7 octobre 2008

La Poste court un vrai danger

Photo : manifestation le 23 septembre contre la privatisation de La Poste (photo l'Humanité)
La section socialiste de Louviers a décidé de travailler sur des thématiques précises pour informer les militants et les faire réagir. C'est aussi un moyen de réfléchir collectivement aux solutions qu'un pouvoir de gauche pourrait mettre en place si l'alternance fonctionne un jour au plus haut niveau de l'Etat.

Ce lundi soir, le thème retenu était : l'éventuelle privatisation de La Poste. Depuis 1477 et les premiers relais postaux qui distribuaient le courrier royal, La Poste a bien évolué et elle s'inscrit comme un service public très satisfaisant dans l'esprit des Français. Ces derniers sont autant attachés à La Poste qu'ils le sont à la SNCF, l'Hôpital, l'Education…

En 2011, l'ouverture totale à la concurrence européenne conduit les dirigeants actuels de La Poste à imaginer des mesures (de financement) permettant de faire face à cette concurrence et de jouer un rôle important sur la scène européenne.
Rappelons que les quatre missions de base de La Poste imposées par l'Etat, seul actionnaire actuellement, sont : 1) la peréquation tarifaire avec un prix de courrier unique selon les destinations ; 2) la distribution de la presse (1,7 milliard de journaux distribués en 2007) ; 3) l'accessibilité bancaire (tout le monde peut ouvrir un compte bancaire à La Poste ; 4) La présence postale partout sur le territoire dans un rayon de 5 kilomètres de toute habitation ou à moins de 20 minutes.

La Poste est endettée à hauteur de 5,6 milliards d'euros et 71 % de ses activités sont déjà soumises à la concurrence. Au total, 28,5 milliards de documents ont été acheminés et distribués en 2007 par le groupe La Poste : 95 millions de documents acheminés et distribués chaque jour, 550 millions par semaine, 2,4 milliards par mois.On imagine le travail exigé des 300 000 salariés dont 60 % sont fonctionnaires et 40 % sous contrat de droit privé.

Le projet gouvernemental consiste à ouvrir le capital et, à terme, peut-être, de privatiser le groupe La Poste. Le contexte international et la crise financière ne sont évidemment pas favorables à une introduction en Bourse. Pourtant, il va falloir trouver 3,5 milliards d'euros pour moderniser et devélopper La Poste. Qui va financer les projets : les fonds de pension américains, non. Des actionnaires privés et à quelle hauteur ?

La plupart des camarades présents exigent que l'Etat s'engage à fond pour que La Poste demeure un service public. Il faut donc une volonté politique ferme allant même à l'encontre de l'Europe si les Français ont trop à perdre dans une opération hasardeuse. Alors que l'Etat trouve en une nuit 3,5 milliards d'euros pour sauver Dexia, pourquoi n'engagerait-il pas la même somme pour faire de la Poste un outil national vraiment efficace et performant ? Le capitalisme financier, quand il s'agit de services publics, est contreproductif. Voyons la privatisation des autoroutes, que nous a-t-elle apporté ? Quel gâchis !

Un référendum sur la privatisation de La Poste serait trop risqué pour Nicolas Sarkozy. 90 % des Français voteraient contre. Il faut soutenir la lutte engagée par les postiers. Le Parti socialiste, par les déclarations de ses leaders, doit lutter pour maintenir un service public qui assure les quatre missions « régaliennes » de l'Etat. Sinon, La Poste court un vrai danger.

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