déplacement de cent mètres, l'habillement adapté…et les douze premières caméras pour 250 000 euros dans un premier temps financés sur les impôts locaux. Sans compter la maintenance et le temps passé par les policiers derrière les écrans !

Un bien précieux
La liberté est le bien le plus précieux que nous ayons. La vie privée est une composante de cette liberté. L'intimité aussi. Faut-il que pour des actes minoritaires et marginaux, on porte atteinte à un principe supérieur ? Nous demandons l'embauche de médiateurs sociaux, d'adultes relais capables de discuter, d'argumenter, de former des jeunes désœuvrés ou en état de deshérence. La différence entre nous et cette municipalité, c'est la confiance. La vidéosurveillance est l'aveu d'un échec, d'un renoncement. Quand on gouverne, on doit garder le cap, malgré les échecs, malgré les aléas. On ne doit jamais baisser les bras. On ne doit jamais céder au populisme qui fait le lit de l'extrême droite et de ses méthodes. Tel est notre conviction. Et comme nous y croyons, nous la défendrons avec force. Méditons enfin cette phrase de Thomas Jefferson : "Qui accepte de réduire sa liberté pour améliorer sa sécurité, ne mérite ni l'une ni l'autre."

26 juin 2008

Votre avis sur la vidéosurveillance nous intéresse

Les trois conseillers municipaux de la liste « Pour Louviers gagnons ensemble » ont voté contre la convention liant l’Etat et la ville dans le cadre de l’installation de la vidéosurveillance dans votre quartier des Acacias.
Nous représentons, avec notre score des dernières élections municipales, près de 20 % de la population lovérienne. Il est donc légitime que les Lovériens sachent pourquoi nous nous sommes exprimés contre le projet du maire et l’engagement financier très important qu’il représente.
Ce que le maire actuel et les élus majoritaires ne veulent pas entendre c’est que selon de nombreuses études menées dans des villes qui l’ont installée depuis longtemps, la vidéosurveillance n’a pas montré son efficacité.
Contrairement à un cliché tellement répété qu’on finirait par le croire vrai, la délinquance n’a pas diminué dans les villes équipées de caméras.
On constate aussi que, quand des caméras sont installées à un endroit, la délinquance ne fait que se déplacer à proximité. C’est « l’effet coup de balai » (cf les récents incidents dans la rue Foch).
Le coût d’installation est exorbitant : pour le seul quartier des acacias, ce sont plus de 250 000 € qui ont été dépensés (les impôts locaux), sans compter le coût d’intervention des services techniques de la ville et le coût d’entretien du matériel à la charge des contribuables.
Le danger pour les libertés publiques est réel et les protections juridiques ne sont pas fixées clairement.
Pour expliquer notre position et pour en discuter avec les habitants, nous vous proposons de vous rencontrer le samedi 28 juin à 10 h 30, devant le centre Pastel dans le quartier des Acacias.
Pour nous, d’autres solutions existent comme la mise en place de plus de moyens dans les quartiers, plus de gardiens d’immeubles formés à la médiation et à l’intervention, plus de médiateurs sociaux, adultes relais qui peuvent intervenir en cas de conflits et plus d’activités et de lieux de convivialité pour tous.
Nous répondrons à toutes les questions que vous voudrez bien nous poser et notamment sur ce qu’il convient de faire pour sécuriser les quartiers mais surtout pour sécuriser la ville sur la totalité de son territoire.
Nous comptons sur votre présence.
Christian Renoncourt, Christine Théault et Claudine Duteuil, conseillers municipaux d’opposition et membres de l’association « Avenir Citoyen ».

A un train de sénateur ?

La semaine n'a pas été très bonne pour le président de la CASE, maire de Louviers. Après le départ d'Alain Le Vern, mercredi soir, venu répondre aux questions des délégués de l'agglomération sur le dossier du « train », il parait que Franck Martin a piqué une grosse colère. La colère libératrice, la colère qui compense la frustration. Pendant le débat, il l'a reconnu lui-même (c'est un bon début) il n'a pas été bon donc frustré. Une psychanalyste de mes anciennes amies dirait que l'ambiguité de sa position l'a conduit à être confus, imprécis, finalement sur la défensive. On saura ce soir, s'il est en meilleure forme et s'il maintient les paroles peut-être imprudemment prononcées devant le président du conseil régional. Et puis, demain il y a séance de conseil municipal. Qui sait ce que les débats nous réservent ?

Dans La Dépêche d'aujourd'hui, Le maire de Louviers annonce qu'il a l'intention d'être candidat aux élections sénatoriales. Le plus « fidèle » allié-ami de Jean Louis Destans serait-il en train de tenter de torpiller la candidature du président socialiste du conseil général ou, comme d'habitude, va-t-il se retirer après avoir tenter de négocier, disons, des places sur la liste unique de la gauche aux régionales ? Ce n'est qu'une supposition. Quand on voit ce qui s'est passé aux législatives, on est en droit de s'interroger sur les mandats qui n'intéressent pas Franck Martin.
Candidat à tout : mairie, agglo, conseil général, législatives, sénatoriales, bientôt les régionales. Il y aura aussi les élections Européennes. Patientons. Adoptons un train de sénateur pour en savoir plus.

Une précision : dans La Dépêche, FM assure avoir demandé à rencontrer la section socialiste de Louviers. C'est vrai mais c'était bien avant les élections municipales et cantonales. En septembre-octobre 2007. Depuis, rien.

Sarkozy ou Monsieur sans gêne

La droite tape de plus en plus fort et cela va finir par faire de plus en plus mal. L'annonce par Nicolas Sarkozy lui-même de son intention de nommer le président de France Télévision donne une idée exacte des comportements, des volontés, des usages d'une droite qui depuis cinquante ans, n'a pas changé.
Elle veut maîtriser et contrôler la télévision publique. Elle veut privilégier et « prioriser » la télévision privée que Sarkozy n'a pas besoin de contrôler puisque ses amis s'en chargent à sa place. La levée de boucliers qui a suivi cette annonce présidentielle ne suffira sans doute pas à le faire changer d'avis sauf si…sauf si un vaste mouvement des professionnels de la télévision, des journalistes, des producteurs, des téléspectateurs fait monter la mayonnaise et sentir au pouvoir qu'il y a des limites à ne pas franchir.
Que Sarkozy soit sans gêne, on le savait depuis l'affaire du stylo Montblanc que Youtube s'est fait un plaisir de publier en boucle. Qu'il soit sans scrupules, on le savait aussi en écoutant ses discours sur Jaurès et sur les travailleurs. C'était avant la nuit au Fouquet's et avant le petite sortie en mer sur le yacht de Bolloré.
Depuis il se serait acheté une conduite sous la férule de Carla Bruni. Mais ce n'est que de la façade. L'homme reste le même. Avec la même idéologie libérale, la même soif de pouvoir, la même démarche de monarchie élective comme le lui a dit un jour Laurent Joffrin. La même volonté de contrôler ce qui devrait être politiquement incontrôlable : une télévision publique digne de ce nom !

25 juin 2008

Franck Martin ou un train peut en cacher un autre

Notre photo : Alain Le Vern, président de la Région, a répondu aux questions des délégués de la CASE. Il prendra ses responsabilités et les réponses seront transparentes.

Voilà ce que notre groupe écrivait il y a trois mois : « La deuxième bombe à retardement, s’il est réélu, et grâce à son habileté manœuvrière de politicien retors, il parviendra sans doute à la désamorcer. Voici comment et à quel prix. Rappelons que le président de Région, M. A. Le Vern a conditionné sa signature du contrat d’Agglomération Seine-Eure, document essentiel pour les prochaines années, à l’engagement de M. F. Martin de participer financièrement, pour la part revenant à l’Agglomération, aux études du projet de liaison ferroviaire Rouen-Évreux. Ce qu’il a refusé de faire. Gageons que dans moins de trois mois, s’il est réélu, M. F. Martin, pour le prix de cette signature sans laquelle il ne pourra entreprendre aucun de ses projets municipaux et de l’Agglomération, aura oublié la position hostile qu’il a prise au cours de la campagne sur ce projet de liaison ferroviaire pour tenter de recueillir les suffrages des électeurs du canton Louviers Sud. Prenons d’ores et déjà le pari qu’alors, pour obtenir ces financements régionaux, il passera sans aucun état d’âme par pertes et profits le soutien de ses électeurs du canton Louviers-Sud et acceptera les conditions du président de Région. »
Voilà ce qui a commencé à se réaliser, mardi soir à la CASE où le président Le Vern est venu plaider la cause des transports collectifs (notamment par train) et la responsabilité politique des élus. Franck Martin, malgré bien des circonvolutions et des phrases creuses, a prononcé publiquement les mots qui l'ont fait basculer de l'autre côté de la voie : « Si l'efficacité du projet de réouverture de la ligne SNCF Evreux Louviers est démontrée, je serai pour la réouverture de cette ligne. » Parions que le président Le Vern n'aura pas trop de peine à démontrer l'efficacité d'un système de liaisons par rail entre Evreux, Louviers et Rouen, via Acquigny, à l'heure où la SNCF (sous la pression des élus et des habitants) est contrainte de rouvrir des lignes secondaires (exemple La Rochelle-Rochefort) compte tenu du prix de l'essence et du bilan carbone qui nous concerne tous.
Ainsi, ce mardi, le président de la région faisait-il face aux délégués de la CASE venus en nombre pour écouter ses explications et répondre à leurs questions. On retiendra que le bureau de la CASE, à l'unanimité, dixit son président « a accepté de voter prochainement 100 000 euros pour participer aux études prochaines concernant l'éventuelle réouverture de la ligne SNCF entre Evreux et Rouen. » Alain Le Vern a eu beau jeu de mettre en avant les votes unanimes de la Région, des départements de l'Eure et de Seine-Maritime sur le schéma régional d'aménagement du territoire notamment sur la ligne transports collectifs.

Décision en 2010
Les premières études (trois scenarii) seront rendues publiques à la rentrée de septembre. Une autre étude, beaucoup plus détaillée sera alors lancée et c'est à ce moment que les phases de concertation et de consultation des élus et des populations débuteront. Un comité de pilotage sera mis en place associant tous les acteurs. Les conclusions seront rendues fin 2009 pour une prise de décisions défintives en 2010. Alain Le Vern n'a pas caché qu'il était « un élu responsable c'est-à-dire qui doit appporter des réponses. Si c'est jouable sur les plans de l'environnement, de la capacité technique, des finances, l'intérêt général jouera. Les réponses seront transparentes. »
Jérôme Bourlet de La Vallée, délégué de Saint-Pierre-du-Vauvray (Verts) a rappelé que le département de l'Eure était en avance il y a un siècle eu égard au train. Il souhaite que le département reprenne cette avance et se déclare favorable aux projets étudiés puisque ce soir le président Le Vern « nous a apporté des réponses satisfaisantes sur le schéma de concertation. Attendons le résultat des enquêtes avant de prendre toute décision dans un sens ou dans l'autre. »
Marie-Joëlle Lenfant (Amfreville-sur-Iton) et Michèle Lecesne (Acquigny) on rappelé leurs arguments contre la réouverture de la ligne avant qu'Alain Le Vern n'insiste sur la nécessité de créer des outils nouveaux (intermodalité, tickets uniques, gare nouvelle à Rouen Rive gauche) et ne cloue le bec de Guy Auzoux (conseiller général er régional) qui ne semble pas être le mieux placé (si on écoute le président de la région) pour défendre les intérêts des riverains et des populations.

Jour historique
Ce mardi demeurera un jour historique. Il aura démontré l'inanité de la campagne électorale de Franck Martin dans le canton sud et surtout l'inutilité du mélodrame joué à Hondouville avec le renfort consécutif de Guy Auzoux et de quelques élus égarés. Il aura marqué les esprits grâce à une intervention calme, sérieuse, compétente et franche de la part d'Alain Le Vern.
Quant à nous, nous ne regrettons absolument pas d'avoir maintenu notre ligne malgré les quolibets et les attaques sournoises de Franck Martin contre les socialistes en général et contre ma personne en particulier. J'avais annoncé, lors de ma réunion publique d'Amfreville-sur-Iton, qu'il valait mieux élire un conseiller général raisonnable, capable de discuter avec tous, sans tabous ni préjugés. J'avais aussi prédit le retournement de veste du président de la CASE. Cela porte un nom : la realpolitik ! Les électeurs sont maintenant informés et édifiés.
Et je prends un nouveau pari : le Grand Rouen auquel Franck Martin est très hostile ! Dans un jour, dans un mois, dans un an, il changera d'avis. Je vous dirai alors pourquoi.

24 juin 2008

La climatisation toutes fenêtres ouvertes à la CASE !

Je reviendrai en détail, demain, sur ce blog, pour commenter la réunion qui s'est tenue ce mardi soir à la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) et qui avait pour thème unique : l'éventuelle réouverture de la ligne SNCF entre Evreux et Louviers via Acquigny. L'invité du soir n'était autre qu'Alain Le Vern, président du conseil régional, qui répondait à l'invitation du bureau de la CASE désireux d'entendre ses explications sur les études en cours.
J'invite d'ores et déjà mes lecteurs à prendre rendez-vous demain pour ne rien rater des péripéties de cette soirée. Mais avant que vous fermiez les yeux pour une bonne nuit réparatrice, je veux quand même vous narrer une anecdote très parlante.
Alors que se tient dans les locaux de la CASE une exposition sur le développement durable, alors que les orateurs ont insisté sur la nécessité de diminuer les émissions de CO2, les paroles du président Le Vern ont été accoustiquement polluées par le bruit d'une climatisation qui n'a pas cessé de fonctionner pendant une heure trente.
La raison ? Des délégués (on taira les noms) n'avaient rien trouvé de mieux à faire que d'ouvrir les fenêtres de la salle de réunion. Comme il faisait 28° dehors, la climatisation pouvait bien fonctionner et manger des kilowatts-heure, surtout si elle était réglée sur 20°. Voilà une clim très politicarde : faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais !

23 juin 2008

Défense nationale : l'Eure va morfler !

Dans un discours remarquable tenu aujourd'hui en séance plénière du conseil régional de Haute-Normandie, Marc-Antoine Jamet, vice-président de cette assemblée et maire de Val-de-Reuil, a dénoncé la politique conduite par le gouvernement en matière de défense et insisté sur l'énorme responsabilité des élus UMP et Nouveau Centre de l'Eure, qu'il s'agisse d'Hervé Morin, ministre de la défense nationale ou de Bruno Le Maire, député d'Evreux.

Le projet de « désaménagement » du territoire, comme l'a bien dit le maire rolivalois, va toucher sévèrement les villes d'Evreux (BA 105) Vernon (LRBA) et Val-de-Reuil (Bassin d'essais des carènes). Comme par hasard, la capitale de l'Eure et la seconde ville du département ainsi que Val-de-Reuil, sont des communes dirigées par des socialistes. Marc Antoine Jamet a fustigé cette politique (l'annonce des mauvais nouvelles est programmée par le gouvernement après les sénatoriales) qui a trouvé des critiques avertis dans une tribune libre du Figaro rédigée par une vingtaine d'officiers généraux qui voient là « incohérence et amateurisme ». M. Jamet a ajouté : « En clair, c’est un vaste plan social qui se trame et l’on imagine ses conséquences sur le tissu économique local, sur les écoles, sur la vie même de la deuxième commune de l’Eure qui va voir disparaître un pôle de recherche de niveau mondial, malgré le rideau de fumée, arme secrète de la DGA. Pour Val-de-Reuil, il s’agit de renoncer définitivement à la venue du bassin de giration toujours localisé depuis un siècle à Paris, d’entériner la baisse du plan de charges qui accompagnera fatalement le renoncement au second porte-avions ou l’impossibilité de le construire avec la Grande-Bretagne, le retard du programme sous-marin Barracuda, de même que la division par deux du nombre de bâtiments mis à l’eau, notamment en ce qui concerne les frégates multi missions qui passent de17 à 11 au détour d’une page qui concerne Cherbourg auquel Toulon est décidément préféré. Sur l’avenir de la BA 105, il règne un épais brouillard qui n’est guère propice au décollage puisqu’il est clair que les A400 militarisés qui transporteront nos troupes seront basés entre Orléans et Bourges, avec les AWACS qui leur donnent des yeux et les ravitailleurs en vol qui leur donnent des ailes. »
Marc-Antoine Jamet a conclu : « La réalité est la suivante. Au mépris de l’armée et de ses salariés, sans concertation, ni information, on a organisé l’aspect militaire, dans le département de l’Eure, du dépôt de bilan de la maison France, conséquence logique du « vide des caisses », si on parle comme l’Elysée, ou d’un « Etat en faillite » si on parle comme Matignon. Les Eurois s’en souviendront. »

Ajoutons qu'aucune concertation n'a été engagée avec les élus régionaux ou départementaux. Il en va du Livre blanc de la défense comme de la réforme de la carte judiciaire. On passe au-dessus de la tête des élus (et donc des populations) on matraque les villes de gauche qu'on accuse ensuite d'être responsables de tout ce gâchis humain et matériel.

Incendie rue du quai


Dimanche soir, un incendie s'est déclaré, vers 20 heures, dans un appartement situé au dernier étage d'un immeuble de la rue du Quai. Les sapeurs-pompiers sont intervenus avec leur grande échelle mais n'ont pu éviter que le feu se propage à des appartements voisins. Reynald Harlaud, toujours curieux et vigilant, a pris cette photographie dont nous vous faisons partager l'intérêt.

22 juin 2008

Situation économique en France : le pire est à venir

L'Institut national de la stastitique et des études économiques (INSEE) et le gouvernement polémiquent. Les responsables de la conjoncture de l'organisme d'Etat prévoient une année 2009 très mauvaise sur le plan économique et n'exclut pas une récession pendant plusieurs mois. Mme Lagarde, ministre de l'Economie n'est évidemment pas d'accord avec cette analyse prospective et assure que les prévisions de croissance du gouvernement sont justes.
L'INSEE assure que l'inflation et la baisse de l'immobilier vont manger les augmentations de salaires et donc le pouvoir d'achat. Comme il est vain d'espérer une baisse durable du prix du pétrole, des matières premières, des produits de première nécessité, on s'achemine tout doucement vers un 3e choc prétrolier et financier. Y sommes-nous préparés ?
Olivier Besancenot, commentant les récentes manifestations de rues contre les lois antisociales, regrette que cela se termine en « eau de boudin. » Il demande aux travailleurs et aux salariés de tous poils de se préparer à un moins d'octobre de lutte avec « blocage ». Autrement dit, un mai 68 qui ne dirait pas son nom mais qui serait la répétition générale d'une éventuelle grève générale pour faire céder Sarkozy et Fillon.
Qu'on ne s'y trompe pas. Sarkozy, Fillon et Bertrand sont en total accord pour remettre en cause l'ensemble des acquis sociaux. Ils sont sur la même longueur d'onde même s'ils avancent parfois à pas feutrés (pas toujours, comme avec les 35 heures !). Les socialistes ont donc une responsabilité historique. Ils doivent absolument dominer leurs querelles d'ambitions personnelles et réussir le congrès de Reims. Les conditions de la réussite : un parti clairement engagé à gauche, un (ou une) premie(è)r(e) secrétaire qui s'occupe à temps plein du parti, qui a pour obsession de le faire vivre, de le faire exister pleinement dans les luttes et dans les collectivités où les élus sont à leur affaire.
Les mois d'été sont parfois des mois d'insouciance. L'été 2008 pourrait nous réserver quelques surprises.